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Extraits du site « VousNousIls », le 03.02.07 : Dominique Voynet : recentrer le travail des enseignants !
Pour la candidate des Verts à l’élection présidentielle, recentrer le travail des enseignants sur l’enseignement doit passer par la création d’un nouveau métier : l’assistant d’éducation. Dominique Voynet prône également une nouvelle répartition du temps scolaire, en s’appuyant notamment sur un changement de recrutement et de formation des chefs d’établissements
Les enseignements sont-ils adaptés aux besoins de la société ?
Il y a deux questions dans la même question.
La première concerne le niveau exigé par les programmes actuels. En gros puisque beaucoup d’élèves n’arrivent pas à suivre, faut-il alléger les programmes ? Je pense que pour vivre dans notre société, un minimum culturel est absolument nécessaire, et si 100% des élèves maîtrisaient ce qui est actuellement dans les programmes de seconde, ils auraient les bases minimales pour s’insérer dans notre société.
La deuxième question : faut il revoir les programmes et prendre en compte les évolutions de la société ? Il s’agit là d’une adaptation aux évolutions des sciences et des connaissances. L’écologie, les nano technologie par exemple n’avaient pas cette importance il y a encore peu, il faut en tenir compte en faisant évoluer les programmes.
Comment rétablir l’égalité des élèves devant le savoir ?
Je veux réaffirmer le droit à l’acquisition des savoirs fondamentaux pour tous par l’inégalité des moyens ! En croisant les logiques territoriales et familiales pour répondre en priorité aux besoins les plus criants, en ne donnant pas plus à ceux qui ont déjà plus, comme le dénonce le sociologue François Dubet. On constate dès le primaire, une différence d’aptitude des enfants à entrer dans les apprentissages (usages différents de la langue et des exercices scolaires).
C’est le premier moment de “décrochage”. L’école doit prendre en compte les diversités culturelles et sociales, qui peuvent être un obstacle à l’apprentissage, mais peuvent aussi être sources de savoirs et de compréhension mutuelle.
Pour ce faire, l’école doit proposer, prioritairement en ZEP, des ateliers de pratique, afin de restaurer l’égalité devant le savoir. La vérification de l’acquisition d’un socle commun correspond à l’engagement de la société vis-à-vis de tous les élèves.
Concernant l’enseignement supérieur, nous proposons des classes préparatoires dans les universités et toutes autres mesures qui font que, ce ne sont pas les élèves du supérieur en difficulté, les reclassés des grandes écoles, qui se retrouvent à l’université.
Comment prendre en charge les élèves en grande difficulté ?
Nous faisons une proposition inédite : mettre à disposition des élèves, en plus des cours actuels, un volant variable d’heures pouvant aller jusqu’à 20 % des heures de cours en effectifs réduits, pour permettre à chacun de disposer d’un recours concret et ce, du cours préparatoire à la classe de seconde.
Pour gérer cette nouvelle répartition du temps scolaire, un nouveau métier d’assistant d’éducation sera créé. Il fournira une aide pour les enseignants, afin de gérer cette nouvelle répartition du temps scolaire.
Comment former et recruter les enseignants ?
Il faut recruter en accentuant l’aspect grand oral à l’image de celui des grandes écoles. Former différemment est peut être moins important que de maintenir à un haut niveau les enseignants par une formation permanente beaucoup plus conséquente.
La formation professionnelle sera intégrée dans un crédit-temps que recevra chaque salarié, dont il disposera sur l’ensemble de sa vie de travail. Pour les enseignants, nous proposons l’équivalent de un an de formation continue tous les 10 ans et nous en faisons une priorité absolue.
Dans votre programme, au chapitre « refonder l’école », vous proposez d’ « augmenter le temps de travail en commun », y compris pour les enseignants. Concrètement, préconisez-vous un temps de travail effectif et des horaires étendus pour les professeurs ?
La principale mesure devrait être d’étendre le temps de présence des élèves sur les lieux scolaires en diversifiant les activités (théâtre, conférences etc.).
Nous voulons aussi recentrer le travail des enseignants sur leur enseignement ! Plus que jamais les jeunes ont besoin de médiation, de discussions, d’échanges, de pratiques concrètes. Y compris d’heures d’études encadrées pour faire leurs devoirs. Nous proposons de développer la vie scolaire, sans confusion avec le nécessaire temps, de l’enseignement de l’apprentissage, de l’accès aux contenus difficiles du savoir, permettant une organisation et une structuration de sa pensée. Nous proposons une nouvelle organisation sur un temps plus long de la vie scolaire et de l’utilisation des ressources des lieux scolaires. Cela passe par deux premières décisions :
– la création d’un nouveau métier d’assistant d’éducation. Il fournira une aide pour les enseignants, afin de gérer cette nouvelle répartition du temps scolaire ;
– un nouveau recrutement et une nouvelle formation de chefs d’établissements.
Propos recueillis par H.M