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Les propositions de « AC le feu ! » pour les ZEP

2 novembre 2006

Extrait du site « A toutes les victimes », le 01.11.06 : L’état des lieux et propositions par AC LE FEU

Les cahiers de doléances

Notre collectif AC LE FEU (Association Collectif Liberté, Egalité, Fraternité, Ensemble, Unis) a vu le jour au lendemain des révo1tes sociales qui ont secoué le pays au mois de Novembre 2005, suite à la mort de deux de nos enfants, Bouna et Zyad, à Clichy sous bois.

Pour que l’on puisse dire qu’ils ne sont pas morts pour rien, nous nous sommes fixés pour mission d’aller à la rencontre de la population dans toute sa diversité et de faire remplir aux gens des cahiers de doléances.

Il s’agissait d’établir un rapport sous forme d’état des lieux et de propositions, que nous vous remettons aujourd’hui. A l’instar des sans culottes de la révolution française de 1789, notre démarche vise à faire remonter l’expression populaire auprès des édiles de la nation.

L’histoire semble se répéter ; aujourd’hui comme hier, la notion centrale de la Révolution, est clairement perceptible dans ces cahiers : l’Égalité.

(...)

Au travers des cahiers de doléances, les critiques contre l’école sont nombreuses. Toutes en fait se résument au sentiment que l’école au mieux ne brise pas ou plus les prédestinations sociales, au pire qu’elle contribue à les renforcer.

Au banc des accusés, on retrouve

 d’abord les politiques d’orientation précoce qui imposent des choix définitifs que l’on regrette ensuite, souvent pour évacuer au plus vite les élèves en difficulté, et le manque d’information sur l’orientation y compris à l’université ;

 le manque criant de moyens de l’Éducation Nationale ;

 le manque de lien entre les formations et le monde du travail à l’université ;

 le mensonge de la méritocratie qui ne permet pas aux meilleurs des collèges et lycées dits sensibles de vraiment s’en sortir ;

 les effectifs trop importants dans les classes ;

 l’absence d’accompagnement individuel des élèves en difficulté ou qui ne peuvent trouver d’aide chez eux ;

la faiblesse des bourses, dans le secondaire et le supérieur, qui sont très loin de couvrir tous les frais, et dont les plafonds de revenus sont scandaleusement bas, sans rapport avec la réalité économique ;

 le coût des études, en particuliers des frais d’inscription à la fac et plus encore dans les écoles de commerce et les grandes écoles ;

 les ZEP, dont la plupart appellent à la suppression au profit d’établissements de bon niveau pour tous et toutes, tant l’étiquette ZEP est désormais synonyme d’échec et de relégation, et non pas d’aide : parfois il s’agit de fermer les collèges et lycées concernés, parfois d’abandonner le dispositif.

Pour une part minoritaire mais significative des personnes qui se sont exprimées, le rapport à l’école est très hostile : sentiment que l’institution est accusatrice et stigmatisante envers les parents, qu’elle n’a jamais cherché à comprendre les problèmes de l’enfant ou de la famille, ou encore que les enseignants ou l’institution pratiquent la discrimination raciale.

Pour cette fraction de la population qui a probablement le plus besoin de son aide, l’école est devenue une source de violence sociale supplémentaire bien plus qu’un refuge.

Les principales propositions des cahiers de doléances.

• Augmentation des places en crèche.

• Privilégier les crèches collectives et mixtes (quant aux origines)

• Création de haltes-garderies. • Baisser les coûts des modes de gardes.Augmenter le budget de l’éducation nationale.

• Créer des postes d’enseignants supplémentaires.

• Augmenter les Bourses, réviser à la hausse les plafonds d’attribution.

• Abaisser les effectifs par classe.

• Favoriser l’accès des élèves issus des classes populaires aux grandes écoles.

• Renforcer les moyens en matière d’orientation pour que les élèves puissent avoir un référent ou un tuteur qui les accompagne vraiment dans leurs choix, et réformer le rôle du conseiller d’orientation, afin de privilégier le maintien en scolarité et dans le cursus général ; lutter contre la discrimination dans l’orientation.

• Lutter contre l’échec scolaire et refuser la facilité des orientations techniques ou professionnelles précoces liées à l’échec scolaire. Soutenir et valoriser les cursus techniques et professionnels pour que ces formations soient réellement de qualité, qualifiantes et choisies.

• Développer l’aide éducative et psychologique avec maintien dans la scolarité.

• Aider et impliquer les familles en difficulté face à l’éducation (faible niveau de qualification, précarité et faiblesse des revenus, familles monoparentales ...) au travers de médiateurs, psychologues, éducateurs, interprètes ...

• Associer réellement les élèves à la gestion des établissements.

Concernant les ZEP :

 les uns demandent leur suppression tant le dispositif leur semble inefficace, stigmatisant et discriminant ;

 les autres appellent à leur renforcement afin d’atteindre une réelle efficacité pour la réussite de tous.

• Création d’une allocation autonomie pour les jeunes de 18 à 25 ans en formation ou en insertion.

• Renforcer l’instruction civique (voir thème citoyenneté).

• Voir le thème emploi pour ce qui concerne la formation continue etc. ...

(...)

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