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François Jarraud (L’Expresso) : A qui profite la mixité sociale ?

22 septembre 2006

Extrait de « L’Expresso » du 21.09.06 : Carte scolaire : à qui profite la mixité sociale ?

Le débat sur la carte scolaire a au moins l’avantage d’amener le public à s’intéresser aux systèmes éducatifs de nos voisins et particulièrement à leur réponse à la ségrégation sociale. Car tous sont touchés. Ainsi Libération met en évidence l’échec des politiques d’assouplissement ou de suppression de la carte scolaire. Le pire est atteint aux Pays-Bas où s’opposent écoles blanches et écoles noires... "Nous sommes forcés de constater une augmentation des inégalités entre les différentes écoles, en termes de résultats scolaires" déclare une responsable éducative suédoise.

Ce qui revient à poser la question de l’efficacité scolaire de la carte scolaire. La mixité sociale est-elle rentable à l’Ecole ? Permet-elle de tirer les résultats vers le haut ?

"On peut avoir l’équité et l’excellence" affirme J. Douglas Willms dans une récente publication de l’Unesco,"Learning Divides". En se basant sur les tests internationaux Pirls et Pisa, qui correspondent à la fin du primaire et la fin du collège, il montre que si, partout, il y a une corrélation entre milieu social élevé et bons résultats scolaires, "les écoles à succès sont celles qui aident les élèves de milieu défavorisé. Les pays qui ont les meilleures performances sont ceux qui réussissent non seulement à élever le niveau mais à le rendre plus équitable".

Une constatation que confirme, avec nuance, une étude de M. Duru-Bellat et S.Landrier, publiée par l’Iredu en décembre 2003, sur " Les effets de la composition scolaire et sociale du public d’élèves sur leur réussite et leurs attitudes". Pour ces chercheurs la composition sociale des établissements a bien un effet sur les résultats scolaires. "En français, toutes choses égales par ailleurs, les élèves des écoles à recrutement social élevé progressent davantage que ceux des écoles à recrutement social faible. En maths, les lycéens d’établissements à recrutement privilégié progressent davantage que ceux des établissements populaires... Les élèves des établissements socialement mixtes progressent davantage que ceux des établissements populaires". La mixité sociale a donc un effet positif, particulièrement net en maths. Cela s’explique par l’attitude face à l’école : les lycéens de milieu populaire des établissements privilégiés ont davantage confiance dans leurs avenir scolaire que ceux des établissements populaires.

Faire respecter la carte scolaire, assurer la mixité sociale dans les établissements permettrait de lutter efficacement contre l’échec scolaire. Inversement, ne plus prendre en compte cet objectif de mixité sociale augmenterait l’échec des plus défavorisés.

Si l’on a ce souci, existe-il une politique de rechange ? Oui sans doute. Ce serait investir réellement dans les écoles des quartiers défavorisés. C’est ce que recommande T. Picketty. Ce sociologue a démontré qu’en diminuant fortement le nombre d’élèves par classe en zep on pouvait hisser les résultats scolaires. Une proposition qui semble avoir irrité la rue de Grenelle puisque l’étude de T.Picketty a disparu quelques heures après sa publication... Décidément, la liberté des parents a un prix.

L’article de Libération

L’étude de l’IREDU

L’article du Figaro

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Extrait de « VousNousIls », le 22.09.06 : Carte scolaire : l’Unaf pour une révision favorisant l’équité

L’Union nationale des associations familiales (Unaf) a plaidé jeudi pour "une révision" de la carte scolaire afin qu’elle favorise "une réelle équité" et tienne compte des "besoins des familles".

"L’Unaf soutient le principe d’une carte scolaire qui garantisse une réelle mixité sociale", écrit-elle dans un communiqué.

"Or, force est de constater les limites du système actuel : augmentation des demandes de dérogation, choix d’options spécifiques, déménagements conjoncturels", et dès lors, l’Unaf "demande que ce système soit révisé".

"L’évolution de la carte scolaire doit favoriser une réelle équité" et "impérativement tenir compte des besoins des familles dans le cadre plus général de la conciliation des temps : habitat, transports, activités périscolaires, contraintes professionnelles des parents...", poursuit l’association familiale.

L’Unaf est une institution nationale qui joue depuis 1945 un rôle de partenaire institutionnel des pouvoirs publics dans le domaine de la politique familiale.

Son rôle est notamment de défendre et de représenter les intérêts des familles. Elle anime un réseau de 22 unions régionales (Uraf) et de 100 unions départementales (Udaf).

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Extrait de « VousNousIls », le 22.09.06 : FSU : "Des choses à faire dans le découpage" de la carte scolaire

Le secrétaire général de la FSU Gérard Aschieri a estimé jeudi "qu’il y a des choses à faire dans le découpage" de la carte scolaire mais en demandant que la sectorisation ne soit pas mise en cause.

Sortant du bureau du ministre de l’Education Gilles de Robien, où il avait été reçu en début de matinée, le responsable de la principale fédération du monde éducatif a assuré que "nous ne sommes pas partisans de mesures d’assouplissement de la carte qui remettraient en cause la sectorisation".

"Il s’agit, pour éviter les contournements" (de la carte scolaire) "de mettre des classes attractives dans les zones les plus défavorisées", a-t-il proposé.

Il a annoncé que les concertations avec le ministre se termineront mi-octobre. Un rapport devrait être remis au Premier ministre un mois plus tard.

"A la FSU, on souhaite que le ministère prenne son temps pour la concertation. Nous ne voulons pas de solution simpliste", a-t-il ajouté.

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Lire les articles de la veille sur la carte scolaire dans Le quotidien des ZEP

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