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Mouvements d’enseignants et parents dans les ZEP au 1er semestre 2004 (25 articles de presse de l’ancien site OZP) #04

1er janvier 2004

JUIN 2004

Extrait du « Parisien » du 28.06.04 : lourds effectifs dans la ZEP de Colombes
Des parents en colère anticipent la rentrée
C’est bientôt les vacances pour les enfants. Mais pas pour les parents. Samedi matin, plus d’une soixantaine d’entre eux réunis en face de l’école Marcellin Berthelot de Colombes ne songeaient qu’à la rentrée de septembre et sans gaieté de cœur. Il y a deux semaines, ils ont appris que l’établissement accueillera 27 élèves par moyenne, allant jusqu’à 31 pour un CE 2 et 36 pour un CM 2. Or, cette école située en ZEP ne peut accueillir en principe que 25 élèves par classe.
Un sureffectif que refusent en bloc les parents : « Cette école comporte de nombreux enfants confrontés à des difficultés. Ils ont d’autant plus besoin d’un accompagnement spécifique et attentif. Comment serait-ce possible avec de tels débordements ? » s’exclame Aïssa Benbraham, président de l’Union locale FCPE.
Pourtant, la création d’un seul poste d’enseignant suffirait à résoudre ce conflit. Majoritairement membres de la FCPE, certains sont venus aussi par solidarité. Certains ont leurs enfants scolarisés à l’école Henri-Martin. Ils se sont battus en janvier contre la fermeture d’une classe : ils ont eu gain de cause. D’autres sont là parce qu’ils partagent la même amertume. Vincent, enseignant dans l’école Hoche, rappelle : « Notre établissement a dû fermer une classe pour cause de sous-effectif. Pourquoi ne pas en avoir profité pour en ouvrir une chez vous ? » S’ils n’obtiennent pas gain de cause, ils se donnent rendez-vous le 2 septembre, jour de la rentrée.

Extrait du « Parisien » du 14.06.04 : occupation d’école en ZEP à Paris
L’école de la rue Saint-Maur toujours occupée, dans le XIème arrondissement de Paris :
Les parents d’élèves de l’école élémentaire de la rue Saint-Maur entament aujourd’hui leur troisième semaine d’occupation « administrative » des locaux. Présents à tour de rôle à l’accueil et dans le bureau du directeur depuis le 1er juin, ils protestent contre la suppression d’une classe à la rentrée.
« Nous répondons aussi au téléphone et aux fax, assure une maman. Le directeur le prend plutôt bien et les enseignants nous soutiennent. » L’école du 200, rue Saint-Maur, classée en ZEP (zone d’éducation prioritaire), compte actuellement neuf classes. Du fait qu’elle accueille un certain nombre d’enfants non francophones en CP, elle bénéficie de sections renforcées que les parents souhaitent préserver.

Extrait de « Libération » du 07.06.04 : problèmes de nouvelles affectations.
Les affectations tombent à l’Éducation
Annoncées en juin, les mutations peuvent bouleverser la vie privée
C’est la saison des attributions de poste dans l’Éducation nationale. Grande valse des personnels. Il faut rééquilibrer les effectifs entre les académies, l’affaire est complexe. Les fonctionnaires de l’Education remplissent leur fiche de vœux. La logique des points obtenus sur les postes précédents préside aux mutations (1). Pour les premiers postes, les choix sont limités en raison du peu de points accumulés. Les plus jeunes sont envoyés dans des départements « déficitaires », des ZEP de la région parisienne la plupart du temps, loin de leur région d’origine. Une logique aux conséquences parfois difficiles pour la vie privée. Surtout quand on a déjà une vie familiale
C’est le cas d’Anne, 30 ans. Avant de passer le concours des conseillers principaux d’éducation, elle a travaillé dans l’animation culturelle, s’est mariée, a eu deux enfants. Et a divorcé. Elle habite à Rennes, comme son ex-mari. Les enfants voient facilement leurs deux parents. Cette année, Anne passait trois jours en formation à l’IUFM de Rennes et deux dans un établissement scolaire. Dans sa fiche de vœux pour la rentrée, elle a demandé Rennes, Nantes et Caen, pour ne pas trop s’éloigner. L’administration l’a affectée dans l’académie de Versailles.
Anne est aujourd’hui pacsée avec une femme qui est en arrêt maladie de longue durée. La situation financière du couple ne permet pas de payer les traites de la maison achetée à Rennes en plus d’un loyer en région parisienne, et des allers - retours en TGV. « J’avais trouvé un équilibre dans ma vie privée que cette mutation fait totalement exploser, explique la jeune femme. C’est dommageable pour mes enfants et mon couple. Je veux dénoncer la cécité de l’administration qui fait sa cuisine sans se soucier un seul instant de la situation familiale des gens. Ma demande était pourtant motivée. »
Anne a tenté tous les recours possibles. En juin, quand tous les postes auront été attribués, elle essaiera de nouveau de se faire entendre. En attendant, elle étudie les petites annonces. A la recherche d’un emploi en dehors de l’Éducation nationale.
(1) Un poste en zone difficile par exemple donne droit à un certain nombre de points. Plus on a de points, plus on a le choix de son académie.
Marie-Joëlle GROS.

MAI 2004

Extrait du « Parisien » du 18.05.04 : on calme le jeu dans la ZEP de Beauvais.
Au collège Fauqueux à Beauvais : les parents réagissent.
« Qu’on arrête de fustiger le collège Fauqueux ! Ici, on n’est pas en Irak et les problèmes de délinquance n’y sont pas plus nombreux qu’ailleurs. » Une semaine après les graves événements qui se sont déroulés au sein du collège Fauqueux au quartier Saint-Jean, les parents d’élèves de la FCPE (Fédération de conseil des parents d’élèves) montent au créneau pour calmer le jeu, mais aussi pour démontrer que ces incidents auraient pu être évités. Petit rappel des faits : lundi dernier, un ancien élève de 14 ans - exclu depuis octobre 2003 - rentre dans l’établissement pour tenter d’agresser en plein cours un professeur de physique-chimie. Intercepté dans la classe par un surveillant, il est reconduit manu militari aux portes du collège. Quelques heures plus tard, cinq engins explosifs artisanaux éclatent dans la cour de récréation.
« Ici, on entre comme dans un moulin ! »
Après enquête, on découvre que trois élèves sont à l’origine de cet incident. Le matin, deux d’entre eux avaient assisté à l’altercation dans la classe de physique-chimie avec le professeur, avant de demander « innocemment » si le mélange de deux produits bien distincts pouvait provoquer une explosion. Au final, six jeunes, tous originaires du quartier Saint-Jean, seront interpellés le lendemain par les policiers. « Mais tout ceci aurait pu être évité si nous avions eu plus de moyens, notamment humains », explique Abdelaziz Rouibi, responsable départemental de la FCPE. « Le matin, l’ancien élève a pu passer la porte d’entrée sans que personne ne s’en aperçoive. Tout était ouvert. Il est entré dans la cour, le hall, puis est monté au premier étage où il a rejoint la classe de physique-chimie. On entre comme dans un moulin ici ! Si nous avions eu plus de surveillants, comme nous le réclamons depuis longtemps, le scénario aurait sûrement été différent. De plus, les barrières extérieures sont bien trop basses. N’importe qui peut les escalader sans difficulté. » Et en évoquant ces carences latentes, les parents d’élèves sont plus que jamais remontés, d’autant que, pour eux, ces incidents viennent saper tout le travail réalisé en amont. « Ici, on est en ZEP (zone d’éducation prioritaire). Du coup, les gens ont parfois une image négative de Fauqueux, souligne à son tour un autre parent, Abdelouatif Chebbak. Pourtant, jusqu’à présent, il n’y a jamais eu d’agression physique d’un enseignant. L’an passé, trois de nos anciens élèves ont eu plus de 16 de moyenne au bac. En sixième, ils ne sont pas plus de vingt par classe. Ce n’est donc pas un collège de l’échec. Sinon, on n’y mettrait pas nos enfants. » Les blessures morales de cette affaire semblent donc profondes. Pourtant, une semaine après les faits, la vie semble avoir repris son cours normal... même si les images sont parfois tenaces.
Olivier Beaumont

