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La lettre de la pédagogie de l’académie de Nancy-Metz n°12 : la persévérance scolaire
EXTRAIT
[...] 4 .1 Des dispositifs et des acteurs inscrits dans la prévention / intervention du désengagement scolaire.
4.1.1 Des instances de coordination.
Au sein de l’Éducation nationale, cela passe notamment par la mobilisation d’instances de coordination et d’animation de lutte contre le décrochage scolaire qui ont un champ d’action au sein-même des EPLE (Établissement Public Local d’Enseignement) et/ou des Bassins d’Éducation et de Formation.
La Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire (MLDS[1]). La mission de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS) a deux finalités : réduire, par des actions de prévention, le nombre de sorties sans diplôme ; prendre en charge les élèves décrocheurs de plus de 16 ans en vue d’une rescolarisation et/ou d’une qualification reconnue, pour une insertion sociale et professionnelle durable. Les objectifs de la mission de lutte contre le décrochage scolaire sont les suivants : prévenir les ruptures (en participant au GPDS par exemple), mobiliser les ressources de proximité (en développant des partenariats avec les acteurs de la formation, par exemple), accueillir et accompagner (permettre aux jeunes de reprendre confiance en eux), former et qualifier.
Le G.P.D.S (Groupe de Prévention du Décrochage Scolaire[2]). C’est une instance permanente interne à chaque EPLE qui agit sur le champ de la lutte contre les sorties précoces du système scolaire (axe de la coordination et de l’animation de lutte contre le décrochage scolaire). Chaque GPDS est composé de membres de droit : l’équipe de direction qui anime la réunion, le CPE (Conseiller Principal d’Éducation), le Référent Décrochage Scolaire (RDS), le pôle médico-social, le Psy-EN (Psychologue de l’Éducation nationale). Des intervenants peuvent ponctuellement y être associés : des chargés de mission MLDS, des professeurs, des partenaires (Mission locale…).
Le GPDS a pour rôle principal de repérer et de recenser les élèves démotivés, les « absentéistes », les élèves en risque de décrochage et ceux en situation de décrochage scolaire. Ce groupe doit les accueillir, mettre en place des remédiations adaptées aux besoins de chaque élève repéré et assurer leur suivi.
Il s’agit pour le GPDS d’adopter un regard croisé, avec les partenaires du réseau, qu’ils émanent du domaine médical, judiciaire, éducatif, social, psychologique. Les partenaires dans la prévention du décrochage scolaire sont donc nombreux et permettent à la fois un repérage et un suivi efficace. Le GPDS dépend bien entendu de la quantité et de la nature des partenaires et des dispositifs locaux.
Les Référents Décrochage Scolaire (RDS) : Nommés dans les établissements du second degré à fort taux d’absentéisme et de décrochage, leur activité se situe au cœur du dispositif de décrochage scolaire. Dès les premiers signes d’un risque de décrochage, ils se mobilisent avec l’équipe éducative et coordonnent l’action de prévention menée au sein de l’établissement.
Les CIO et leurs Psychologues de l’Éducation nationale (Psy-EN)[3] : Ils interviennent, de façon individuelle ou collective, notamment, auprès des élèves rencontrant des difficultés, en situation de handicap, en rupture et en risque de rupture scolaire, au sein des groupes de prévention du décrochage scolaire (GPDS). Ils contribuent à l’élaboration et la mise en œuvre du programme d’orientation du projet d’établissement. Ils participent au premier accueil et à l’information pour toute personne en recherche de solutions pour son orientation.
Les coordonnateurs MLDS : Ils assurent l’ingénierie de formation, la coordination pédagogique, éducative et le suivi d’actions personnalisées autour de la prévention des interruptions de parcours de formation, sous statut scolaire et de la remédiation/remobilisation de jeunes en voie de décrochage ou sans solution.
4.1.2 Des dispositifs et des actions de prévention
Parallèlement à ces instances de coordination et d’animation de lutte contre le décrochage scolaire, l’Éducation nationale dispose de différents supports et dispositifs permettant d’agir en amont du décrochage scolaire.
Les adaptations des parcours de formation ayant pour visée principale de permettre à l’élève présentant des risques de décrochage scolaire de pouvoir « respirer », de faire un bilan et prendre du recul par rapport à sa situation. Cela peut passer par la mise en place d’un Parcours Individualisé (PI), d’un Dispositif Personnalisé en Alternance (DPA) ou d’un Parcours Aménagé de Formation Initiale (PAFI)[4]. Ces différents parcours doivent permettre à ce jeune en risque ou en situation de décrochage de sortir partiellement et temporairement du milieu scolaire et/ou de l’établissement. Il ne s’agit pas de laisser le jeune « livré à lui-même » et sans activité ; l’idée étant bien de lui permettre d’intégrer des activités d’un autre type, a priori moins scolaires, et qui pourraient lui convenir et le motiver davantage…et lui (re)donner goût à une reprise d’études.
