L’UNSA pour la mixité sociale à l’école

6 octobre 2006

Extrait de « L’Enseignement public » du 05.10.06 : Relever le défi de la mixité sociale

Dans l’éditorial du magazine L’Enseignement Public du mois d’octobre, Patrick Gonthier insiste sur le défi que représente la mixité sociale dans notre pays. Les débats sur la carte scolaire montrent que l’Ecole est une pièce essentielle de la mixité sociale : le service public accueille, à l’intérieur de l’Ecole, une diversité qui, dans la société, fait trop souvent défaut. L’Ecole n’est pourtant qu’un des éléments permettant une véritable mixité sociale. C’est pourquoi Patrick Gonthier appelle les responsables politiques à faire de la cohésion sociale un défi permanent.

Le défi de la mixité sociale

La mixité sociale n’occupe qu’une place négligeable dans un débat politique qui préfère les facilités de la communication et ses « petites phrases » aux propositions argumentées et concertées. La géographie des cités continue pourtant, après les tensions de l’automne dernier, de montrer d’inquiétantes inégalités, d’accumuler de persistantes tensions. Les logements sociaux, malgré la loi, restent implantés dans les mêmes villes. D’autres y échappent avec cynisme.

Des quartiers populaires, souvent éloignés des centres urbains, concentrent des taux de chômage élevés, mais aussi des services et des équipements publics, comme les transports, moins accessibles que dans les quartiers les plus aisés.

L’école est une pièce essentielle de la mixité sociale. Mais elle n’en est qu’un des éléments. L’Ecole reflète la vie des quartiers. Elle subit les contrecoups des politiques oscillantes, mal coordonnées, de la ville. Elle subit, de plein fouet, dans les quartiers défavorisés, les réductions budgétaires. Elle assure pourtant, malgré les difficultés, la cohésion sociale. Le service public accueille, à l’intérieur de l’Ecole, une diversité qui fait, dans la société, trop souvent défaut.

Autour de l’Ecole, les autres services publics, particulièrement le milieu des sports et de l’éducation populaire, le réseau associatif laïque se mobilisent aussi sans désemparer pour faire de la diversité une chance. La sectorisation scolaire qui occupe aujourd’hui le devant de la scène demeure un gage d’équilibre et de justice. L’abandonner conduirait à une mise en concurrence des établissements publics et privés et à une sélection exacerbée. L’abandonner renforcerait l’exclusion et les menaces sur le service public. Notre exigence reste d’une éducation de qualité partout et pour tous les élèves.

La mixité sociale représente un idéal de société. Tout concourt à la défaire : l’accroissement des ghettos et leur revers, la fermeture des quartiers aux revenus les plus élevés. La volonté politique, trop souvent défaillante, doit pourtant, à chaque instant, relever le défi de la cohésion sociale. Celle-ci ne peut être fondée que sur la mixité. Sans elle, les notions mêmes de démocratie et de citoyenneté seraient altérées.

Patrick Gonthier
Secrétaire général de l’UNSA Education

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