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L’éducation prioritaire dans les articles de presse sur la rentrée scolaire

1er septembre 2006

Extrait de « RFI Actualités » du 30.08.06 : Revue de presse internationale du 30/8/2006

Il y a des jours comme ça, où rien ne s’impose réellement dans l’actualité, pas d’événement inoubliable, pas de marronnier incontournable, chaque journal fait sa une avec ses petites marottes, ses tics et ses habitudes. Comme presque tous les jours par exemple, ou en tout cas, de plus en plus souvent, Aujourd’hui en France met la vie quotidienne des Français à la Une. « Prime pour l’emploi, chèques transport, allocations étudiants : ce que vous allez vraiment toucher ». Le journal essaie de chiffrer les choses et demande abondamment à ses lecteurs ce qu’ils en pensent.

L’Humanité creuse sa fibre sociale et commente la rencontre entre le ministre de l’Emploi et les syndicats aujourd’hui. « Dialogue social, cause toujours, le gouvernement en reste aux apparences » pour le journal communiste. La Croix qui propose un supplément parents-enfants tous les mercredis, assure que la rentrée scolaire 2006 sera marquée par plusieurs innovations pédagogiques importantes. « Du neuf pour la rentrée », assure le journal qui liste les réformes en cours : réformes des ZEP, promotion de la discrimination positive, avènement de la lecture syllabique et puis l’arrivée d’un nouveau manuel d’histoire rédigé conjointement par des professeurs français et allemands.

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Emmanuelle Klotz

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Extrait de « Témoignages », à La Réunion, du 31.08.06 : Une rentrée bien mitigée

"Tout va bien", annonce-t-on au rectorat. "La rentrée s’est déroulée sans encombre". Faux, selon les syndicats d’enseignants. L’optimisme du rectorat ne complait que le recteur lui-même. La réalité est bien moins satisfaisante.

Au SNUIPP-FSU, la rentrée rime avec "confusion totale", d’autant que les effectifs sont comme chaque année insuffisants. 29 postes seulement pour notre premier degré auront été créés, cela sans considérer les besoins réels de la population scolaire en croissance. 1200 élèves supplémentaires pour cette nouvelle rentrée. Didier Gopal, secrétaire départemental du SNUIPP-FSU, déplore par exemple que l’IUFM connaisse une baisse de 30% de postes à la dernière session du concours de Professeurs des écoles. À l’échelle nationale, 15.000 postes sont supprimés dans la fonction publique, dont 8500 dans le 1er et 2nd degré. Peut-on envisager un enseignement de qualité, alors que les moyens ne sont pas mis en œuvre ?
Selon Didier Gopal, les chiffres en disent long sur la santé du système éducatif français. Par ailleurs, il note que de nombreuses réformes gouvernementales ne sont pas en adéquation avec les besoins des élèves. La loi d’orientation 2005, qui vante les mérites du tronc commun d’enseignement, ne s’occupe aucunement de "l’école maternelle, qui passe toujours à la trappe", précise le syndicaliste.

D’une méthode à l’autre

Prendre les problèmes à la racine, c’est le maître mot. Lutter contre l’illettrisme, c’est une noble intention. Mais les solutions doivent se trouver dès les premiers instants d’étude. Encore faut-il savoir impliquer les parents à l’éducation “nationale” de leur enfant, au lieu de les troubler par des polémiques délétères. La dernière en date nous ramène tout droit au temps de Daniel et Valérie, et leurs belles syllabes pour apprendre à lire. Aujourd’hui, le monde éducatif est prêt à se déchirer pour telle ou telle méthode. Syllabique, semi-globale, globale, les parents n’y comprennent plus rien, et commencent à douter des méthodes d’apprentissage de l’équipe enseignante. Le ministre de l’Éducation Nationale, Gilles de Robien, annonçait que 15% des enfants sont en situation de dyslexie, à cause de la méthode globale et semi-globale. D’où proviennent ses résultats ? Effectués par quels chercheurs ? Validés par quelle autorité scientifique ? La Remise en cause de cette méthode provoque un débat inutile, peut-être pour un “kass-kontour”, comme nous le disons chez nous. Ce kass-kontour ne nous dit pourtant rien de bon, c’est un peu laisser les équipes enseignantes se débrouiller entre deux méthodes, selon leur préférence, même si une circulaire ministérielle prône le retour à la méthode syllabique. On ne voit décidément pas où veut en venir le ministre. D’une manière commune, les syndicats enseignants déplorent un flou artistique nourri par le ministère.

“École, ambition réussite”

En 1981, on créait les Zones d’Éducation Prioritaire (ZEP), pour encourager la réussite scolaire, notamment dans les banlieues. Sans évaluation aucune, le Ministère de l’Education Nationale remanie son lexique, et privilégie la piste du Collège Ambition Réussite. Être issu d’une ZEP ne serait pas valorisant pour les élèves. Ils seraient discriminés ? "Ce remaniement ne va pas dans le sens de la réussite scolaire, de l’égalité des chances", déclare Didier Gopal.