Les classes relais[5] : Les dispositifs relais sont des dispositifs permettant une scolarisation temporaire, appropriée aux besoins des élèves qui en relèvent. Ils accueillent en priorité des élèves en voie de déscolarisation et de désocialisation pour lesquels les équipes ont épuisé toutes les pratiques dont elles disposent en milieu ordinaire. Les deux objectifs assignés aux dispositifs relais s’inscrivent dans une démarche de resocialisation et de rescolarisation afin de permettre de réinsérer ces jeunes dans un parcours de formation générale, technologique ou professionnelle.
Les MOREA[6] (Module de Représentation à l’Examen par Alternance). Les MOREA accueillent les jeunes qui souhaitent se représenter à l’examen du baccalauréat après y avoir échoué deux fois. Le Module de Représentation à l’Examen par Alternance est un dispositif d’aide à l’insertion mis en place dans chaque académie par l’Education nationale. Il s’adresse à des jeunes ayant échoué 2 fois à l’examen du baccalauréat et désireux de le préparer de nouveau selon une organisation pédagogique différente, tout en restant scolarisés en formation initiale.
Les SAS-Bilan[7] (Sessions d’Accueil Scolaire et de Bilan) : Les « sas », d’une durée de quelques semaines, permettent de faire un premier bilan de situation, de préciser avec le jeune où il en est de ses apprentissages et de ses vœux de poursuite de formation.
CASNAV CAREP[8] : Centre Académique pour la Scolarisation des Enfants Allophones. Nouvellement arrivés et des Enfants issus des Familles itinérantes et de voyageurs. Centre de Ressources pour l’Éducation Prioritaire. Ces centres permettent d’accueillir une population nouvellement arrivée sur un territoire donné : leurs intervenants tissent des relations privilégiées entre les familles, les écoles ou les établissements d’enseignement secondaire.
Certains dispositifs sont mis en place de façon temporaire dans la prévention du décrochage scolaire. Ils constituent des réponses à un contexte précis. Ils permettent, sur un temps plus ou moins long, à chaque élève de revenir dans les apprentissages scolaires, de retrouver une estime de soi et des compétences sociales, de réfléchir et de préciser sa suite de formation.
Dispositif Tremplin[9] : Le dispositif Tremplin est mis en place à la rentrée 2020. Ce plan s’adresse à la fois à l’ensemble des élèves ayant vécu cette période dont le retour en classe offre l’espace et le temps de l’accompagnement mais aussi, plus spécifiquement, aux élèves dont la période de confinement a accentué le risque de décrochage voire le décrochage.
Le dispositif Vacances Apprenantes[10] : mis en place à l’été 2020, après le confinement, dans un contexte qui nécessite de lutter contre les retards qui ont pu s’accumuler pendant la période de confinement et les risques de décrochage qui ont pu en découler.
Parallèlement à ces dispositifs, l’Éducation Nationale déploie différentes actions au sein-même des établissements et/ou Bassins d’Éducation et de Formation. Certaines sont financées, dans le cadre de la « Réponse à l’appel à projet MLDS[11] » par la MLDS, d’autres non.
L’école ouverte[12] : L’opération École ouverte a pour objectif d’améliorer les relations entre les jeunes et les adultes et d’instaurer ou consolider, dans l’établissement, un climat de confiance. Ce dispositif fonctionne par exemple les mercredis, samedis ou vacances scolaires, pour créer de la continuité hors temps scolaire.
OEPRE[13] : L’opération « Ouvrir l’École aux parents pour la réussite des enfants » (OEPRE) est conduite en partenariat entre le ministère de l’Intérieur et le ministère chargé de l’Éducation nationale. Elle vise à favoriser l’intégration des parents d’élèves, primo-arrivants, immigrés ou étrangers hors Union européenne, volontaires, en les impliquant notamment dans la scolarité de leur enfant.
Les Cordées de la Réussite[14], qui visent à accompagner les jeunes dans l’orientation, en mettant en lien les universités, les écoles supérieures (parfois prestigieuses) avec les collèges.