Extrait du « Figaro » du 10.05.04 : enquête en Seine-Saint-Denis
Après la longue grève des enseignants de 1998, la Seine-Saint-Denis est aujourd’hui l’un des départements urbains les mieux dotés de France
5ème partie de notre enquête sur la Seine-Saint-Denis : l’essor du « 93 » passe par ses écoles. « Il ne se passe pas que des faits divers en Seine-Saint-Denis », martèle Bernard Saint-Girons, recteur de l’académie de Créteil. Comme lui, nombreux sont ceux qui souhaiteraient sortir de l’image négative du département et du fatalisme qui l’accompagne. Pour ses quelques 300 000 élèves, il bénéficie de moyens importants. Néanmoins, les problèmes persistent dans toute leur acuité. La concentration de problèmes sociaux et l’afflux d’immigrés (3 000 élèves nouveaux en moyenne chaque année, un peu moins cette année) se retrouvent dans les difficultés scolaires. L’Éducation nationale s’est lancé le défi de permettre à cette jeunesse de profiter de l’essor du département.
Lorsque la Seine-Saint-Denis bascule dans la grève au printemps 1998, cela n’étonne pas grand monde. Avec une population scolaire plus difficile chaque année, le département manque de moyens. De là à obtenir 3 000 postes en trois ans, c’était inespéré. Quand un gouvernement finit par céder, c’est fréquemment dans l’excès !
Cinq ans après ces concessions, où se situe le « 9-3 » ? « Il reste le mieux doté des départements urbains avec un budget qui s’est accru de 16 %», affirme Jean-Charles Ringard, l’inspecteur d’académie. Deux autres plans se sont ajoutés aux dotations de 1998 : la refonte de la carte des ZEP (zone d’éducation prioritaire) a fait que 50% des établissements ont reçu ce label – « bien au-delà des critères nationaux » – rappelle l’inspecteur, suivi d’un plan violence avec son lot de moyens supplémentaires. « Jamais aucun département n’a obtenu autant de moyens. »
Les chiffres bruts des résultats scolaires ne sont guères encourageants. Évaluations à l’entrée en 6e, réussites au brevet ou au bac : la Seine-Saint-Denis reste en queue de classement. « Les performances des élèves de Seine-Saint-Denis se sont sensiblement améliorées », souligne pourtant un bilan réalisé par l’inspection. « Cela leur a permis de recoller au peloton », ajoute Bernard Saint Girons. Avec un bémol : « L’analyse montre que les bons élèves réussissent aussi bien que dans le reste du pays mais les moins bons ont des performances très nettement inférieures. » Ce que confirme Gonzalo Chacon, responsable local du syndicat des enseignants : « Le fossé se creuse entre les enfants qui réussissent très bien et d’autres qui s’en sortent de plus en plus mal. Le niveau ne baisse pas mais les extrêmes s’écartent », assure l’instituteur.
En terme d’ambiance, il fallait ces moyens-là pour pacifier un grand nombre d’établissements. « Notre établissement a changé lorsque nous avons pu avoir deux conseillers principaux d’éducation, des emplois jeunes, des surveillants, des heures de concertation et que nous avons été labellisés collège innovant », confirme Boris Seguin (auteur, avec Frédéric Teilard, du Petit manuel de savoir-vivre à l’usage des enseignants, Hachette), professeur de lettres au collège des Courtillères à Pantin. « Nous avons une assistante sociale et une infirmière à temps plein, c’est un atout exceptionnel », renchérit Annie Prévot, principale du lycée Jacques-Feyder à Epinay.
Sans tomber dans l’angélisme, il y a un retour au calme, confirme Jean-Charles Ringard. L’apaisement vaut également pour le front syndical : « Il y a moins de rapports de force », poursuit l’inspecteur. « Depuis 15 ans, des gens réfléchissent et ont acquis un vrai savoir-faire », commente pour sa part Boris Seguin.
Les optimistes voient le développement économique actuel du département comme la source d’une dynamique sociale. « L’un des enjeux est d’élever le niveau de qualification », annonce Jean-Charles Ringard. « Le système éducatif de la Seine-Saint-Denis participera largement au fait qu’elle s’en sorte ou pas, ajoute un haut fonctionnaire qui a quitté le département. De ce point de vue, il n’était pas stupide de mettre le paquet. On a des personnels qui se battent dans les établissements. »
Les établissements où les équipes enseignantes qui se démènent ne manquent pas. Annie Prévot se souvient de cette ambiance survoltée et violente qui prévalait au lycée Jacques-Feyder lorsqu’elle y est arrivée. « Les individus ne se supportaient plus. L’atmosphère n’était plus au travail et les incidents constants. Tous les vendredis, des bagarres éclataient devant le lycée », raconte-t-elle. Si l’on ne peut pas parler aujourd’hui d’un long fleuve tranquille : « Nous avons encore notre lot de bouteilles explosives ou de départs d’incendie, reconnaît-elle, cela n’a plus rien à voir. » Et l’équipe enseignante attend une forte émulation de la récente signature d’une convention avec Sciences po Paris.
Cependant, le pessimisme n’est jamais très loin non plus. Le niveau scolaire de certains élèves n’y est pas étranger. « Pour certains jeunes, l’écrit est en train de devenir l’exception », s’inquiète Annie Prévot. « L’orientation ne fonctionne pas : dans les zones difficiles, les garçons se sabordent. Ils sont orientés quand les filles ont compris le rôle émancipateur du lycée », ajoute Boris Seguin. « Dans les milieux défavorisés, beaucoup souffrent d’un manque d’ambition, parfois alimenté par un certain fatalisme des enseignants », renchérit Jean-Charles Ringard.
Pessimisme également devant la transformation ou le maintien de certaines communes en ghetto. « Le département ne peut pas prétendre accueillir sans cesse toute la misère du monde », dénonce Omar Chérif principal adjoint du collège Garcia-Lorca. Le défi de la Seine-Saint-Denis ? Redevenir un département comme les autres.
Marielle Court.

Extrait de « Libération » du 05.05.04 : actions de la FCPE en ZEP et ailleurs
Occupations d’établissements aujourd’hui pour dénoncer le manque de moyens. A Paris, les parents en colère font l’école prisonnière.
Ils ont posé une journée de congé pour occuper aujourd’hui les établissements scolaires de leurs enfants. A Paris, les parents d’élèves ont choisi ce mode d’action pour dénoncer le manque de moyens prévus pour la rentrée 2004. La situation de Paris est particulière. « Privilégiée », pense le ministère, qui demande aux établissements parisiens de « rendre » 300 postes considérés en excédent. « Cet excédent supposé, nous, nous ne le voyons pas sur le terrain, explique Michel Sangam, président de la fédération de parents d’élèves FCPE à Paris. Les établissements situés en ZEP ou les lycées professionnels sont une fois de plus les premiers touchés. Si le ministre veut une rentrée apaisée, qu’il nous donne des garanties sur les moyens d’assurer de bonnes conditions d’enseignement. » Soit plus de volume d’heures de cours et davantage de personnel d’encadrement.
Les parents mobilisés sont particulièrement nombreux dans l’Est parisien. Là où la mixité sociale est forte : « C’est important de maintenir un équilibre dans nos établissements de quartier, explique une mère. Nous ne voulons pas envoyer nos enfants chez les bonnes sœurs. » Ce matin, les parents vont donc tenter d’entrer dans les établissements, d’occuper la loge du concierge et de répondre à sa place au téléphone toute la matinée. Puis ils se rendront devant le ministère de l’Education à 15 heures.
« Désespoir »
Parti spontanément dès l’annonce de la dotation horaire globale en début d’année 2004, ce mouvement de parents d’élèves n’est ni uniforme ni concerté. Il est né de réactions épidermiques, ici ou là. C’est tel collège de la Haute-Loire qui doit faire une croix sur les cours de soutien scolaire, ou tel lycée du Val-d’Oise qui n’aura plus les moyens de dédoubler les classes en maths ou en français. Sitôt les restrictions annoncées, les parents ont réagi au quart de tour. « Ils sont à l’initiative du mouvement et particulièrement combatifs », souligne Jean-François Fontana, de SUD-Education. Et cette mobilisation partie de la base donne une tonalité particulière au mouvement. D’abord parce que les parents ne sont « pas habitués à respecter un calendrier institutionnel », poursuit le syndicaliste. Ensuite, parce qu’ils s’accommodent mal du « langage policé » qui teinte d’ordinaire les échanges entre le ministère et les organisations syndicales. « Les parents sont dans le concret, ils attendent des réponses claires », note encore Jean-François Fontana. De quoi déstabiliser leurs interlocuteurs institutionnels.
Mués en militants de la défense du service public d’éducation, ils ont peint leurs revendications sur les murs des écoles, fabriqué des banderoles, rédigé des tracts, lancé des pétitions et organisé des délégations pour être reçus au rectorat ou au ministère. Depuis plusieurs semaines, ils se réunissent régulièrement en assemblées générales pour décider des modes d’action. Et, bien souvent, l’idée d’occuper les établissements ne les enchante pas. « C’est un geste de désespoir », résume Françoise Brugière, présidente de la FCPE du collège Henri Matisse, dans le XXème arrondissement de Paris. « Bon nombre d’entre nous n’avons jamais rien fait d’illégal dans nos vies. Mais, face à un mur, nous sommes bien obligés de nous radicaliser, puisqu’il n’y a que ça qui marche. Mais on n’est pas des voyous. » Même discours au collège - lycée Paul Valéry (XIIème) où le vice-président de la FCPE du collège prévient : « On tente encore d’être gentils, on n’a jamais perturbé les cours, mais on pourrait très bien passer à des modes d’action beaucoup plus durs si la politique de la porte fermée se poursuit. » Ici, les parents réclament des postes d’encadrement supplémentaires. Seuls six surveillants ont la charge de « 4 000 mètres de couloirs et de deux cours de récréation », note Fabien Berdah. Une délégation de parents a été reçue trois fois par la directrice de cabinet du recteur : « A chaque fois, on cherche à nous endormir. » Mais les parents sont rétifs aux propos soporifiques.
Descente en rappel.
Au lycée Joliot-Curie de Nanterre (Hauts-de-Seine), parents et enseignants se sont littéralement jetés à l’eau avant les vacances de Pâques : neuf d’entre eux ont traversé la Seine à la nage pour illustrer leur slogan : « Notre établissement va couler. » Quelques jours plus tôt, un petit groupe avait descendu en rappel la façade du lycée, pour y dérouler une immense banderole.
Pour l’ensemble des syndicats, ces actions coups de poing sont une nouveauté. « Ces méthodes musclées ressemblent à celles du mouvement ouvrier. Les parents ne lâcheront pas prise tant qu’ils n’auront pas obtenu gain de cause », souligne SUD-Education. Et, cette fois, parents et enseignants font cause commune. Mais les parents sont devant. « Les enseignants sont encore cassés par le mouvement social du printemps. C’est à nous de prendre le relais. D’autant que le grand débat sur l’école nous a laissé un fort sentiment d’amertume », explique une mère du collège Henri Matisse. Concernés, les parents font aussi figure de « caution morale », estime Agnès Verduran, responsable du SNES (syndicat majoritaire dans le secondaire) dans les Hauts-de-Seine. « Ils prouvent que nos revendications ne sont pas corporatistes. L’intérêt est commun. » Bien qu’en retrait, les enseignants sont solidaires. Ce qui n’est pas toujours le cas des chefs d’établissement, obligés de faire le tampon entre les parents grévistes et leur hiérarchie. Au collège Yvonne Le Tac (XVIIIème), occupé depuis le 5 mars, la principale, excédée par cette présence d’intrus dans son établissement, a porté plainte pour harcèlement moral. La police a évacué de force les grévistes la semaine dernière. L’occupation a repris dès le lendemain.
« Remobilisation ».
Les syndicalistes de l’Éducation nationale voient dans ce mouvement de parents « un signe de remobilisation générale plutôt enthousiasmant ». Leur détermination paiera peut-être. Ils ont déjà obtenu quelques réouvertures de classe, notamment dans le primaire. Pour le secondaire, 1 000 heures auraient été rendues, contre 4 500 supprimées. « C’est insuffisant, estime la FCPE. Nous demandons à être sérieusement entendus. »
Marie-Joëlle GROS.