D’ailleurs, les yeux se sont une nouvelle fois écartés du 1er et du 2nd degré, les grands perdants de ce remaniement. À quand une Ecole française de la réussite, une école ambition réussite allant de la maternelle à l’université ? Un rêve ! et ce n’est sûrement pas une loi "bienveillante" sur l’égalité des chances, et à l’intention des publics scolaires handicapés, qui changera les choses. La Réunion compte 3183 élèves handicapés, pour seulement 24 maîtres référents. Il y a encore beaucoup à faire.

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Stéphanie Longeras

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Extrait de « La Croix » du 29.08.06 : Ce qui va changer à l’école

Le ministre de l’éducation Gilles de Robien présentera mercredi 30 août les chiffres précis de la rentrée scolaire 2006, qui sera marquée par plusieurs innovations pédagogiques.

Jugée à l’aune des nouveautés, la rentrée 2006 présente tous les atouts d’un grand millésime. La loi Fillon sur l’école de 2005 entre pleinement en application, comme l’illustre la mise en place du socle commun. De même, les réformes des zones d’éducation prioritaire (ZEP) ou de l’apprentissage décidées après la crise des banlieues de l’automne dernier entrent en application. À cela s’ajoutent certaines touches personnelles du ministre de l’éducation, Gilles de Robien, comme l’apprentissage de la lecture. En cette année scolaire qui sera aussi électorale, toutes ces nouveautés vont contribuer à placer l’école au centre de l’attention des Français. Passage en revue.

L’apprentissage junior

Le nouveau parcours de formation en alternance école-entreprise veut offrir une réponse aux 60 000 jeunes qui sortent chaque année du système sans qualification. Dès 14 ans, les jeunes collégiens peuvent s’engager dans un « parcours d’initiation aux métiers » et, à partir de 15 ans, signer un contrat d’apprentissage. Jusqu’à l’âge de 16 ans (plafond de la scolarité obligatoire), le jeune demeure rattaché à son collège, qu’il peut choisir de réintégrer à tout moment : c’est le principe de « réversibilité », qui est censé éviter la création d’une voie de relégation dénoncée à gauche.

Le décret du 30 juin dernier prévoit notamment que les stages de plus de vingt jours en entreprise donnent droit à une rémunération de 20 % du smic. Le gouvernement a dégagé une enveloppe de 20 millions d’euros pour l’ouverture de classes d’apprentis juniors. Objectif : au moins 15 000 jeunes apprentis à la rentrée 2006 et 30 000 en 2007.

La réforme des ZEP

Vingt ans après la création des ZEP, tout le monde dénonçait un saupoudrage des aides sur le territoire. Le ministère a décidé de recentrer les efforts sur les établissements les plus difficiles. Ainsi, 249 collèges, dont les élèves concentrent difficultés sociales et scolaires, ont été sélectionnés, dont onze dans l’enseignement catholique (lire page 4). Ces collèges forment, avec les 1 600 écoles de leurs secteurs, 249 réseaux « ambition réussite ».

Pour ces réseaux, 3 000 postes d’assistants pédagogiques et 1 000 d’enseignants ont été créés. Ces professeurs « référents » seront déchargés de cours pour assurer des tâches d’animation d’équipes. Après avoir connu des difficultés de recrutement, le cabinet de Gilles de Robien assure que tous ces enseignants seront en poste à la rentrée, « à quelques dizaines près ». Les collèges « ambition réussite » devront mettre en place un programme de soutien scolaire ou encore ouvrir un local aux parents d’élèves. Par ailleurs, le gouvernement a mis en place un programme pour promouvoir le tutorat de lycéens par des étudiants ou des élèves des grandes écoles.

La discrimination positive

Le gouvernement veut promouvoir la « méritocratie ». Il a annoncé la multiplication des bourses « au mérite » pour les meilleurs élèves de classe de troisième qui entrent au lycée. Le nombre de bourses, d’un montant de 800 €, va être porté de 28 000 à 100 000 dès cette rentrée. Les collégiens qui obtiennent une mention très bien au brevet pourront déroger à la carte scolaire et s’inscrire dans le lycée de leur choix.

La direction des établissements

Dans tous les collèges et lycées va être mis en place un conseil pédagogique. La mission de ce conseil est de favoriser la concertation entre professeurs et de coordonner l’évaluation des élèves. Il prépare la partie pédagogique du projet d’établissement. Certains syndicats enseignants redoutent toutefois que cette réforme donne trop de pouvoir au chef d’établissement.

Dans le primaire, le ministre de l’éducation a mis fin à une grève administrative des professeurs directeurs d’école qui durait depuis sept ans. Pour les écoles de plus de quatre classes, les directeurs seront détachés une journée par semaine et remplacés par des professeurs stagiaires. Par ailleurs, 30 000 emplois vie scolaire (EVS, dans le cadre des contrats Borloo qui permettent au RMistes d’accéder à l’emploi) ont été embauchés pour des tâches administratives.

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