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Le rapport des IG sur l’éducation prioritaire lu par le SNUipp

27 novembre 2006

Extrait du site du SNUipp, le 26.11.06 : ZEP : Recentrer sur la pédagogie

En octobre, un rapport de l’Inspection générale dresse un bilan de la politique des ZEP depuis 1982 et formule une série de propositions.

Remettre la pédagogie au premier plan, recentrer la carte des ZEP, telles sont les propositions formulées par l’IGEN (inspection générale) dans un rapport sur l’éducation prioritaire publié en octobre.

Sans pour autant tracer des pistes en terme de moyens. Quelques unes des recommandations étaient déjà apparues dans un bilan étape en décembre 2005. Elles avaient d’ailleurs inspiré certaines mesures du ministre sur l’éducation prioritaire au printemps dernier.

Côté bilan, les rapporteurs affirment que « les moyens supplémentaires attribués à ces territoires n’ont pas été placés là où ils auraient dû l’être » notamment « dans le renouvellement de la pédagogie, la formation des enseignants, la structuration du partenariat ».

Bel aveu d’une trop grand absence de pilotage et d’accompagnement des équipes. Toutefois, si chercheurs et autorités ministérielles s’accordent à dire que « son efficacité globale n’a pas été clairement établie », la politique des ZEP a néanmoins « réussi à maintenir les mêmes écarts de résultats, tout en diminuant la proportion des élèves en retard », alors que, la situation sociale par ailleurs s’aggravait. Une politique qui représente, toujours selon le rapport, un « surcoût de 927 millions d’euros », davantage lié aux mesures concernant les personnels qu’aux crédits pédagogiques et fonds sociaux, qui sont, eux, restés marginaux : « de 16 à 8,5 euros par élève ». Selon le rapport, « la demande des équipes sur le terrain est davantage une demande d’aide à la concertation, de formation et de soutien et d’accompagnement ».

En perspective, l’IGEN préconise ainsi une nouvelle politique d’accompagnement pédagogique dans tous les territoires prioritaires avec un réel et cohérent « plan de pilotage ». Au niveau des classes, c’est un travail sur l’organisation pédagogique qui est encouragé par le rapport : composition des groupes classe, emploi du temps des élèves, systèmes d’évaluation, partenariat, relation avec les familles...

Pour ce faire, « la mise en œuvre de formations » ciblées pour les jeunes enseignants et « de stages à public désigné » pour ceux en poste sont suggérées par les inspecteurs généraux. Une recommandation qui pourrait apparaître comme contradictoire avec la volonté d’économiser sur ce que coûte selon le rapport l’éducation prioritaire.

De plus, les inspecteurs généraux évoquent la réforme des ZEP du ministre et proposent de la poursuivre. Ils insistent sur le recentrage des EP1 en proposant d’« aller jusqu’à désaffecter et fermer les écoles de ZEP lorsque tout a été fait et que, manifestement, il n’est plus possible de réussir ». Ce souhait, à l’évidence, de pilotage par les résultats, de fermeture des établissements les plus difficiles est largement influencé par les expériences anglo-saxones. Des mesures qui d’ailleurs n’ont pas toujours eu d’effets positifs.

Enfin, le rapport recommande de donner « une priorité forte au premier degré » car « c’est là en effet que se creusent les écarts les plus importants, et c’est aussi à ce stade que les remèdes sont les plus efficaces ». Révélatrice, cette préconisation n’a pas été suivie de mesures concrètes et le plan « ambition réussite » lancé par le ministre cette année est loin de ces préoccupations.

Sébastien Sihr

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