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Deux sortes de collèges : les RAR et les autres

7 septembre 2006

Extrait de « L’Humanité » du 06.09.06 : Le dispositif des réseaux ambition réussite

Annoncée en décembre comme réponse aux révoltes sociales, la réforme des ZEP établit une nouvelle gradation des établissements relevant de l’éducation prioritaire. Le niveau EP3 désigne désormais les établissements appelés à quitter les dispositifs d’aide d’ici 2008. Le niveau EP2 qualifie ceux dont le statut ne varie pas. Le niveau EP1 désigne les « collèges ambition réussite ». 249 ont hérité de cette appellation (1). Avec leurs 1 600 écoles de secteurs, ils forment les « réseaux ambition réussite ». Ils se voient attribuer nationalement 1 000 enseignants référents, obtenus par redéploiement de moyens et les 3 000 assistants pédagogiques et 300 infirmières inscrits au budget 2006.

Les enseignants référents

Le principe : au nombre de 1 000 - soit quatre par réseau - ils auront à charge de coordonner le travail des équipes, de participer aux PPRE ou d’assurer le lien entre écoles et collèges. Le ministre avait défini leur profil comme celui d’enseignants expérimentés.

Sa mise en oeuvre : Gilles de Robien s’en défend, mais il semble que leur recrutement a été difficile. Jeudi, le ministre annonçait qu’il n’en manquait qu’une quinzaine. Les syndicats avançaient un décompte moins optimiste (le SNES estimait le manque à près de 200). Ils dénonçaient, surtout, l’emploi de ce que l’on appelle des titulaires sur zone de remplacement pour remplir ces missions. Lesquels sont souvent de très jeunes professeurs, manquant, par définition, d’expérience.

Où le bât blesse : la création de ces postes a été rendue possible par des redéploiements de moyens. Une demi-heure de cours hebdomadaire a été ponctionnée sur chaque classe de 5e et de 4e. L’autre moitié de cette heure tronçonnée pourrait être utilisée pour les PPRE (lire précédemment).
Un enseignement dérogatoire

Le principe : plusieurs mesures pédagogiques ne seront en vigueur que dans les collèges ambition réussite. Par exemple les enseignements de découverte professionnelle dès la 4e. Soit la possibilité de choisir dès ce niveau un module professionnel de 6 heures, correspondant, de fait, à une pré-orientation. Le socle commun y sera resserré et l’apprentissage dès quatorze ans encouragé. Le redoublement y sera prohibé à titre expérimental, remplacé si possible par des groupes de niveaux via les PPRE. Les élèves obtenant une mention au brevet peuvent, en outre, choisir leur lycée en dépit de la carte scolaire.
Sa mise en oeuvre : la 4e de découverte professionnelle ne devrait pas voir le jour cette année. Le ministère affirme que 12 % des élèves qui ont eu une mention en juin ont dérogé à la carte scolaire.

Où le bât blesse : c’est un fait, le collège unique n’est plus. Il existe désormais deux modèles. Les « normaux », d’une part. Et les collèges « ambition réussite » de l’autre, où l’accent est mis sur la professionnalisation précoce et le socle commun, qui devient l’ultime ambition pour les enfants. Par ailleurs, la possibilité de déroger à la carte scolaire fait craindre une accentuation de la ghettoïsation des lycées mal-aimés.

Leur liste est consultable sur le site du ministère.

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