Extrait de « Libération » du 05.05.04 : actions de la FCPE en ZEP et ailleurs
Occupations d’établissements aujourd’hui pour dénoncer le manque de moyens. A Paris, les parents en colère font l’école prisonnière.
Ils ont posé une journée de congé pour occuper aujourd’hui les établissements scolaires de leurs enfants. A Paris, les parents d’élèves ont choisi ce mode d’action pour dénoncer le manque de moyens prévus pour la rentrée 2004. La situation de Paris est particulière. « Privilégiée », pense le ministère, qui demande aux établissements parisiens de « rendre » 300 postes considérés en excédent. « Cet excédent supposé, nous, nous ne le voyons pas sur le terrain, explique Michel Sangam, président de la fédération de parents d’élèves FCPE à Paris. Les établissements situés en ZEP ou les lycées professionnels sont une fois de plus les premiers touchés. Si le ministre veut une rentrée apaisée, qu’il nous donne des garanties sur les moyens d’assurer de bonnes conditions d’enseignement. » Soit plus de volume d’heures de cours et davantage de personnel d’encadrement.
Les parents mobilisés sont particulièrement nombreux dans l’Est parisien. Là où la mixité sociale est forte : « C’est important de maintenir un équilibre dans nos établissements de quartier, explique une mère. Nous ne voulons pas envoyer nos enfants chez les bonnes sœurs. » Ce matin, les parents vont donc tenter d’entrer dans les établissements, d’occuper la loge du concierge et de répondre à sa place au téléphone toute la matinée. Puis ils se rendront devant le ministère de l’Education à 15 heures.
« Désespoir »
Parti spontanément dès l’annonce de la dotation horaire globale en début d’année 2004, ce mouvement de parents d’élèves n’est ni uniforme ni concerté. Il est né de réactions épidermiques, ici ou là. C’est tel collège de la Haute-Loire qui doit faire une croix sur les cours de soutien scolaire, ou tel lycée du Val-d’Oise qui n’aura plus les moyens de dédoubler les classes en maths ou en français. Sitôt les restrictions annoncées, les parents ont réagi au quart de tour. « Ils sont à l’initiative du mouvement et particulièrement combatifs », souligne Jean-François Fontana, de SUD-Education. Et cette mobilisation partie de la base donne une tonalité particulière au mouvement. D’abord parce que les parents ne sont « pas habitués à respecter un calendrier institutionnel », poursuit le syndicaliste. Ensuite, parce qu’ils s’accommodent mal du « langage policé » qui teinte d’ordinaire les échanges entre le ministère et les organisations syndicales. « Les parents sont dans le concret, ils attendent des réponses claires », note encore Jean-François Fontana. De quoi déstabiliser leurs interlocuteurs institutionnels.
Mués en militants de la défense du service public d’éducation, ils ont peint leurs revendications sur les murs des écoles, fabriqué des banderoles, rédigé des tracts, lancé des pétitions et organisé des délégations pour être reçus au rectorat ou au ministère. Depuis plusieurs semaines, ils se réunissent régulièrement en assemblées générales pour décider des modes d’action. Et, bien souvent, l’idée d’occuper les établissements ne les enchante pas. « C’est un geste de désespoir », résume Françoise Brugière, présidente de la FCPE du collège Henri Matisse, dans le XXème arrondissement de Paris. « Bon nombre d’entre nous n’avons jamais rien fait d’illégal dans nos vies. Mais, face à un mur, nous sommes bien obligés de nous radicaliser, puisqu’il n’y a que ça qui marche. Mais on n’est pas des voyous. » Même discours au collège - lycée Paul Valéry (XIIème) où le vice-président de la FCPE du collège prévient : « On tente encore d’être gentils, on n’a jamais perturbé les cours, mais on pourrait très bien passer à des modes d’action beaucoup plus durs si la politique de la porte fermée se poursuit. » Ici, les parents réclament des postes d’encadrement supplémentaires. Seuls six surveillants ont la charge de « 4 000 mètres de couloirs et de deux cours de récréation », note Fabien Berdah. Une délégation de parents a été reçue trois fois par la directrice de cabinet du recteur : « A chaque fois, on cherche à nous endormir. » Mais les parents sont rétifs aux propos soporifiques.
Descente en rappel.
Au lycée Joliot-Curie de Nanterre (Hauts-de-Seine), parents et enseignants se sont littéralement jetés à l’eau avant les vacances de Pâques : neuf d’entre eux ont traversé la Seine à la nage pour illustrer leur slogan : « Notre établissement va couler. » Quelques jours plus tôt, un petit groupe avait descendu en rappel la façade du lycée, pour y dérouler une immense banderole.
Pour l’ensemble des syndicats, ces actions coups de poing sont une nouveauté. « Ces méthodes musclées ressemblent à celles du mouvement ouvrier. Les parents ne lâcheront pas prise tant qu’ils n’auront pas obtenu gain de cause », souligne SUD-Education. Et, cette fois, parents et enseignants font cause commune. Mais les parents sont devant. « Les enseignants sont encore cassés par le mouvement social du printemps. C’est à nous de prendre le relais. D’autant que le grand débat sur l’école nous a laissé un fort sentiment d’amertume », explique une mère du collège Henri Matisse. Concernés, les parents font aussi figure de « caution morale », estime Agnès Verduran, responsable du SNES (syndicat majoritaire dans le secondaire) dans les Hauts-de-Seine. « Ils prouvent que nos revendications ne sont pas corporatistes. L’intérêt est commun. » Bien qu’en retrait, les enseignants sont solidaires. Ce qui n’est pas toujours le cas des chefs d’établissement, obligés de faire le tampon entre les parents grévistes et leur hiérarchie. Au collège Yvonne Le Tac (XVIIIème), occupé depuis le 5 mars, la principale, excédée par cette présence d’intrus dans son établissement, a porté plainte pour harcèlement moral. La police a évacué de force les grévistes la semaine dernière. L’occupation a repris dès le lendemain.
« Remobilisation ».
Les syndicalistes de l’Éducation nationale voient dans ce mouvement de parents « un signe de remobilisation générale plutôt enthousiasmant ». Leur détermination paiera peut-être. Ils ont déjà obtenu quelques réouvertures de classe, notamment dans le primaire. Pour le secondaire, 1 000 heures auraient été rendues, contre 4 500 supprimées. « C’est insuffisant, estime la FCPE. Nous demandons à être sérieusement entendus. »
Marie-Joëlle GROS.

Extrait du « Café pédagogique » du 01.05.04 : la FCPE et les fermetures en ZEP
La FCPE Paris proteste contre les fermetures de classe : "Les parents et enseignants maintiennent leur exigence de moyens pour l’école à Paris".
La FCPE de Paris proteste contre les suppressions de postes (250 en collège et lycée) et revendique l’ouverture de classes en maternelle et la création de postes en ZEP. Elle annonce une réunion le 30 mars.