4.1.3 Quelques exemples d’acteurs et de dispositifs extérieurs à l’éducation nationale
En dehors de l’Éducation Nationale, de nombreux acteurs interviennent également dans la prévention du décrochage scolaire. Ils sont issus du monde associatif, peuvent dépendre d’autres ministères, ou du domaine médico-social. On peut ici aborder quelques exemples dans une liste non exhaustive, concernant notre académie :
ASBH[15] : Association d’Action Sociale et Sportive du Bassin Houiller (animation socio-culturelle). L’ASBH est un exemple d’acteur associatif intervenant, en lien avec l’Éducation nationale, dans le repérage des élèves en situation de fragilité pouvant mener à un décrochage. Les animateurs participent à ce maillage territorial souvent très prolifique sur le plan des renseignements spécifiques sur telle ou telle fragilité familiale. Des actions coordonnées peuvent être décidées. L’ASBH est une association fortement implantée localement.
CMSEA[16] : Comité Mosellan de Sauvegarde de l’Enfance. Créé en 1950, le Comité Mosellan de Sauvegarde de l’Enfance, de l’Adolescence et des Adultes (CMSEA) est une association sans but lucratif, indépendante de toutes structures confessionnelles ou idéologiques.
CMP[17] : Centre Médico Psychologique. Les CMP sont des établissements publics (en général) et pluridisciplinaires où vont travailler conjointement des psychiatres, des psychologues, des infirmières, des assistants sociaux et autres intervenants de santé mentale.
ITEP[18] : Institut Thérapeutique Éducatif et Pédagogique. Les instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques accueillent les enfants, adolescents ou jeunes adultes qui présentent des difficultés psychologiques dont l’expression, notamment l’intensité des troubles du comportement, perturbe gravement la socialisation et l’accès aux apprentissages.
DCPP[19] : Délégué Commission Police Population. Le délégué à la cohésion police-population est un fonctionnaire de police réserviste qui a pour mission de favoriser le rapprochement entre la police et la population dans les quartiers identifiés comme prioritaires en termes de sécurité. SA mission est de mener des actions de prévention de la délinquance à destination, notamment, des jeunes dans le cadre du partenariat avec les établissements scolaires
Ces acteurs externes à l’Éducation Nationale mettent également en œuvre de nombreux dispositifs dans cette prévention du décrochage scolaire :
DRE[20] : Dispositif de Réussite éducative, intégré au QPV (Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville). Le CGET (Commissariat Général à l’Egalité des Territoires) est créé en 2014, et remplacé en 2020 par l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires.
PAEJEP[21] : Le Point Accueil Ecoute Jeunes et Parents reçoit les jeunes âgés de 10 à 25 ans et/ou leurs parents pour des questionnements ou des difficultés liées à la scolarité (absentéisme, difficultés de comportement, mal-être…), aux relations parents/enfant/jeune adulte, aux conduites à risques, à la sexualité, isolement social (replis sur soi, usage excessif de jeux vidéo, internet)…
Les conventions avec un CEF (Centre Éducatif Fermé) : En fonction de l’évaluation globale de la situation du jeune et des objectifs fixés par l’équipe, le projet personnalisé précise les différentes possibilités d’organisation de la scolarisation : au sein du CEF, à temps plein ou partagé, dans les établissements de proximité (établissement de secteur, dispositif relais, plateforme de lutte contre le décrochage scolaire, en unité d’activités de jour de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) et éventuellement au centre national d’enseignement à distance (Cned) pour un enseignement complémentaire. Quelle que soit la modalité retenue, elle peut se traduire par la signature d’une convention administrative de rattachement avec un établissement de secteur et précise l’organisation pédagogique.
Les commissions PASE (Point d’Accompagnement Scolaire et Educatif) : en cas d’exclusion d’un élève sur une semaine avec détermination des objectifs pour la semaine. Il s’agit ici d’une prise en charge extérieure du jeune avec une association (ici le CMSEA), en lien avec des objectifs fixés avec l’établissement.
[1] https://eduscol.education.fr/1284/mission-de-lutte-contre-le-decrochage-scolaire
[2] https://eduscol.education.fr/907/prevention-du-decrochage-scolaire
[3] https://www.education.gouv.fr/les-lieux-d-information-de-l-orientation-4274
[4] Instruction du Recteur du 14/12/2020 relative aux outils d’adaptation du parcours des élèves
[5] https://eduscol.education.fr/1872/les-classes-et-ateliers-relais
[6] https://www.nouvelles-chances.gouv.fr/Poursuivre-ses-etudes/Les-dispositifs-de-retour-au-lycee
[7] https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Actu_2017/20/6/Fiche_action_SAS-BILAN_Academie_de_Reims_789206.pdf
[8] https://eduscol.education.fr/1201/centre-academique-pour-la-scolarisation-des-eleves-allophones-nouvellement-arrives-et-des-enfants-issus-de-familles-itinerantes-et-de-voyageurs-casnav
[9] https://www4.ac-nancy-metz.fr/ia54-circos/ientoul/sites/ientoul/IMG/pdf/rentra_c_e_2020_-_plan_tremplin.pdf
[10] https://www.education.gouv.fr/les-vacances-apprenantes-303834
[11] Tous les ans (vers le mois de mai), les EPLE peuvent répondre à « L’appel à projet MLDS » pour bénéficier d’un accompagnement de la MLDS dans la construction et/ou le financement de certaines actions de prévention, d’intervention ou de remobilisation. Pour cela, il faut remplir le document « Réponse à l’appel à projet MLDS » téléchargeable sur l’intranet académique PARTAGE.
