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Grève dans le collège RAR de Nice - l’Ariane

12 septembre 2006

Extrait de « L’Humanité » du 11.09.06 : Nice, un cas d’école

Nice (Alpes-Maritimes),correspondant régional.

« Mauvaise dans le secondaire » pour Alain Galan, secrétaire départemental adjoint du SNES, « sans ambition dans le primaire » selon Gilles Jan, secrétaire départemental du SNUIpp : la rentrée scolaire dans l’académie de Nice, et notamment sur la Côte d’Azur a grandement déçu bien des enseignants. Ceux du collège Maurice-Jaubert, dans le quartier populaire de l’Ariane à Nice étaient même en grève - à 100 %, du jamais vu ! - avant-hier. Ainsi que l’expliquait l’un d’entre eux, Bruno Della Suda : « Alors que nous faisons partie du projet " ambition réussite " nous avons de nombreuses classes de 4e et 3e en sureffectif, d’où notre colère ! »

Colère plus ou moins contenue dans la plupart des établissements du second degré. « Tous les lycées craquent, il n’y a pas une classe de seconde à moins de 35 élèves », souligne Alain Galan qui chiffre à 150 le nombre de postes d’enseignants supprimés en cette rentrée, alors qu’en mars dernier le recteur n’en prévoyait « que » 45. C’est deux fois plus que ce qu’aurait dû mécaniquement autoriser la baisse démographique, laquelle se résume à un millier d’élèves en moins dans les collèges et à une stabilité des effectifs en lycée.

À l’issue de cette rentrée, l’académie de Nice (Var et Alpes-Maritimes) conserve donc la lanterne rouge (30ème sur 30 académies) en matière de taux d’encadrement dans les lycées, la 26ème place pour les lycées professionnels et la 24ème place pour les collèges ! Elle bat aussi une sorte de record pour ce qui est du non-réemploi des contractuels puisque, selon le SNES, 676 vacataires (à 200 heures d’enseignement maximum par an) attendent toujours un coup de téléphone du rectorat !

Dans le primaire, la situation n’est guère plus brillante. Certes des classes ont été ouvertes dans le haut pays où de plus en plus de jeunes salariés vont habiter pour cause d’inflation des loyers sur la Côte. Mais, globalement, ce sont douze postes d’enseignants qui manquent. « Le ministère fait grand bruit sur des réformes qui ne coûtent rien mais se fait discret dès qu’il s’agit de parler des moyens dont nous manquons » relève Gilles Jan. Seul vrai rayon de soleil : aucune « chaise vide » en ce début d’été indien sur la Côte d’Azur. Cependant, comme s’en inquiète Aloïs Carton, du Réseau éducation sans frontières, « les associations ne connaissent que 150 des 600 dossiers de demandes de régularisation enregistrés en préfecture ». Suspense dramatique donc, tout comme celui sur l’issue des débats parlementaires de l’automne concernant le budget 2007.

Sous les fenêtres niçoises du président du conseil général des Alpes-Maritimes et ministre de l’Aménagement du territoire, Christian Estrosi, une bonne cinquantaine de syndicalistes appuyés par des élus communistes au conseil régional PACA sont venus, à ce propos, lui parler du pays : « Pas question d’accepter, comme il est envisagé, la suppression en 2007 de 7 000 postes dans l’éducation nationale, ce qui entraînerait une nouvelle et fatale saignée dans l’académie de Nice » a affirmé une délégation au représentant du ministre, tout en réclamant des moyens d’urgence pour l’académie. Une « manif » du même type s’est également déroulée à Toulon.

Philippe Jérôme

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