Extrait de « Voilà » du 19.04.04 : mouvement dans les ZEP de Marseille
Des enseignants des quartiers nord de Marseille en lutte face à la violence
Confrontés à des actes d’incivilité, parfois de violence, des enseignants d’une quinzaine d’établissements scolaires des quartiers nord de Marseille ont décidé d’occuper à nouveau jeudi le collège Henri Barnier, réclamant davantage de personnels de surveillance et de moyens.
"Contrairement au discours de l’inspection académique, il ne s’agit pas d’actes isolés de violence touchant tel ou tel établissement mais d’une montée croissante de la violence à laquelle la restriction des personnels d’encadrement et de surveillance interdit de faire face", ont souligné leurs représentants, mercredi, lors d’une réunion intersyndicale SNES-FSU, FO, CGT-Education, SNUIPP-FSU, SUD, SE-UNSA, CNT.
Non loin de là, dans la technopole de Château-Gombert, 400 enseignants, inspecteurs d’académie, chefs d’établissements, personnels sociaux et de santé débattaient sur le thème "autorité et éducation" à l’initiative du rectorat de l’académie d’Aix-Marseille.
"Il s’agit d’une réflexion avant de passer à l’acte. Concrètement, qu’est-ce qu’on fait face à la violence", a expliqué le recteur Jean-Michel Lacroix, qui a annoncé pour juin le lancement d’un projet académique sur cette question.
Lors d’une conférence de presse, il a souligné que ce colloque annuel, le troisième du genre, n’avait pas été décidé "à cause de quelques agressions". S’il condamne fermement toute violence contre des enseignants, le recteur affirme "ne pas avoir d’inquiétudes particulières", évoquant notamment "tous les moyens mis au service des zones d’éducation prioritaires (ZEP)". Il souligne enfin que "les quartiers les plus difficiles sont les mieux pilotés" et "ne sont pas à l’abandon".
Aidez-nous !
"Contrairement à ce que dit notre hiérarchie, la situation est grave dans notre collège depuis un mois", affirme en revanche Frédéric Catherineau, professeur d’anglais au collège Henri Barnier, classé en ZEP. Il relève deux agressions commises par des élèves contre des enseignants, depuis le 9 mars - coups de pied dans un cas, coup de tête dans l’autre -, sans compter les menaces, dégradations et jets de pierre.
3 postes d’éducateurs ont été supprimés au début de l’année et deux surveillantes sont en congé de maternité. "Cinq postes en moins, c’est énorme et on nous demande de tenir bon jusqu’en juin", s’exclame M. Catherineau.
Mêmes échos dans les collèges proches Edmond Rostand et Auguste Renoir. Depuis dix jours, les professeurs d’éducation physique refusent de se rendre dans des installations sportives extérieures aux collèges, en raison d’agressions lors des déplacements commises, selon eux, par des élèves ou d’anciens élèves.
"Il y a dans notre société, c’est indéniable, une crise de l’autorité", déclare Daniel Amedro, inspecteur d’académie, lors du colloque à Château-Gombert. "Je crois (...) au rôle central des savoirs et de la relation maître-élève dans la classe et par là même, à l’importance cruciale de la compétence des enseignants et donc de la formation, initiale comme continue".
"Ils ne comprennent pas notre discours qui est : Aidez-nous ! disent les professeurs du collège Barnier qui ont observé une grève du 7 au 10 avril

AVRIL 2004

Extrait du « Parisien » du 13.04.04 : grève dans la ZEP de Nanterre en vacances
A Nanterre, la grève au lycée se poursuit pendant les vacances.
L’opération école ouverte, qui démarre aujourd’hui à la cité scolaire Joliot-Curie, devrait être perturbée. Les élèves auront normalement accès au lycée pour les activités proposées pendant les vacances, mais le standard de l’établissement devrait encore être bloqué par le groupe de parents et de professeurs qui multiplient les actions de protestation contre la suppression d’heures de cours à la rentrée. Ils tiennent à signifier aux autorités de l’Éducation nationale qu’ils ne lâchent pas prise pendant les congés. Ceux d’entre eux qui ne partent pas pour ces vacances de Pâques devraient donc occuper la loge du gardien du lycée aujourd’hui, comme ils le font régulièrement depuis mi-mars. Après un plongeon dans la Seine, pour « repêcher » les heures supprimées le 2 avril, une opération commando dans les locaux de l’inspection d’académie mercredi 7, les professeurs contestataires annoncent une grève à la rentrée des vacances de Pâques. En marge de ces actions spectaculaires, enseignants et parents occupent régulièrement l’établissement et bloquent les appels téléphoniques. Pour que le mouvement ne s’étiole pas en cette période pascale, les protestataires se relaieront donc au standard dès aujourd’hui et pendant toutes les vacances. Ceux qui ont quitté la région parisienne entendent se rappeler aux bons souvenirs du recteur d’académie en lui envoyant des cartes postales.
Une centaine d’heures en moins
C’est l’annonce d’une diminution du nombre d’heures alloué à l’établissement pour la rentrée de septembre 2004 qui a déclenché ce mouvement de grogne. Ce lycée de 1 200 élèves, classé en zone d’éducation prioritaire (ZEP), verrait sa dotation horaire baisser d’une centaine d’heures : l’équivalent de trois classes. Le jeu des répartitions horaires conduirait alors à supprimer des options, assurent les contestataires. Et donc à rendre l’établissement moins attractif. Le rectorat expliquerait cette diminution horaire par une baisse du nombre d’élèves.
VM (avec CJ).

Extrait du « Parisien » du 03.04.04 : manifestations dans l’est du Val-d’Oise
Lycéens et enseignants continuent à donner de la voix ; une manifestation à Cergy, une grève à Herblay, des conflits qui s’enlisent à Sarcelles, Villiers-le-Bel et Gonesse : le mouvement de grogne dans les écoles, les collèges et les lycées du Val-d’Oise s’est poursuivi hier.
Manifestation devant la préfecture à Cergy
Environ 150 personnes, dont une moitié de lycéens, ont manifesté hier de 17 h 30 à 19 h 15 devant la préfecture, à Cergy. Le rassemblement était organisé par les lycées Galilée et Kastler, de Cergy, et Jean-Perrin, de Saint-Ouen-l’Aumône, toujours mobilisés contre la diminution de leur dotation horaire pour la rentrée prochaine. Malgré le soutien des syndicats d’enseignants, des fédérations de parents FCPE et AIPE et des représentants de plusieurs collèges et écoles, l’affluence n’était pas à la hauteur de leurs espérances. « Ce sont pourtant 1 600 heures qui risquent de disparaître dans le Val-d’Oise, soit l’équivalent d’un lycée entier, alors qu’on n’aura que 49 élèves en moins », clament-ils. Au lycée Jean-Perrin, où 150 élèves ont d’ailleurs fait grève hier après-midi, on parle de 114 heures supprimées. Ce qui entraînerait dans cet établissement classé en ZEP (zone d’éducation prioritaire) la disparition d’une seconde, d’une terminale et d’un BTS d’adaptation. « On craint de perdre à terme notre spécificité technologique, explique un professeur. Ce serait d’autant plus incompréhensible que nos élèves viennent, outre de Cergy – Pontoise, du Vexin, de la Vallée de l’Oise et des Yvelines. » Portant banderoles et mégaphones, les lycéens ont animé joyeusement le parvis pendant qu’une délégation de neuf personnes était reçue au cabinet du préfet. Trois pétitions, totalisant 2 500 signatures, ont été déposées et seront transmises au rectorat.
Le ton monte dans l’est du département.
L’inspecteur d’académie était attendu à 17 h 30 à l’école Pasteur de Sarcelles. Des parents d’élèves et enseignants de différents établissements de l’est du département avaient pris rendez-vous avec lui pour faire le point sur les réductions d’effectifs et de dotations horaires. Jean-Luc Bénéfice s’est décommandé à la dernière minute. Déçus, les professeurs et parents parlent d’une nouvelle preuve de déni face à la situation qu’ils défendent : une éducation de qualité, dans des zones parfois difficiles. Le lycée René-Cassin de Gonesse est en grève depuis une quinzaine de jours. Cela fait une semaine maintenant que les professeurs, soutenus par les parents, se relaient au collège Léon-Blum de Villiers-le-Bel, en essayant de ne pas perturber les heures de cours. A Sarcelles, même combat au collège Chantereine. Malgré l’approche des vacances, à la fin de la semaine prochaine, les manifestants ne lâchent pas prise. Des nouvelles réunions sont programmées lundi pour faire le point sur le mouvement. Devant l’absence de réponse de l’inspecteur d’académie, enseignants et professeurs ont demandé un rendez-vous au ministère. A Goussainville, au collège Pierre-Curie, enseignants et parents durciront lundi l’occupation de leur établissement débutée mardi dernier. Ils réclament la contractualisation d’une enseignante de français, arrivée en fin de vacation. « Nous voulons aussi une assistante sociale et une infirmière et nous refusons la baisse de dotation horaire », explique un enseignant.
Herblay au rectorat.
Des élèves et des professeurs du lycée Montesquieu d’Herblay ont cessé les cours hier matin pour s’opposer à la baisse de dotation horaire de soixante-dix heures, à la rentrée prochaine. Une délégation s’est rendue au rectorat, à Versailles (Yvelines) dans l’après-midi.
Eric Bureau, Emeline Cazi et Daniel Pestel.

