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Un rapport de l’Igen sur l’accompagnement scolaire

7 septembre 2006

Extrait du « Monde » du 07.09.06 : Les programmes de soutien scolaire critiqués dans un rapport

Le soutien aux élèves en difficulté est affiché comme la priorité de l’année scolaire 2006-2007. Inscrit dans la loi Fillon du 23 avril 2005, il doit être mis en oeuvre au travers de programmes personnalisés de réussite éducative (PPRE). Ceux-ci s’adressent, en cette rentrée, en priorité aux élèves de CP et de CE1 ainsi que de sixième.

L’an dernier, ces programmes ont fait l’objet d’une expérimentation dans 8 500 classes d’école primaire et dans 149 collèges. L’inspection générale de l’éducation nationale vient de dresser un premier bilan critique de cette expérience dans un rapport mis en ligne lundi 4 septembre sur le site du ministère de l’éducation nationale

« Le pilotage de l’expérimentation des PPRE témoigne d’une grande diversité et de faiblesses évidentes", considèrent les rapporteurs. Dans les écoles, une grande autonomie a été laissée aux inspecteurs de l’éducation nationale qui ont tenté de guider les équipes des écoles. Mais, faute de repères suffisants, ce pilotage local a entraîné "des pratiques diverses et parfois divergentes". De même, les collèges ont été plutôt livrés à eux-mêmes.

Les pratiques sont très variées dans le choix des élèves bénéficiant d’un programme de soutien. Dans les écoles, la proportion d’élèves concernés est "très variable", souligne le rapport, passant de 3 % d’élèves dans une école à 68 % dans une autre. L’écart est moindre dans les collèges allant de 4,8 % des élèves de 6e dans un établissement à près du tiers des effectifs dans un autre.
Les enseignants manquent de critères objectifs, autres que les évaluations nationales de CE2 et de 6e, pour sélectionner les élèves. Ainsi, explique le rapport, dans telle circonscription, toutes les écoles mettent en place des programmes de soutien pour les élèves ne maîtrisant pas 40 % des compétences attendues en CE2, suivant ainsi les recommandations de l’inspecteur de l’éducation nationale. Dans d’autres écoles, le soutien concerne tous ceux qui ne maîtrisent pas 75 % de ces compétences. "Il s’agit là de décisions plus liées à des appréciations locales qu’à une analyse réfléchie des besoins des élèves", analysent les rapporteurs. De leur côté, la plupart des collèges ciblent les élèves en très grande difficulté tandis qu’une petite partie des établissements s’intéresse plutôt aux élèves ayant des difficultés moyennes.

Tâtonnements

Les contenus pédagogiques des programmes de soutien traduisent également les tâtonnements des équipes. Ils se concrétisent dans les écoles par "une extrême disparité des pratiques". Dans les collèges, les programmes de soutien ont été, souvent, la reprise à l’identique d’actions déjà engagées par le passé. "Force est de constater que, dans ce cas, il n’y a pas eu d’avancée significative dans l’aide aux élèves en difficulté", soulignent les rapporteurs. Et les programmes de soutien n’ont pas fait apparaître "de nouvelles réponses pédagogiques aux difficultés rencontrées dans les disciplines par les élèves, notamment sur le plan de la personnalisation des approches".

Dans ce contexte, le rapport de l’inspection générale préconise un meilleur encadrement du dispositif avec, entre autres, la publication de documents d’accompagnement de la circulaire sur les programmes personnalisés de réussite éducative en date du 25 août. Ces documents devraient notamment permettre une "identification rigoureuse des publics concernés" et "insister sur la nécessité d’une approche stratégique globale". Fort de ce constat, le ministère de l’éducation nationale prévoit de publier en ligne deux guides pratiques le 15 septembre.

Martine Laronche

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