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Les ZEP dans le projet scolaire de l’UMP

14 novembre 2006

Extrait du « Monde » du 14.11.06 : Les propositions de l’UMP

Voici les principales propositions, hors les questions européennes, du projet législatif de l’UMP soumis aux conseillers nationaux

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Education.

 Réduction de moitié des élèves par classe dans les établissements scolaires en zone difficile ;

 droit pour les meilleurs élèves de ces établissements, dans la limite de 5 %, d’intégrer une classe préparatoire ;

 ouverture d’un internat-réussite dans chaque ville ;

 liberté pédagogique des enseignants ;

 autonomie des établissements dont l’évaluation sera rendue publique ;

 mise en place d’études dirigées dans tous les établissements ; suppression de la carte scolaire ;

 liberté d’installation pour les établissements privés ; doublement des heures de sport ;

 réforme de la gouvernance des universités et création d’un statut d’autonomie pour celles qui en font la demande ;

 création d’une université des métiers ;

 création d’un compte-épargne de formation individuelle rechargeable au fur et à mesure de la vie professionnelle et transférable d’une entreprise à une autre ;

 création d’un livret d’épargne civique pour valoriser l’engagement et le bénévolat ;

 création d’un service civique de six mois ; généralisation du CV anonyme.

(...)

[Note de la rédaction du Quotidien des ZEP : La suppression des ZEP, envisagée précédemment, ne figure plus dans cette liste de propositions

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Extrait du site de « France 2 », le 14.11.06 : Education

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L’UMP propose de supprimer la carte scolaire. Autonomie des établissements dont l’évaluation sera rendue publique. Liberté d’installation pour les écoles privées. Les heures de sport seraient doublées. Pour autant, l’enseignement de cette discipline, ainsi que celle des disciplines artistiques, seraient confiées aux collectivités locales.

Les meilleurs élèves d’établissements de ZEP pourraient, dans la limite de 5 %, intégrer une classe préparatoire.

A l’Université, la "gouvernance" des établissements (qui date de la loi Edgard Faure votée en 1968) serait réformée. Ceux qui en feront la demande obtiendront un statut d’autonomie.

Création d’un service civique de six mois.

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Extrait de « Libération » du 14.11.06 : UMP : un projet libéral à peine maquillé

Sur le travail, l’éducation, le parti met l’idée de « choix » au coeur de son programme

« L a philosophie du choix », pierre angulaire du projet législatif de l’UMP. Pour François Fillon, conseiller politique de Nicolas Sarkozy chargé du programme qui sera présenté pour validation, jeudi, au conseil national du parti, ce vocable a le mérite d’éviter le mot qui fâche et se révèle électoralement mortel en France, celui de libéralisme. C’est pourtant de cette philosophie libérale que s’inspirent les principales propositions économiques et sociales de l’UMP (lire ci-contre) avec un mot d’ordre à la clé : « travailler plus pour gagner plus. »

Carte scolaire. En matière de droit du travail, d’éducation, de protection sociale, de retraites ou de pouvoir d’achat, les Français auront effectivement le choix. Celui, par exemple, de décider du moment où ils stoppent leur activité professionnelle en fonction du montant de la retraite qu’ils envisagent de percevoir. Choix également des établissements fréquentés par leurs enfants avec la suppression de la carte scolaire et l’autonomie, à terme, des universités.

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Antoine Guiral

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Extrait des « Echos » du 14.11.06 : Education : un projet à forte tonalité libérale

Autonomie des établissements, suppression de la carte scolaire, le projet éducatif de l’UMP met l’accent sur le libre choix des parents, tout en promettant un plan d’urgence pour les ZEP.

Fini le temps où la droite laissait à la gauche le monopole des discours sur l’éducation. Aiguillonnée par une partie de la majorité, persuadée que les attentes sont fortes, notamment chez les parents, l’UMP a décidé, cette fois, de placer la barre haut : une grosse partie de ses propositions pour 2007 concernent l’école et l’université.
Souvent accusée par les syndicats de ne réformer qu’à seules fins d’économies, la majorité semble avoir à coeur de montrer qu’elle a dans ses cartons un véritable projet éducatif : celui d’une école recentrée sur les « savoirs » - le reste des enseignements, comme le sport, étant confié aux collectivités locales -, qui valoriserait aussi les activités manuelles, et se montrerait « ambitieuse et exigeante » vis-à-vis des élèves en difficulté. Des propositions tantôt potentiellement explosives tantôt plus modérées.
Ainsi, l’UMP ne propose plus de supprimer les ZEP, mais d’y appliquer un « plan d’urgence », parfois proche de celui du PS : soutien scolaire, effectifs réduits, moyens accrus, quotas de places en classes préparatoires pour les meilleurs lycéens (5 % des effectifs).

Aux enseignants, heurtés par la polémique sur la lecture, le projet garantit la « liberté pédagogique » sans s’aventurer sur les terrains glissants de l’autorité ou des conditions de travail.

Agir dès la rentrée 2007

Mais les axes forts restent clairement d’inspiration libérale. Le projet prône le libre choix scolaire entre les écoles publiques comme en direction du privé - où les inscriptions sont aujourd’hui limitées faute de subventions. Enfonçant le clou sur la suppression de la carte scolaire, l’UMP veut agir dès la rentrée 2007 : « Chaque établissement pourra accueillir entre 10 % et 20 % d’enfants hors du secteur », une proportion amenée à grandir d’année en année. La tâche s’annonce difficile pour les chefs d’établissement qui auront, en contrepartie, plus d’autonomie.

Cette promesse d’autonomie n’est pas neuve - elle date de 1995 -, et vaut aussi pour les universités : « Avant la fin de l’été 2007, une loi aura réformé la gouvernance et créé un statut d’autonomie pour les volontaires. » Sur la question de la sélection et de l’orientation, le texte est plus sibyllin : il répète que « tout bachelier pourra s’inscrire à l’université », mais veut aussi créer des « universités des métiers », véritables débouchés naturels pour les bacs professionnels et technologiques. Enfin, il prévoit que les jeunes de 25 ans, étudiants ou chômeurs, puissent conclure un « contrat d’autonomie » avec l’Etat qui lui donnera droit à un prêt à taux zéro, ou une aide « remboursable ».

Laurence Albert

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