Extrait du « Parisien » du 02.04.04 : occupation du lycée ZEP de Nanterre (92)
Les parents occupent le lycée Joliot-Curie de Nanterre. La pression monte d’un cran. Une quinzaine de parents d’élèves et d’enseignants a passé la nuit à l’intérieur du lycée Joliot-Curie de Nanterre et occupe l’établissement jusqu’à nouvel ordre. Dans le domaine de la grogne, la journée d’aujourd’hui devrait encore être très chargée pour tenter de sauver l’enseignement dans ce lycée classé en zone d’éducation prioritaire (ZEP). Depuis une semaine, parents et professeurs contestent le nombre global d’heures d’enseignement que leur a alloué le rectorat pour la prochaine rentrée scolaire. Avec une baisse de soixante-treize heures hebdomadaires par rapport à cette année, ils estiment perdre l’équivalent de trois postes d’enseignants.
Dotation en baisse depuis trois ans
« La dotation de l’établissement est à la baisse pour la troisième année consécutive, rappelle un prof. Le rectorat table sur une diminution des effectifs alors que le nombre d’élèves devrait rester stable l’an prochain. Nous allons même accueillir une terminale supplémentaire. Si on ne nous rajoute pas cent sept heures, nous pourrons oublier nos projets spécifiques comme les cours de soutien pourtant indispensables. » Malgré leurs nombreuses demandes de rendez-vous, les manifestants n’ont pour l’instant obtenu aucune réponse du rectorat ni de l’inspection académique.
CJ

MARS 2004

Extrait de « L’Yonne républicaine » du 31.03.04 : fermeture à Clamecy (58)
Fermeture d’une classe à l’école Jules-Renard à Clamecy : une très forte opposition. Enseignants, élus et parents protestent contre la fermeture d’une classe prévue à la rentrée. Actuellement, 107 enfants fréquentent cette école : 27 en grande section, 34 en moyenne section, 32 en petite section et 14 en toute petite section. Ils sont répartis en cinq classes, soit une moyenne de 21,4 élèves par classe.
L’effectif prévu pour 2004-2005 par la directrice actuelle Josiane Conchon est de 110, ce qui, avec cinq classes, maintient la moyenne au niveau actuel. Mais l’inspecteur d’Académie prévoit, de son côté, 104 élèves et quatre classes, soit 26 élèves par classe. Dans cette optique, le départ en retraite de Josiane Conchon n’est pas remplacé.
« C’est inacceptable », répondent les enseignantes de l’école, les parents et les élus. Cent-dix élèves sur quatre classes, cela porte l’effectif à 27,5 élèves par classe. C’est effectivement en dessous du seuil fixé par l’Education nationale : 30 élèves maximum et 25 en zone d’éducation prioritaire (ZEP). Mais répliquent les enseignantes : « A Decize, la situation est la même et il n’y a pas de fermeture prévue. De plus, même si nous ne sommes pas en ZEP, nous en avons toutes les caractéristiques ».
« La commune compte 750 logements sociaux, c’est le plus fort taux du département, avec en plus une forte proportion de familles monoparentales », ajoute le maire Bernard Bardin.
Une pétition
En riposte, le conseil municipal de Clamecy, lors de sa réunion du 19 février, a rédigé une motion à l’adresse de l’Inspection académique et les parents ont lancé une pétition qui continue à circuler.
Face au refus de l’Inspection académique de revenir sur sa décision, les deux fédérations de parents d’élèves, Parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP) et Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), et les élus réunis vendredi dernier en mairie ont décidé de se rassembler hier matin pour faire connaître publiquement leur opposition à cette fermeture. FCPE et PEEP ont également demandé une audience au sous-préfet.
L’inspecteur de l’Education nationale, Fred Jean-Charles, fait observer que les prévisions de l’école Jules-Renard ont été à plusieurs reprises surévaluées ces dernières années. « La différence entre l’effectif prévisionnel et l’effectif réel était de 29 élèves à la rentrée 2000, de 5 en 2001, de 16 en 2002 et en 2003, une dizaine d’enfants de 2 ans étaient inscrits mais non scolarisés », précise-t-il. « Par rapport aux autres écoles du canton, la situation de Jules-Renard est loin d’être défavorable. A Surgy, par exemple, il y a une classe de 27 élèves avec quatre niveaux, à Entrains-sur-Nohain, ils sont 28 », ajoute-t-il.
CA.

Extrait du « Parisien » du 25.03.04 : actions dans la ZEP d’Argenteuil (Val-d’Oise)
Le lycée Romain-Rolland d’Argenteuil passe aussi à l’action. Hier matin, 300 élèves du lycée se sont rassemblés pendant trois heures devant les grilles de leur établissement pour manifester leur volonté de récupérer les 130 heures de cours hebdomadaires qu’ils sont menacés de perdre à la rentrée prochaine. Ils ont ainsi, pour la première fois, voulu montrer massivement leur mécontentement. Jusqu’à présent, seuls les enseignants et les parents s’étaient mobilisés.
« Nous avons imprimé 2 000 tracts pour les distribuer aux élèves des lycées Fernand-Léger, Georges-Braque et Jean-Jaurès d’Argenteuil afin qu’ils se joignent à nous », expliquait un membre de la délégation d’élèves, en fin de matinée.
Manifestation aujourd’hui
Tous appellent à manifester avec les parents et les professeurs cet après-midi jusqu’à la sous-préfecture, où les élèves ont l’intention de déposer sur le bureau du sous-préfet la pétition qu’ils font circuler depuis plusieurs jours. « Mercredi 17 mars, au rectorat, accompagnés de l’attaché parlementaire du député-maire UMP Georges Mothron, nous n’avons rien obtenu », déplorent des enseignants de cet établissement de 815 élèves, classé en ZEP. Au lycée Romain-Rolland d’Argenteuil, pas question pour autant d’organiser une occupation des lieux susceptible, comme à Gonesse de provoquer l’intervention de la police. « Ici, ce serait plus délicat, car notre établissement compte une partie collège, avec des élèves plus jeunes », explique un lycéen. Jeudi prochain, Georges Mothron doit rencontrer le recteur d’académie, Daniel Bancel, pour évoquer avec lui le problème des dotations horaires revues à la baisse dans les lycées d’Argenteuil.
A Cergy, les élèves du lycée Kastler bloqueront l’accès à leur établissement ce matin, avant d’aller manifester à Paris cet après-midi. Ils s’opposent à la perte de 33 heures de cours hebdomadaires l’an prochain.
Daniel Pestel

Extrait de « Libération » du 17.03.04 : grogne perlée, en ZEP et ailleurs.
L’Education se met à bouillir à petit feu : parents, professeurs, élèves… la grogne perlée contre le budget 2004 s’étend.
Les mouvements de protestation contre les effets du budget 2004 de l’Education ¬ qualifié en son temps « d’excellent » par Luc Ferry ¬ se multiplient. Au collège Le Racinay de Rambouillet (Yvelines), ce sont des parents d’élèves qui dénoncent la suppression de classes à effectifs allégés, « indispensables pour remettre à niveau les élèves en difficulté ». Au lycée Romain-Rolland d’Argenteuil (Val-d’Oise), plus de quatre classes sont supprimées. A Villes-sur-Auzon (Vaucluse), 1 040 habitants, c’est madame le maire, Odette Boyac, qui mène le combat contre la fermeture d’une classe... dont l’ouverture avait été actée il y a un an. Au lycée Romain-Rolland de Goussainville (Val-d’Oise), des enseignants protestent : leur établissement, « classé ZEP, zone sensible, zone violence », subirait « les pertes horaires les plus importantes » du département. Au lycée Auguste-Blanqui de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), les enseignants ont lancé hier un « appel aux proviseurs » pour qu’ils « fassent part de leur consternation quant à la disparition de milliers d’heures de cours dans les lycées à la rentrée prochaine ».
Message anticipé par les chefs d’établissements et les intendants de l’académie de Nice : ils ont lancé une grève administrative et dénoncent l’argument ministériel d’un nécessaire rééquilibrage entre académies du Nord et du Sud : « Cela relève d’une imposture. »
Lycéens et étudiants se mobilisent également. Côté lycéens, l’Ariège manifestait avant-hier. Côté étudiants, le mouvement lancé par les étudiants en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) pour protester contre la diminution drastique du nombre de postes ouverts aux concours d’enseignement prend de l’ampleur. 200 à 250 manifestants hier à Dijon, au moins autant à Montpellier ¬ charge de CRS, lacrymos et coups de matraques en prime ¬, une grève qui dure depuis quinze jours à Toulouse 3, une mobilisation constante à Rennes...
Tous se retrouveront demain à Paris pour manifester. Quant à Poitiers, seule fac où les sportifs ont entraîné leurs camarades (Libération du 12 mars), on ne mollit pas : un millier d’étudiants ont occupé l’IUFM lundi et le conseil d’administration de l’université a voté une motion de soutien au mouvement
Salma BELABES et Emmanuel DAVIDENKOFF

Extrait de « La Voix du Nord » du 13.03.04 : dans les manifestations de Lille
« On veut travailler dans le Nord - Pas-de-Calais »
Si la pluie n’arrête pas le pèlerin, elle ne décourage pas non plus le manifestant. On a pu le vérifier dans le centre de Lille, hier après-midi , bloqué durant deux bonnes heures par plusieurs cortèges convergeant tous vers la Grand-Place. Trempés jusqu’aux os mais déterminés !
Une manifestation « deux-en-un » puisque d’un côté, la CGT organisant une journée d’action avait mis sur pied plusieurs cortèges, tous convergeant vers le centre. Cette manifestation régionale a attiré au plus fort environ 1 500 personnes, dont des salariés de Terken et Altadis, mais aussi bon nombre de militants venus du versant Nord-Est de la métropole, du Douaisis, du Pas-de-Calais ou du Valenciennois dire leur colère, tels ces salariés de la patinoire de Valenciennes, au chômage pour cause de sinistre. « On veut travailler dans le Nord - Pas-de-Calais », clamaient les mégaphones de la CGT.
A Calais, ce sont environ 500 manifestants qui ont protesté hier matin contre les « lois anti-sociales » du gouvernement, et ce alors que par pure coïncidence, Jean-Paul Delevoye effectuait un déplacement dans le cadre de sa campagne.

