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Les « superprofs » du RAR de Saint-Jean-de-la-Ruelle (45)

13 septembre 2006

Extrait du « Figaro » du 11.09.06 : Des « superprofs » pour des collégiens en difficulté

Innovation de la rentrée 2007, les enseignants supplémentaires affectés dans les collèges « ambition réussite » tentent de combler les lacunes dans les connaissances fondamentales.

Cette rentrée, 249 collèges « ambition réussite » ont été désignés par le ministère comme les plus en difficulté. À ce titre, ils bénéficient de l’aide de 1 000 enseignants, dits « superprofs » ou « enseignants référents » et de 3 000 assistants pédagogiques supplémentaires. Pour dégager ces moyens, une demi-heure « non affectée » a été supprimée des emplois du temps des élèves de 5e et 4e. Quelques enseignants, parfois peu expérimentés, auraient été fortement « encouragés » à accepter certains postes pas très courus, notamment en Seine-Saint-Denis ou dans l’académie d’Aix-Marseille. La quasi-totalité serait cependant désormais pourvue, selon le ministère de l’Éducation nationale.

Cerné par de petits HLM, une route nationale bruyante et un centre commercial, le collège André-Malraux de Saint-Jean-de-la-Ruelle, dans la banlieue d’Orléans, cumule tous les problèmes des collèges situés en zone d’éducation prioritaire (ZEP) : les résultats en sixième sont très inférieurs à la moyenne nationale, 77% des 289 élèves sont issus de familles défavorisées à très défavorisées, dont une partie importante issue de l’immigration turque. Valérie Baron, la principale, accueille trois « superprofs » et dix assistants pédagogiques supplémentaires avec un plaisir non dissimulé. « Pour moi, c’est une véritable bouffée d’air », sourit-elle.

« Je me sens plus utile »

La mauvaise réputation du collège n’a pas encore entamé l’enthousiasme des trois « superprofs ». « J’ai toujours voulu travailler en zone d’éducation prioritaire car je m’y sens plus utile », dit Virginie Gallien, 35 ans, professeur de lettres avec une expérience dans le premier degré et l’enseignement spécialisé. Elle a décidé « tout à fait volontairement », précise-t-elle, de s’investir comme « professeur référent ». Ce n’est pas l’argent qui la motive. Par rapport à l’an dernier, elle est perdante car elle touchait une prime de professeur principal à laquelle elle n’a pas droit cette année. Quand à l’avancement de carrière accéléré promis, il lui paraît encore bien flou : « Les syndicats m’ont reproché d’être carriériste, ce qui me fait bien rire... »

Dans un collège plus traditionnel, la jeune femme pense qu’elle s’ennuierait. « Ici, je sais que je peux tenter des expériences pédagogiques, tirer les enfants vers le haut », explique-t-elle. Elle a notamment pour mission de repérer les élèves les plus en difficulté et de les « remettre à niveau » par petits groupes. Elle va leur apprendre les conjugaisons des temps les plus utilisés et leur expliquer des règles de grammaire.

Son collègue Sébastien Vinçon, 32 ans, professeur de mathématiques, a un passé d’instituteur. La « double casquette » a particulièrement plu au rectorat, soucieux de recruter des enseignants qui ont l’expérience de populations hétérogènes ou qui ont déjà enseigné dans le primaire. Car le ministère est convaincu qu’en ZEP, il est essentiel d’assurer la continuité entre le primaire et le collège. Sébastien Vinçon entend repérer dès le primaire, voire dès la maternelle dans les écoles du quartier rattachées au collège, les enfants qui auront besoin d’un soutien particulier. D’autant que certains découvrent le français en arrivant à l’école.

« Le reste passe après... »

Par le biais d’un « club science » ouvert à l’heure de la pause déjeuner et d’un suivi adapté, il souhaite orienter davantage d’élèves vers les filières scientifiques quand ils auront atteint la seconde. En outre, des études surveillées de deux heures chaque soir sont organisées par les enseignants référents avec l’aide des dix assistants pédagogiques dont ils encadrent les activités. En ce début d’année, l’un d’eux demande à Virginie s’il peut organiser une « activité piscine ». « Non, lui répond-elle, nous sommes là pour soutenir les élèves dans les apprentissages fondamentaux : grammaire, conjugaison, mathématiques. Le reste passe après... »

Marie-Estelle Pech

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1 Message

  • Bonjour,
    Quel réconfort pour nous de pouvoir contacter une équipe ambition réussite.
    Je suis "prof référent" histoire-géo avec 3 assitants pédagogiques nommés depuis la rentrée dans un collège.
    Nous avons ciblé avec le Principal quelques objectifs (priorité aux 6ème, aide aux professeurs nouvellement nommés) et nous sommes très motivés mais nous aurions besoin de quelques pistes pour nous organiser...
    Pourriez-vous nous expliquer très succintement comment vous fonctionnez ?
    D’avance, MERCI !!

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