IPS et éducation prioritaire (collèges) : la Depp fait le point

31 mars 2023

Depp, Note d’Information n° 23.16, mars 2023
L’indice de position sociale (IPS) : un outil statistique pour décrire les inégalités sociales entre établissements
Focus sur les collèges

L’indice de position sociale (IPS) d’un collège est un indicateur qui résume les conditions socio-économiques et culturelles des familles des élèves qu’il accueille. Il permet de rendre compte des disparités sociales existantes entre collèges, ainsi qu’à l’intérieur d’entre eux. De fortes différences sont constatées selon les territoires et selon le secteur de scolarisation. Par ailleurs, les performances au diplôme national du brevet (DNB) et les IPS sont très corrélés. Cependant, lorsque l’on contrôle le niveau scolaire initial à l’entrée au collège ainsi que l’IPS, certains collèges parviennent à mieux réussir que d’autres au DNB. Les indicateurs de valeur ajoutée des collèges (IVAC) permettent ainsi de quantifier pour chaque collège l’écart entre la réussite observée au DNB et la réussite attendue en regard du profil scolaire et social des élèves accueillis.

Extrait de education.gouv.fr de mars 2023

 

EXTRAIT

[...] L’IPS moyen des collégiens du secteur privé est nettement plus élevé que celui du secteur public
Au-delà des disparités géographiques, on observe des écarts importants d’IPS des collégiens selon le secteur d’enseignement æfigure 3. L’IPS moyen des collégiens du secteur privé sous contrat (121) est nettement supérieur à celui des collégiens du secteur public (101). Au sein du secteur public, il existe également une forte disparité des IPS moyens selon l’appartenance à un réseau d’éducation prioritaire (REP) ou à un réseau d’éducation prioritaire renforcé (REP+). En effet, l’IPS moyen des élèves scolarisés dans des collèges en éducation prioritaire (EP) est de 74 en REP+ et de 85 en REP, tandis que celui des élèves du secteur public hors EP est de 106.
La distribution des IPS des collèges varie selon le secteur, mais aussi à l’intérieur de chaque secteur
L’étendue des IPS des collèges est très différente selon les secteurs d’appartenance.
En particulier, 90 % des collèges en REP+ ont un IPS inférieur à 83 alors que 90 % des collèges du secteur public hors EP ont un IPS supérieur à 91 et 90 % des collèges du secteur privé ont un IPS supérieur à 101 æfigure 3. Ces données sont cohérentes avec la politique de l’éducation prioritaire, qui repose sur une allocation différenciée des moyens, en donnant davantage aux établissements défavorisés socialement.
Si la quasi-totalité des collèges en REP+ et les trois quarts des collèges en REP ont un PS inférieur à 90, cela ne concerne que 8 % des collèges publics hors EP et moins de 1 % des collèges privés sous contrat. À l’opposé, 65 % des collèges privés et 28 % des collèges publics hors EP ont un IPS supérieur à 110, contre moins de 0,5 % des collèges en EP.

Une diversité sociale plus faible en REP+ et dans le secteur privé
Au sein d’un collège, les élèves peuvent être de milieux sociaux plus ou moins diversifiés. La moyenne de l’IPS du collège ne permet pas de rendre compte de ce
phénomène. Un indice d’hétérogénéité sociale d’un établissement est nécessaire pour quantifier ce phénomène. L’écart-type de l’IPS des élèves d’un collège répond à cette problématique : plus il est élevé, plus le profil social des élèves est diversifié.
Les collèges en REP+, avec une forte concentration d’élèves de milieu défavorisé, sont les collèges les moins hétérogènes socialement. À l’opposé les collèges publics hors EP scolarisent des élèves de milieux sociaux plus diversifiés. En effet, les trois quarts des collèges de REP+ ont un écart-type d’IPS inférieur à 26, tandis que les trois quarts des collèges publics hors EP ont un écart-type d’IPS supérieur à 30 æfigure 4. La répartition des collèges selon la PCS des représentants légaux confirme cette faible diversité de l’origine sociale en REP+ : 97 % des collèges en REP+ scolarisent plus de 50 % d’élèves de milieu défavorisé alors que seul 1 % de ces collèges scolarisent plus de 25 % d’élèves de milieu favorisé ou très favorisé (voir « Pour en savoir plus » - figure 7). La répartition des élèves selon la PCS des parents est plus équilibrée parmi les collèges publics hors EP : 79 % accueillent plus d’un quart d’élèves de milieu défavorisé et 76 % accueillent plus d’un quart d’élèves de milieu favorisé ou très favorisé.

Dans le secteur privé, les collèges scolarisent en moyenne des élèves dont le profil social est favorisé et peu diversifié.
Ainsi, les trois quarts des collèges privés ont un indice d’hétérogénéité inférieur à 29.
En comparaison avec le secteur public hors EP, la répartition selon les PCS est, en effet, moins hétérogène : 30 % des collèges privés sous contrat scolarisent plus d’un quart d’élèves de milieu défavorisé alors que 93 % de ces collèges scolarisent plus d’un quart d’élèves de milieu favorisé ou très favorisé. [...]

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