4 000 chercheurs et enseignants
L’autre manifestation réunissait tout à la fois des chercheurs et des enseignants, soit environ 4 000 personnes. L’actualité jette les feux sur les chercheurs. Le collectif « Sauvons la recherche » a su remarquablement mobiliser pour l’occasion et s’est retrouvé en tête de la manifestation.
Dans le cortège, beaucoup de blouses blanches, des directeurs de labos comme des thésards. Tous bardés de l’autocollant « Sauvons la recherche » et venus avec des affiches pas toujours tendre pour la ministre de tutelle : « Claudie Haigneré : bac + 18, juste pour faire des soustractions ».
Depuis le début de la semaine, 40 à 50 directeurs de laboratoires CNRS ou INSERM ont adressé leur démission de leurs fonctions administratives, selon Frédéric Sawicki, l’un des animateurs du mouvement dans la région. Parmi eux, Jean-Pierre Kerckaert, jusqu’ici directeur d’un laboratoire INSERM impliqué dans la lutte contre le cancer, présent dans la manifestation. « Jacques Chirac a annoncé que la priorité était de déclarer la guerre au cancer... Résultat : il n’y a que deux postes créés pour l’INSERM (35 selon les dernières propositions). On nous dit qu’on crée une cancéropole et on donne 1 million d’euros pour 50 équipes soit 20 000 € par équipe. Mais mon unité a perdu 30 000 € l’an dernier et 20 000 € cette année. Comment voulez-vous qu’on s’y retrouve ? Sur dix post-doctorants partis aux États-Unis, les trois quarts ne sont pas revenus... On investit et tout le bénéfice, c’est pour les USA ! » Un peu plus loin, Hélène, en première année de thèse (micro-biologie) à l’Institut de biologie de Lille, témoigne du désarroi des jeunes chercheurs. « Toute l’année dernière, je me suis battue pour faire une thèse. J’ai obtenu une bourse de la Région. Il faudra que je parte à l’étranger faire un post-doc... Mais je crains de ne pas pouvoir revenir en France. Or, j’ai envie de travailler ici... »
Parmi les enseignants aussi, la crainte s’avive. Les pourcentages de grévistes annoncés à 14 h 30 par le rectorat (25,89 % pour les enseignants, avec une mobilisation plus importante dans les collèges du Nord, et 13,12 % pour les non-enseignants) diffèrent bien sûr de ceux des syndicats (environ 40 %).
Trop de suppressions
Caroline se sent bien dans sa région et ne faisait pas grève hier pour des raisons catégorielles. « On va nous supprimer deux classes parce qu’on perd 21 élèves et on nous a retiré cette année quatre aides-éducateurs qui faisaient du soutien scolaire », explique Caroline, 29 ans, quatre ans d’expérience au collège Germinal de Raismes, établissement en ZEP. « Or du soutien scolaire, il n’y en a plus du tout cette année. Nos élèves de 6e , illettrés pour certains, finissent à 2 heures et demie ou trois heures et demie et ils ne font pas grand- chose parce que leurs parents ne peuvent les aider ou qu’ils n’en ont pas envie. Quand on a 28 élèves dans sa classe et qu’on fait de l’histoire-géographie, comment faire avec ces élèves qui ne peuvent pas suivre. Ma collègue d’espagnol aura 34 élèves dans sa classe. » « Quel message envoie-t-on aux élèves si ce n’est : si vous êtes bons, pas de souci ; si vous ne pouvez pas suivre, tant pis pour vous ? »

Jean-Patrick BONDUEL.

FEVRIER 2004

Extrait du « Parisien - Oise » du 21.02.04 : le syndicat CGT dans la ZEP de Noyon
Profitant d’une visite du recteur, Michel Leroy, au collège Pasteur de Noyon, les enseignants du syndicat CGT / Educ’action font état des difficultés et réclament des moyens. « Nous avons demandé au recteur de nous recevoir dans le cadre de sa visite pour lui dire notre inquiétude ». Il nous a reçus dans la matinée. Il nous a écoutés et a pris note… » signale Benoît Drouart, professeur et secrétaire départemental du syndicat.
Les moyens manquent et les problèmes sont là
Il rajoute : « Nous avons abordé le problème de Noyon où sur les collèges Eluard et Pasteur, on nous a supprimé des heures d’enseignement correspondant à deux postes sur chaque collège. » Anne-marie, Corentin, Olivier et Jean-Sébastien, d’autres syndicalistes, abordent les autres difficultés : « Les moyens manquent et les problèmes sont toujours là. Le recteur est venu parce que la ZEP (NDLR : zone d’éducation prioritaire) de Noyon fonctionne bien. Si cela marche, il ne faut pas enlever des moyens. Avec la décentralisation, les personnels techniques ne seront plus uniquement au service des établissements, alors qu’ils sont intégrés aux équipes éducatives. Ils sont là, attentifs, prêts à intervenir, avec un rôle pour les élèves. La ville a un climat économique et social difficile. Elle a besoin de moyens.
Les recrutements de CPE (NDLR : conseillers principaux d’éducation) et de professeurs d’éducation physique vont chuter de moitié, tout comme les postes d’assistante sociale et d’infirmière. Au collège de Lassigny, l’infirmière intervient un après-midi par semaine. C’est insuffisant et dangereux. On demande au personnel non qualifié des gérer des situations, pour lesquelles ils ne sont pas préparés. Ces revendications étaient déjà présentes au printemps. Et depuis, l’attaque n’a jamais été aussi violente. Nous restons mobilisés et appelons à la grève nationale, le 12 mars », lancent-ils.
Carlos Da Silva.

Extrait de « Clicanoo » du 18.02.04 : bagarre dans un REP de La Réunion
Coups de couteau en salle de permanence
L’ensemble des cours a été suspendu hier après-midi au collège Texeira-da-Motta. Un mouvement de protestation de l’équipe pédagogique suite à une bagarre entre élèves au sein même de l’établissement. Une échauffourée qui s’est soldée par deux coups de couteau. “On sentait venir cet incident. Depuis quelque temps, il y a une tension au collège. Ce qui devait arriver est finalement arrivé”, lance un enseignant, dépité.
Ils se bagarrent depuis la 6ème
Hier, en raison de la préparation d’une réunion du conseil d’administration, les élèves demi-pensionnaires sont orientés vers la salle de permanence. Ils sont sous la surveillance d’une emploi-jeune. Seule face à une soixantaine de collégiens, elle ne peut rien faire lorsqu’une bagarre éclate entre un élève de 5ème et un autre de 4ème. Selon des témoignages, les deux protagonistes se connaissent bien.
“Depuis la sixième, ils se chamaillent. Pour quelle raison ? Nul ne peut le dire”, explique encore un professeur qui avoue les difficultés rencontrées par l’équipe pédagogique pour tenir ces deux jeunes. Depuis le matin déjà, il y aurait eu des échanges de coups. Plusieurs rapports ont été rédigés pour dénoncer leur comportement en classe. Sans véritable conséquence disciplinaire. “On était à la recherche d’une solution pour orienter ces deux garçons dans une autre structure”, confirme Alain Murgiat, le principal du collège.
Au plus fort de la bagarre donc, l’un des deux jeunes (celui de la classe de 4ème) sort un couteau, une sorte d’Opinel, et porte un coup au niveau de la tête de son adversaire. Puis lui donne un second coup de couteau, blessant sa “victime” au dos. Celle-ci s’enfuit alors vers l’infirmerie, saignant abondamment au niveau du cuir chevelu. Le Samu interviendra pour les premiers soins avant le transfert du jeune garçon au centre hospitalier Gabriel-Martin de Saint-Paul. Ses jours ne seraient pas en danger. Quant à l’auteur des coups de couteau, regrettant ensuite son geste dans le bureau du principal adjoint, il a été interpellé et placé en garde à vue.
Un sabre dans le sac
Cet “incident” a bien évidemment jeté la consternation au sein de la communauté scolaire. De nombreux élèves, notamment ceux de sixième qui ont assisté à l’affrontement, ont été choqués. La surveillante a même été prise de malaise. “Voilà ce qui arrive lorsque l’on ne nous écoute pas. Depuis l’ouverture de ce lycée en 1999, on demande des moyens. On fait semblant de nous écouter en nous demandant toujours de faire plus avec moins”, dénoncent les enseignants. L’établissement qui devrait être classé en ZEP (actuellement il est en REP) attend toujours ce label donnant droit à des moyens supplémentaires.
“Le passage des emplois-jeunes en assistantes d’éducation s’est traduit pour nous par une baisse du personnel. Il n’y a que quatre surveillants pour 731 élèves. C’est normal qu’il y ait des débordements”, souligne encore l’équipe éducative. Et ce professeur de parler de l’agression d’une surveillante la semaine dernière ou encore de ce jeune trouvé en possession d’un sabre dans son sac… “Maintenant peut-être on va nous écouter et classer le collège en ZEP. C’est dommage qu’il faille un tel incident pour faire bouger l’administration”.
Du côté des parents d’élèves, la stupéfaction a laissé place aussi à la colère hier. À plusieurs reprises le comité a saisi l’administration pour des moyens de surveillance supplémentaires. “On a demandé des rondes de gendarmerie à la sortie des cours. Souvent il y a des bagarres”, raconte Daisy Fontaine se rappelant d’une course poursuite entre un jeune armé et un autre. “Il faudrait aussi un portique pour détecter les métaux à l’entrée de l’établissement. Là encore, nos demandes sont restées sans réponse”, se désole la représentante des parents d’élèves. Cet incident, le premier aussi grave, ne restera pas sans suite. Déjà, au niveau de l’administration du collège, des mesures disciplinaires vont être prises à l’encontre des deux jeunes gens. Ce matin, l’établissement mettra en place une cellule d’écoute à l’adresse des collégiens. Les cours seront banalisés. Une réunion est prévue avec les parents puis avec les enseignants, les deux groupes souhaitant trouver la solution pour sortir de cette spirale de la violence qui caractérise depuis son ouverture le collège Texeira-da-Motta.
Jacky Ferrere

