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Extrait du « Nouvel Obs » du 27.09.06 : Ce soir, on s’fait une bouffe !
Rien de tel qu’un bon repas pour délier les langues et apprendre à se connaître. Depuis six ans, des professeurs du collège André-Malraux d’Asnières (Hauts-de-Seine) organisent régulièrement des dîners-rencontres avec les parents d’élèves. Un geste simple destiné à restaurer le dialogue au sein de cet établissement du nord de la ville, classé « ZEP ambition réussite ».
C’est en terrain neutre, en dehors du collège, au club des Chardons, qu’on ripaille : un mot dans le cahier de correspondance, un coup de fil la semaine précédente, puis un autre, l’avant-veille. Le jour J, la moitié des parents répondent à l’invitation. « Chacun apporte un plat, toujours très copieux, raconte Marie-Christine Faubert, la présidente de l’association. Souvent des spécialités de son pays. Malgré la gêne au départ, c’est vite convivial. »
L’initiative, atypique, est née d’un désir commun. « Peu familiarisées avec le système scolaire, les familles n’osent pas nous contacter, explique Marguerite Graff, enseignante d’histoire-géographie. Or, pour mieux comprendre le comportement des élèves, il faut comprendre comment ils vivent. »
Les professeurs, eux, ont le sentiment que leur autorité a été renforcée auprès des familles et des enfants. « Ils nous font davantage confiance », confirme Delphine Delas, une autre enseignante d’histoire-géographie. Les parents, pour la plupart d’origine étrangère, viennent plus nombreux aux rencontres classiques, type remise de bulletin. Nicolas Renard, le principal de l’établissement [NDLR : président de l’OZp], regarde d’un bon oeil ces rencontres « hors cadre ». Et note une « amélioration du climat dans le collège. Le nombre d’incidents entre jeunes et adultes est en baisse. On a eu 23 conseils de discipline il y a six ans, 5 l’an dernier ».
Léna Mauger