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Paroles d’une prof de ZEP

6 septembre 2006

Extrait de « Métro » du 05.09.06 : La parole à Véronique Bouzou

- Comment a débuté votre expérience en ZEP ?

Après des études de lettres, j’ai découvert l’enseignement à Evreux et à Mantes-la-Jolie dans des lycées "sensibles" classés en zone d’éducation prioritaire pendant six ans. A l’époque, les professeurs n’étaient pas du tout préparés. Aujourd’hui, quelques efforts sont réalisés, mais cela reste abstrait. On ne peut pas sensibiliser des professeurs aux questions de violence sans les avoir vécues soi-même.

- Vous avez enseigné dans des établissements "classiques". Le fossé avec les ZEP est-il important ?

 La création des ZEP était motivée par une bonne intention : donner plus à ceux qui avaient moins. Mais la réalité est tout autre. Ces établissements proposent une éducation au rabais pour des jeunes que l’on considère au rabais. Les plans de relance sont inefficaces. Sous prétexte d’instaurer l’égalité, comme pour la discrimination positive, on a gravement endommagé le système éducatif car les établissements qui ne sont pas classés en ZEP souffrent d’une pénurie de moyens. C’est le principe des vases communicants.

- Ségolène Royal propose la présence d’un deuxième adulte dans certaines classes. Qu’en pensez-vous ?

 C’est une piste intéressante. Plus les élèves sont encadrés, meilleurs seront les résultats. Ce n’est pas le remède miracle. Il faut aussi apporter un peu de modernité à l’école, intégrer du matériel informatique, faire participer les entreprises...

Propos recueillis par A.C.

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