Extrait de « L’Union » du 12.02.04 : manifestation à Reims
A Reims, renfort étudiant pour la « manif » enseignante.
Près de 150 étudiants de l’UFR Staps de Reims (la fac des sports) ont apporté leur renfort, hier après midi, à la première manifestation académique enseignante de l’année. A l’appel de la FSU, de l’Unsa-Education, du Sgen-Cfdt et de la CGT, environ 200 enseignants s’étaient rassemblés devant la Maison des syndicats de Reims lorsque les étudiants les ont rejoints, toutes trompettes dehors. « Ca met un peu d’ambiance », a dit un syndicaliste qui venait de qualifier « d’atone » la mobilisation enseignante depuis le début de l’année scolaire.
Les étudiants de la filière STAPS, qui est passée en dix ans de 60 à 1.200 inscriptions, considèrent que leurs enseignants sont en nombre insuffisant. « Il y en a une trentaine, il en manque dix ». Selon eux, cette situation ne devrait pas s’arranger. Au plan national, le nombre de places ouvertes au concours de professeur d’éducation physique et sportive (le CAPEPS) est passé, en un an, de 1.300 à 780.
Ponctions
De leur côté, les enseignants manifestaient surtout pour protester contre les suppressions de postes programmées dans les établissements scolaires de la région à la rentrée prochaine : moins 52 dans le 1er degré, moins 189 dans le second degré, moins 22 chez les personnels non enseignants et une dizaine chez les personnels Atos (administratifs, techniques et ouvriers de service).
Selon Jean-Claude Durdux, le secrétaire régional de la FSU, les prévisions budgétaires pour l’année scolaire 2004-2005 laisseraient envisager « une purge plus importante encore ».
« Ces ponctions ne seront pas de nature à améliorer la situation des jeunes dans la région », a ajouté le secrétaire régional de l’Unsa-Education, Raymond Côte. Les deux syndicalistes ont rappelé hier qu’un collège sur deux de l’académie était situé en zone d’éducation prioritaire (ZEP).
« Le taux de sortie du système scolaire sans qualification qui avait chuté de moitié ces dernières années, risque de repartir de plus belle », a estimé Raymond Côte.
Hier, le cortège des manifestants a emprunté les rues de Reims avant de se diriger vers le rectorat. Une délégation de neuf personnes (huit syndicalistes, un étudiant) a été reçue par le recteur d’académie, Ali Bencheneb.
G.G.

Extrait de « Libération » du 10.02.04 : fermetures prévues dans les ZEP de Paris
A Paris, les écoles ont peur de maigrir.

Info ou intox ? Les écoles maternelles et élémentaires parisiennes bruissent depuis la semaine dernière d’une rumeur inquiétante : 70 emplois d’enseignants ¬ et autant de classes ¬ seraient supprimés à la rentrée prochaine. Aberrant, alors que les effectifs augmentent (+ 2 180 élèves) et que le budget affiche vingt créations de poste. Mais voilà, selon un document préparatoire aux réunions décisives qui se tiennent aujourd’hui et jeudi au rectorat, Paris devrait connaître une saignée sans précédent. Avec, en première ligne, des écoles situées dans les quartiers populaires du Nord et de l’Est (XVIIIème, XIXème, XXème). Certaines se sont mobilisées hier avec l’appui des parents d’élèves. Ainsi, dès 8 h 30, une trentaine d’entre eux occupaient le groupe scolaire Pierre Foncin (Paris, XXème). Idem rue Championnet (XVIIIème) et rue Léon Maurice Nordmann (XIIIème).
Décourageant
A l’école Pierre Foncin, les parents d’élèves sont d’autant plus remontés qu’ils ne comprennent pas : pendant trois ans, l’établissement s’est battu pour la création de deux classes supplémentaires. Il a obtenu satisfaction à la rentrée dernière. Et ça marche. « L’ambiance à l’école est meilleure, les cours plus efficaces », certifie Maëlle, enseignante en CM2, selon qui « les enfants sentent la différence ». Aujourd’hui, ces deux classes seraient menacées de fermeture. « C’est décourageant. On règle nos problèmes pour nous les redonner aussitôt », déplore Maëlle. L’école est classée en zone d’éducation prioritaire (ZEP). Ici, avec des effectifs trop importants, pas d’apprentissage correct. « Une trentaine d’élèves dans une classe de ZEP, c’est inadmissible », s’insurge Noura Beloribi, mère de deux enfants scolarisés dans l’école et membre de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves). Quant à imaginer un tel effectif en cours préparatoire, « c’est insensé » selon Mireille, également mère d’élèves. Maëlle confirme : « Un élève de plus dans une classe, ça n’a l’air de rien, sauf que ce n’est pas des patates qu’on empile dans un sac. Un de plus ou un de moins, ça change tout. » Ils ne comprennent pas. Le ministère affirme qu’il veut alléger les classes de CP en ZEP. Or les effectifs vont augmenter en septembre : « 136 enfants de maternelle arriveront dans les quatre classes de CP de l’école », explique Dominique Delfosse, mère de deux enfants et également membre de la FCPE.
Le cas ne serait pas isolé dans la capitale. Si bien que la FCPE Paris a fait monter la pression hier dans un communiqué intitulé « L’école publique sous la pioche des démolisseurs ». « Au train actuel, l’école à Paris risque de n’être bientôt que ruine et décombres », écrit la fédération. Sans malice ? Voire.
A l’académie de Paris, on laisse entendre que l’affaire n’existe pas : « Le document de travail sur lequel s’appuient parents d’élèves et personnels est incomplet. Il ne comporte que les propositions de fermeture, pas les ouvertures. Et pour cause : les réunions préparatoires ont été boycottées par certaines organisations. » L’académie promet : « Il y aura bien vingt postes en plus à Paris à la rentrée prochaine. » Où ? « La décision sera prise jeudi. » Mais les priorités sont affichées. Elles iront vers les élèves en difficulté : apprentissage du français et classes d’intégration devraient être choyés, et le vivier d’enseignants remplaçants, insuffisant, sera également enrichi.
Défiance
La version des syndicats est tout autre. Une très large intersyndicale (SNUipp-FSU, SE-UNSA, SGEN-CFDT, Snudi-FO, Sud Education et CNT Education) affirme que le représentant de l’académie a précisément refusé de rendre public le fameux document préparatoire lors de la dernière réunion de travail. D’où la décision des représentants des personnels de quitter la réunion et d’appeler à manifester aujourd’hui ; un préavis de grève est également déposé pour le 12 mars. Les personnels Atos (administratifs, techniques, ouvriers...) ne sont pas en reste : ils ont quitté le comité technique paritaire qui se tenait au rectorat pour protester contre des suppressions de postes et appelé à manifester demain.
Ces tensions illustrent la défiance qui caractérise désormais les relations entre les personnels et le ministère. Ce dernier ne fait pas grand-chose pour renouer la confiance : créations de postes jugées insuffisantes dans le primaire, suppressions dans le secondaire et gros nuages à l’horizon 2005. Dans le second degré, les académies de Lille et de Limoges sont déjà montées au front. Et même les inspecteurs de l’Education nationale commencent à trouver la soustraction saumâtre : ceux du Nord tiendront une assemblée générale demain ¬ une rareté dans la maison Ecole, où les corps intermédiaires sont réputés plutôt dociles.
Volonté de casser
Résultat de cette ambiance délétère... A peine informé des projets de fermeture, Pierre, instituteur dans le XIIIème, est prêt à dénoncer « une volonté politique de casser le service public ». Dans le XVIIIème, les enseignants de l’école Championnet critiquent « des mesures autoritaires prises sans concertation avec les enseignants et les parents et qui ne tiennent aucun compte de la réalité des besoins ». Ils s’insurgent aussi contre « une politique de démantèlement sauvage de l’ensemble du système éducatif ». Une directrice d’école du XIIIème pense, elle, que « ce sont les arrondissements de gauche qui sont visés » et que « le secteur public sera bientôt réservé aux pauvres », les autres ayant fui vers l’enseignement privé.
Mais tous rongent leur frein : le mouvement social du printemps a fait des dégâts. « On a souffert », ajoute cette directrice. Alors on compte sur les parents : « Pour la plupart, ils n’ont pas compris la grève de l’année dernière, confie un enseignant du XIIIème. Aujourd’hui, c’est différent. Ils comprennent l’enjeu. » « Une fermeture de classe, c’est très concret, surenchérit le directeur d’une école du XIXème. Les parents perçoivent les conséquences immédiates pour leurs enfants. » Ils auront l’occasion de manifester leur solidarité : l’éducation sera en grève le 12 mars.
Emmanuel Davidenkoff et Camiolle Ponroy

Extrait du « Parisien » du 07.02.04 : on prépare la grève à Paris, en ZEP aussi.
Les écoles parisiennes s’apprêtent à vivre une semaine chargée en revendications. Mardi, la plupart des écoles (57 élémentaires et 13 maternelles) concernées par les fermetures de classes se rendront en délégation au rectorat. Dans ces écoles, une partie des enseignants fera la grève. Certains établissements risquent d’être totalement fermés, comme rue de Torcy dans le XVIIIème arrondissement. le XVIIIème, où plusieurs écoles classées en ZEP sont victimes de fermetures. Les parents d’élèves pourraient occuper les écoles de leurs enfants. Même constat dans le XIXème, touché par 15 fermetures de classes qui « choquent » également le maire d’arrondissement Roger Madec.
Dans le Xème, la mobilisation est forte autour du groupe scolaire Pierre-Foncin, où deux classes élémentaires pourraient fermer. Les banderoles des protestataires ont poussé un peu partout cette semaine, y compris dans le XIIIème arrondissement où 13 classes fermeraient.
Les enseignants comptent faire plier l’inspecteur d’académie lors du conseil technique paritaire de mardi et, surtout jeudi, date du CDEN. La grève pourrait être reconduite le 12 février selon les résultats obtenus en début de semaine. « Pourquoi l’inspecteur veut-il fermer autant de classes alors qu’on attend 1 000 élèves de plus à la rentrée et que le rectorat lui donne 20 postes supplémentaires ? », s’interrogeait hier Noëlla Germain du Snuipp. Réponse mardi.
M.O.

