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Se sentir en (in)sécurité dans les quartiers populaires
Ce septième rapport rend compte de la démarche conduite en 2024 et 2025 auprès d’habitant·es de 25 quartiers populaires de France métropolitaine et d’Outre-mer qui, bien que relevant de contextes parfois très différents, mettent en lumière des problématiques partagées.
La thématique de cette 7e édition est la sécurité, sujet extrêmement présent dans les médias et dans certains discours politiques. Ceux-ci ont tendance à projeter l’image de territoires devenus des zones de non-droit, marqués d’abord et avant tout par la délinquance juvénile.
En face, les chiffres produits par les services du ministère de l’Intérieur sur des délits et infractions sont éloignés de ces représentations catastrophistes.
Le pari de cette 7e édition est de tenter de mieux cerner ce sujet de la sécurité en posant directement la question aux premier·es concerné·es : les habitant·es de quartiers populaires. Qu’est-ce que cela veut dire, se sentir en sécurité ou en insécurité, lorsque l’on est habitant·e de quartier populaire ?
À travers leurs paroles et leurs vécus, les habitant·es qui s’expriment à travers ces pages donnent à voir un autre point de vue. Celui de quartiers où il peut faire bon vivre et où l’on peut se sentir bien. Celui d’une insécurité qui n’est pas construite uniquement par la présence d’une délinquance juvénile, mais plus profondément par la dégradation du cadre de vie et par un sentiment d’abandon de la part des institutions. Une insécurité qui n’est pas que physique mais aussi sociale.
Extrait de centres-sociaux.fr d’octobre 2025
EXTRAIT de la synthèse (page 9) : L’éducation
En plus de parler des moments et des lieux où peuvent se produire des violences ou des nuisances
dans leur quartier, les habitant·es échangent sur les causes de ces phénomènes et sur les raisons qui
poussent à ce que certain·es résident·es, mais également des personnes venues d’ailleurs, puissent se sentir en insécurité.
Des débats éclatent lors des discussions sur la délinquance juvénile. Certain·es évoquent un laxisme parental, comme Jacques à Tergnier qui dit : « C’est l’éducation des parents le problème. Les jeunes sont trop libres ». Face à ce discours, d’autres reviennent plutôt sur les difficultés des parents, notamment dans certaines configurations familiales, qui peuvent amener certain·es à se sentir débordé·es. Certain·es évoquent le manque de soutien que reçoivent ces parents. Ainsi, Isabelle, mère célibataire, témoigne : « L’école me met en insécurité parce que je me sens jugée ». Les inégalités scolaires, aggravées par le confinement, et le manque d’opportunités et de considération pour les jeunes sont des facteurs-clés, face auxquels la délinquance peut devenir un moyen d’exister ou d’obtenir de l’argent facile. Abdoulaye, à Saint-Benoît sur l’île de la Réunion, exprime ce sentiment : « Je me sens comme délaissé par la société. […] Ça peut pousser à faire des bêtises ».