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Extraits du « Messager », le 02.02.07 : Garoua-Boulaï, capitale du bilinguisme
La 5ème journée nationale du bilinguisme se célèbre aujourd’hui sous le thème “ Bilinguisme, clé du progrès et du succès. ”
C’est ce 2 février 2007 que la communauté éducative nationale célèbre la 5e édition de la journée du bilinguisme. Garoua-Boulaï, ville frontalière entre le Cameroun et la République Centrafricaine (Rca), a été choisie par le ministère de l’Education de base (Minedub) pour abriter les cérémonies cette année. Mme Haman Adama, la responsable de ce département, se trouve dans cette cité de la province du l’Est pour lancer les “ festivités ”. Celles-ci marquent la fin d’une semaine d’activités lancées lundi dernier à Dschang dans la province de l’Ouest, par le ministre des Enseignements secondaires, Louis Bapès Bapès.
Le choix de Garoua-Boulaï n’est pas neutre. Dans l’esprit des responsables du Minedub, il est question de montrer que le bilinguisme n’est pas seulement promu dans certaines parties du pays, mais qu’il est une préoccupation véritablement nationale. A côté de cet esprit, on peut tout de même remarquer que Garoua-Boulai n’est pas très fréquentée par les autorités nationales. C’est pourquoi certains observateurs estiment que l’initiative du Minedub vise à désenclaver politiquement cette localité souvent “ abandonnée ” aux coupeurs de route et rebelles centrafricains.
Quoi qu’il en soit, les enfants de cette cité accueillent pour la première fois leur ministre. C’est l’occasion pour Mme Haman Adama non seulement de toucher du doigt les réalités du bilinguisme mais aussi de l’éducation dans le pays profond. Le message que le gouvernement veut faire passer est clair : il est question de soutenir l’idée que parler à la fois le français et l’anglais est un facteur de progrès et probablement une voie du succès à l’école et dans la vie active. En retour, les populations de Garoua-Boulaï égrèneront un chapelet de problèmes. La ville est en effet située dans une zone d’éducation prioritaire où le manque d’infrastructures, d’enseignants qualifiés et de matériel didactique est criard. En attendant la réponse de Mme le ministre aux préoccupations locales, son programme prévoit, sur le chemin retour, un arrêt à Dimako, où elle va visiter des écoles à l’instar de celle des “ Champions ” de la Fondation Chantal Biya.
En prélude à l’apothéose de cette semaine du bilinguisme qui s’est déroulée sans perturbation des cours, contrairement aux années précédentes, les deux ministères ont affiché des messages partout dans la ville de Yaoundé. Certaines affiches ont été envoyées dans les provinces. Si le thème a changé, le fond de la communication reste le même : le ministre donne des conseils aux élèves, aux enseignants et aux parents afin qu’ils forment une véritable synergie pour la promotion du bilinguisme. On le voit, plus de 40 ans après la vision des Ahidjo, Foncha et autres Muna, les Camerounais courent toujours derrière ce bilinguisme qui avait été négligé à un moment. Les citoyens en paient le prix aujourd’hui.