Voir à gauche les mots-clés liés à cet article
Extrait de « Fenêtres sur cours » du 21.11.06 : Accompagner les enseignants
Antoine Fetet, formateur, propose sur son site des outils de réflexion pour mettre en oeuvre l’ORL dans les classes.
Vous avez réalisé un site Internet consacré à l’observation réfléchie de la langue à l’intention des enseignants. Quel est votre objectif ?
Les programmes de 2002 sont très ambitieux. Ils imposent une évolution assez radicale dans l’enseignement d’un ensemble de disciplines (grammaire, conjugaison, orthographe et vocabulaire). L’approche qui est aujourd’hui préconisée implique la construction de « savoirs » et de « savoir-faire » par les élèves eux-mêmes, en cohérence avec les activités de lecture écriture. Cela impose, pour bon nombre de collègues, une réflexion sur leur pratique actuelle, une réorganisation des temps d’enseignement, une appropriation de démarches spécifiques.
Or, l’accompagnement des programmes auprès des enseignants est insuffisant. Non seulement les documents d’accompagnement ne sont pas sortis mais si on observe les plans de formation, peu d’entre eux consacrent du temps à cette question. Ce site est un outil de réflexion.
Quelles sont les difficultés que rencontrent les enseignants ?
Les enseignants ont bien perçu, me semble-t-il, la démarche de l’ORL qui se rapproche d’une démarche scientifique. Mais ils se retrouvent en difficulté en ce qui concerne la systématisation des savoirs et leur utilisation contextualisée.
L’observation de la langue à travers des productions écrites ne dédouane-
t-elle pas de la systématisation ?
Non, bien au contraire. Sans entraînement toute la phase d’observation et de réflexion est vaine. Cet entraînement doit permettre l’utilisation des nouvelles compétences dans des situations très spécifiques, où l’attention se porte presque exclusivement sur le savoir-faire qu’on désire entraîner. Même si l’horaire consacré à l’ORL est court ,1h30 à 2h, on ne peut évacuer l’automatisation.
Petit à petit, l’enseignant doit complexifier la tâche pour que finalement l’élève soit capable d’utiliser la compétence stabilisée dans n’importe quel contexte. Facile à dire, mais difficile à mettre en place. Je propose des micro-projets d’écriture durant lesquels les élèves exercent précisément les compétences qu’ils viennent d’acquérir.
Consulter le site
Antoine Fetet est formateur à l’IUFM de Lorraine, site d’Epinal, et coordonnateur de ZEP
« Fenêtres sur cours » est la publication du SNUipp