Extrait du « Parisien » du 03.02.04 : quartiers les plus touchés par les fermetures
Dans le centre de Paris, le IVème arrondissement conserve l’école Guéménée menacée de fermeture la semaine dernière encore. Pour compenser, ce sont quatre classes qui ferment dont trois en élémentaire.
La mairie du XIIIème communique déjà contre les fermetures prévues dans l’arrondissement. 13 fermetures y sont proposées dont 10 en élémentaire et 3 en maternelle. Le maire, Serge Blisko, a même écrit à l’ensemble des parents dont les enfants sont scolarisés dans l’arrondissement afin de leur faire part de son mécontentement.
Dans le XVIIIème, l’inspecteur se propose de fermer 9 classes en élémentaire. A la Goutte-d’Or, zone particulièrement sensible, l’école de la rue Richomme, c’est la troisième année d’affilée qu’on ferme une classe. « Les enseignants voient leur projet pédagogique torpillé au moment où il commençait à porter ses fruits », explique Michel Sangam, de la FCPE.
Même inquiétude pour le XIXème, où 15 fermetures et une seule ouverture sont envisagées.
Dans le XXème, 11 classes ferment en élémentaire, comme dans le XIème arrondissement dont une grande majorité classée en ZEP, contre trois ouvertures. Aucune ouverture n’est prévue en maternelle. Mais une fermeture de classe est envisagée.

Extrait du « Parisien » du 03.02.04 : grève annoncée contre les fermetures
Les premières propositions de fermetures et d’ouvertures sont enfin arrivées jusque dans les écoles parisiennes. Edouard Rousselet, inspecteur d’académie du premier degré, a transmis ce « squelette » de carte scolaire sans avoir pu le présenter aux syndicats. Ils discuteront ensemble de ce premier jet le 10 février, lors du traditionnel conseil technique paritaire. Mais le débat a déjà commencé dans les établissements parisiens. Au solde total, 70 fermetures de classes sont envisagées, dont 57 en élémentaire et 13 en maternelle. Une annonce à prendre avec des pincettes comme le conseille prudemment l’inspecteur lui-même. « Une centaine de cas peuvent encore être débattus », rappelle-t-il.
Les syndicats appellent à la mobilisation à partir du 10 février
Les syndicats d’enseignants et de parents n’y manqueront pas. A la FCPE, on parle déjà de « catastrophe ». « C’est une remise en cause sans précédent de l’école publique à Paris, explique Michel Sangam de la FCPE. On prévoit l’arrivée de plus de 2000 élèves supplémentaires à la rentrée. L’inspecteur n’a que 20 postes de plus pour Paris qu’il envisage déjà de placer en renfort sur la brigade de remplaçants. Je suis particulièrement inquiet. »
La FCPE dénonce aussi le nombre élevé de fermetures dans les écoles des quartiers difficiles classées ZEP concernées par 29 fermetures en élémentaire et 4 en maternelle. Le syndicat d’enseignants SE-Unsa voit dans les prévisions de l’académie « une provocation ». « Si l’on en croit cette première carte, l’inspecteur pourrait même rendre des postes d’enseignants au ministère. Si le rectorat ne revient pas à de meilleures intentions nous ferons grève le 12 février, date du CDEN (conseil départemental de l’Education nationale », prévient Michel Delattre.
L’ensemble des organisations syndicales (SNUipp-FSU, Se-Unsa, Sgen-Cfdt, Snudi-FO et SUD Education) appelle d’ailleurs collègues et parents d’élèves à une mobilisation dès le 10 février.
Outre ces mesures jugées « en totale opposition avec les besoins des écoles » par les syndicats enseignants, Edouard Rousselet vient de transmettre ses orientations « positives » pour la rentrée prochaine. Une action particulière en direction des élèves en grande difficulté. Une douzaine d’écoles seront dotés de moyens supplémentaires dans le cadre de la lutte contre l’illettrisme. L’inspecteur tentera également de suivre la directive ministérielle et de réduire les effectifs en CP. Davantage de moyens également pour l’apprentissage des langues étrangères avec une augmentation des budgets de formation à destination des enseignants. L’académie souhaite également que les familles des quartiers défavorisées soient incitées à scolariser les enfants de moins de 3 ans. Enfin, une soixantaine de postes supplémentaires sera donné aux premier et second degrés pour permettre à tous les enfants en situation de handicap d’accéder à l’école.
Marie Ottavi

JANVIER 2004

Extrait du « Parisien » du 30.01.04 : conclusion dans la ZEP de Villeneuve-la-G.
« La balle est dans notre camp »
Avec ses 8 années d’enseignement à Edouard-Manet, Jocelyn Royé fait figure de vétéran. Comme dans beaucoup de collèges classés ZEP et « PEP IV », les profs ne s’attardent pas des dizaines d’années. Pour cet ancien instituteur devenu professeur, syndiqué au SNES, et présent place Beauvau mercredi soir pour négocier avec Nicolas Sarkozy, la suspension du protocole est un gage de satisfaction de la mobilisation croissante de tous ceux qui refusent que la police prenne ses quartiers à l’école.
L’enseignant de français sait bien que suspension ne veut pas dire annulation. « Mais, pour nous, il est évident que, si on travaille sur de nouvelles propositions, ce n’est pas pour réclamer la présence d’un policier au collège ! La balle est dans notre camp. A nous tous, profs, parents... de trouver un terrain d’entente et d’imaginer, par exemple, de nouvelles missions du personnel déjà existant, comme par exemple celles de l’officier de prévention afin qu’il vienne davantage, ou de réclamer plus de rondes de police à l’extérieur mais notre priorité est l’éducation. »
Trois surveillants et un CPE de plus restent au cœur des revendications des enseignants, certes surpris d’avoir à négocier avec un ministre de l’Intérieur alors que leur ministre de tutelle ne les a toujours pas reçus. « On espère que les choses vont s’apaiser, mais je suis sûr que cette période constitue un temps de réflexion précieux », conclut Jocelyn Royé, toujours convaincu que « l’éducation reste un moyen de sortir de la spirale de l’échec ».
Carole Sterlé.

Extrait du « Parisien » du 21.01.04 : grève dans les ZEP d’Argenteuil
Deux lycées en grève pour défendre leurs filières à Argenteuil (Val-d’Oise).
Pendant que que le rectorat mène une réflexion pour redéfinir la carte des formations, les enseignants des lycées Georges-Braque et Romain-Rolland agissent en cessant les cours. Hier, une délégation d’une vingtaine de grévistes s’est rassemblée devant le rectorat à Versailles (Yvelines) pour protester contre des suppressions de filières et d’options dans leurs établissements respectifs. « Dans le Val-d’Oise, 75 des 112 lycées polyvalents sont touchés par ces suppressions », assure Pierre Mirsalis, représentant syndical SNES au lycée Georges Braque. « Chez nous, on parle d’arrêter les sections Bac+1 en comptabilité et assistants de direction trilingues dès la rentrée prochaine. Ensuite, ce seront les bac + 2 et bac + 3 les années suivantes, regrette-t-il. On laisse les élèves actuels terminer leur formation et on ferme les filières... »
« Pour six élèves manquants, on en sacrifie dix-huit »
M ême son de cloche au lycée Romain-Rolland. « Le BTS commerce international risque d’être supprimé, explique de son côté Serge Del Valle, prof d’éco-droit, syndiqué SUD. Il est question de perdre soixante-quinze heures d’enseignement sur les deux années de la formation, soit plusieurs postes, notamment en économie-gestion, en français et en langues... Ce qui nous désespère, c’est qu’on abandonne déjà des filières créées il y a seulement trois ans. » « Sous prétexte de difficultés de recrutement - on ne compte que 18 élèves pour 24 places - on supprime toute une formation, peste un autre enseignant. Pour 6 élèves manquants, on en sacrifie 18. En réalité, c’est juste pour faire des économies ! » « Certes, les résultats de cette section sont médiocres, avec seulement 13 % de réussite au BTS en 2003, reconnaît Serge Del Valle. Mais j’estime qu’un établissement classé en ZEP (NDLR : zone d’éducation prioritaire), planté au milieu d’une ZUP (zone d’urbanisation prioritaire), n’attire pas forcément les meilleurs candidats. Il faut voir les choses autrement et laisser le temps. » Une délégation d’enseignants des deux établissements a été reçue » au rectorat dans l’après-midi. Les professeurs, qui n’ont pas encore décidé de la suite à donner à leur mouvement, espèrent avoir des précisions sur l’avenir des formations aujourd’hui.
Aurélie Foulon.

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