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Des ZEP de Seine-Saint-Denis terrain de chasse aux enfants de sans-papiers

5 octobre 2006

Extrait de « L’Humanité » du 04.10.06 : Chasse ouverte à l’enfant

Sans-papiers. La police a couru les écoles d’Aubervilliers et Pantin pour appréhender un enfant de quatre ans dont la mère était en centre de rétention.
À l’école maternelle Jean-Lolive, à Pantin (Seine-Saint-Denis), l’enseignant du petit P., le fils de quatre ans de Haijuan Chen, en est encore tout retourné. Vendredi, il s’apprêtait à sortir en récréation quand il a vu trois policiers entrer dans l’école, accompagnés de la remplaçante du directeur. « Ils demandaient si le fils de Mme Chen était bien dans l’école, était bien dans ma classe. J’ai été étonné de leur façon d’argumenter. Cela sonnait faux. Ils expliquaient que des gens s’étaient présentés pour savoir ce qu’il fallait faire de l’enfant, ils disaient aussi que la mère avait été libérée, alors que je venais de discuter avec mes collègues sur la façon de l’épauler dans sa défense... Finalement, P. était absent. »

Des accords avec la police

Avant d’arriver à l’école maternelle, les policiers étaient passés par le centre de loisirs, puis l’école maternelle Anne-Sylvestre à Aubervilliers. Le lendemain, samedi, ils iront mener leur recherche à l’école élémentaire voisine. Une inspectrice départementale de l’éducation nationale est venue faire un cours aux enseignants sur l’attitude à adopter quand la police se présente, parlant « d’accords entre l’éducation nationale et la police ». Juste assez pour faire réagir le Réseau Éducation sans frontières, qui rappelle que c’est au responsable d’établissement qu’il appartient de juger de l’opportunité d’y introduire des tiers, qu’il faut que la police agisse dans le cadre d’une enquête préliminaire, de flagrant délit ou sur commission rogatoire, pour que son travail soit facilité. Là, la police était allée jusqu’à demander son identité à la directrice dans son propre bureau !

Hier matin, le petit P. était toujours absent. Et son père avait, lui aussi, disparu de la circulation. C’est lors d’une des deux opérations menées la semaine dernière contre des résidents chinois à Aubervilliers que Haijuan Chen a été interpellée, puis transférée au commissariat de Bobigny et que, avec un arrêté de reconduite à la frontière, elle a été placée au centre de rétention de Paris. Hier matin, la cour d’appel administrative de Paris annulait la procédure de la rétention et, hier après-midi, le tribunal administratif devait statuer sur l’annulation de l’arrêté préfectoral de reconduite à la frontière.
Un rassemblement était prévu, pour protester contre l’utilisation des enfants dans la chasse aux sans-papiers, d’autant que la famille Chen, bien que déboutée, répondait parfaitement aux critères de la circulaire sur les enfants scolarisés.

Émilie Rive

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Extrait du site « VousNousIls », le 05.10.06 : Sans-papiers : Aschieri (FSU) écrit à Robien contre les interventions policières

Le secrétaire général de la principale fédération du monde éducatif, Gérard Aschieri, a écrit mercredi à Gilles de Robien pour lui demander d’"user de toute (son) autorité" pour empêcher les interventions policières contre les sans-papiers dans ou près des écoles.

"La FSU vous demande solennellement d’user de toute votre autorité pour que la possibilité de poursuivre sans risque une formation soit assurée à tous les élèves scolarisés et que les interventions policières visant à la recherche d’élèves ou de familles en situation irrégulière à l’école ou à ses abords cessent", écrit M. Aschieri, dans sa lettre rendue publique.

Selon lui, "l’école publique doit rester un lieu qui accueille tous les enfants sans distinction d’origine ou de nationalité, c’est la fierté du service public d’éducation nationale que d’assurer ce droit".

"Divers incidents", dont l’opération de police de vendredi à l’école maternelle Jean Lolive de Pantin (Seine-Saint-Denis), "sont venus alimenter nos inquiétudes", explique-t-il.

"A plusieurs reprises, la police est intervenue ou a tenté d’intervenir dans des écoles et à proximité d’écoles pour se saisir d’enfants ou pour se saisir de leurs parents", assure M. Aschieri.

"Il serait dramatique que des élèves aient peur d’aller à l’école ou que leurs parents redoutent de s’en approcher par crainte d’intervention policière", constate-t-il. Les enseignants "attendent de leur ministre un soutien sans faille" dans leur souci de préserver "le principe fondamental du droit à l’Education", ajoute-t-il.

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