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Extraits du « Monde » du 03.01.07 : La violence à l’école a progressé de 7 % dans les ZEP en 2005-2006
Exploitée par « le Point » dans son palmarès des établissements, l’enquête Signa sera abandonnée en raison du boycottage des proviseurs et principaux.
Pour l’année 2005-2006, le nombre moyen de signalements de faits de violence par établissement scolaire est resté à peu près stable, mais il a augmenté de 7 % dans les établissements de l’éducation prioritaire.
Les violences physiques sans arme et les insultes ou menaces graves sont restées les actes les plus fréquents, avec 55 % de l’ensemble des signalements.
Dans une année scolaire marquée par les violences dans les banlieues et les manifestations contre le contrat première embauche (CPE), ce sont les atteintes aux biens ou à la sécurité qui ont le plus progressé.
Le nombre d’incendies a augmenté de 80 % par rapport à 2004 - 2005, celui des tentatives d’incendies de 40 % et celui des jets de pierres et autres projectiles de 20 %.
Tels sont les enseignements d’une note de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’éducation nationale publiée jeudi 28 décembre 2006.
S’appuyant sur les données recueillies grâce au logiciel Signa, cette enquête analyse 82 000 déclarations d’incidents graves remontées par les chefs d’établissement ou les conseillers d’éducation.
Pour pouvoir être pris en compte par Signa, les faits de violences doivent respecter un des trois critères suivants : avoir une qualification pénale évidente, avoir fait l’objet d’un signalement, avoir eu un retentissement important dans la communauté scolaire. Les incivilités sont donc exclues du logiciel. Mise en place à la rentrée 2001, cette nouvelle édition de l’enquête Signa sera aussi la dernière, après la polémique suscitée par la publication par l’hebdomadaire « Le Point » dans son numéro du 31 août 2006 d’un palmarès des établissements les plus violents, le ministère de l’éducation nationale a décidé de réformer Signa. Un nouveau logiciel devrait être dévoilé courant janvier.
Le syndicat majoritaire des chefs d’établissements, le SNPDEN (syndicat national des personnels de direction de l’éducation nationale), choqué par l’exploitation qui avait été faite des données par « Le Point », avait appelé les proviseurs et les principaux à boycotter l’outil dès la rentrée 2006.
Dans l’entourage du ministre de l’éducation nationale, on assure que le nouveau logiciel sera, contrairement à Signa, un « outil qui permettra au chef d’établissement de suivre l’évolution de la violence dans son établissement et la portée des actions mises en place pour la prévenir ». Signa se contentait en effet de donner un recensement national des faits de violence mais ne fournissait pas de retour aux chefs d’établissement.
« C’était un outil du ministère pour le ministère », admet-on rue de Grenelle. Pour faciliter le recueil et l’exploitation des statistiques, la nomenclature des faits signalés sera allégée. Jusqu’à présent, la base Signa classifiait les faits de violence en 26 catégories différentes, allant du bizutage aux violences physiques avec arme.
La définition des actes rentrant dans telle ou telle catégorie a aussi été clarifiée. Enfin, ce nouveau logiciel permettra aux personnels de direction de disposer d’un historique des faits de violence dans leur établissement.
Catherine Rollot.