[12] https://www.education.gouv.fr/ecole-ouverte-4664
[13] https://eduscol.education.fr/2187/ouvrir-l-ecole-aux-parents-pour-la-reussite-des-enfants
[14] https://www.cordeesdelareussite.fr
[15] https://www.asbh.fr
[16] https://www.cmsea.asso.fr
[17] https://www.psycom.org/sorienter/le-dictionnaire-des-lieux/centre-medico-psychologique-cmp/
[18] http://www.mdph13.fr/demarches/Pages/ITEP.aspx
[19] https://www.cesdip.fr/delegues-cohesion-police-population/
[20] https://www.nancy.fr/utile/l-ecole-a-nancy/dispositif-de-reussite-educative-dre-2639.html
[21] https://www.epe57.fr/point_accueil_ecoute_jeunes_et_parents.htm
4.2 Des dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire : le champ de la remobilisation scolaire.
4.2.1 Des instances de coordination
Les réseaux FOQUALE[1] : Ces réseaux rassemblent, dans le périmètre d’action d’une plateforme de suivi et d’appui aux décrocheurs, les établissements et dispositifs relevant de l’Éducation nationale et susceptibles d’accueillir les jeunes décrocheurs. Les réseaux FOQUALE doivent développer des mesures de remédiation au sein de l’Éducation nationale et en renforcer la lisibilité. Ils permettent de recenser toutes les solutions existantes et favorisent la mutualisation d’expériences réussies. Ils rassemblent les acteurs de l’Education nationale intervenant dans la prise en charge des jeunes sortis sans diplôme ni un niveau suffisant de qualification : établissements, CIO (Centre d’information et d’orientation), MLDS (Mission de Lutte contre le décrochage scolaire), structures de retour à l’école (SRE) de type microlycée.
4.2.2 Des exemples de dispositifs et de structures au sein de l’éducation nationale
DAIP : Le DAIP[2] (Dispositif d’Accompagnement Individualisé et Personnalisé vers la qualification et l’emploi) est un dispositif de l’Education Nationale s’adressant à des jeunes de 16 à 25 ayant quitté le système scolaire depuis moins d’un an. Il a pour objectif d’accompagner ces jeunes dans l’élaboration de leur projet scolaire ou professionnel, de les aider à la (re)préparation d’un examen. Pour ce faire le DAIP met en place des parcours individualisés permettant à chacun d’aboutir à ses objectifs par l’intermédiaire de cours, d’immersions en établissement scolaire ou en entreprise. Les DAIP sont uniquement déployés sur l’Académie Nancy Metz.
Les Plates formes de Suivi et d’Appui aux Décrocheurs (PSAD) [3] : Les plates-formes de suivi et d’appui aux décrocheurs sont un mode de coordination des acteurs locaux de la formation, de l’orientation et de l’insertion des jeunes mis en place en 2011. Objectif : apporter une réponse personnalisée et rapide à chaque jeune de plus de 16 sans diplôme et sans solution.
Le Micro lycée : Les micros lycées font partie des SRE (Structures de Retour à l’École). Pour pouvoir accéder à ce dispositif, les jeunes doivent remplir plusieurs conditions : avoir plus de 16 ans ou 18 ans selon le projet poursuivi ; être allé au moins jusqu’à la classe de 3ème ; avoir interrompu leur scolarité 6 mois et souhaiter préparer un baccalauréat général, technologique ou professionnel. Plusieurs parcours sont proposés en fonction des situations : un parcours d’accueil, un parcours préparatoire et un parcours terminal.
DCLH : Dispositif collège lycée à l’hôpital
Le DCLH, rattaché à la cité scolaire Jacques Callot de Vandoeuvre-lès-Nancy, a été lancé en 2012 sous l’impulsion de l’association AISCOBAM (aide scolaire bénévole aux adolescents malades).
Un partenariat existe avec cette association, le Centre Psychothérapique de Nancy à Laxou, le rectorat de Nancy-Metz, et le CHRU. Sept professeurs sont mobilisés à mi-temps par le rectorat et 50 enseignants bénévoles par l’association.
L’objectif de ce dispositif est d’assurer la poursuite de la scolarisation des élèves hospitalisés et de maintenir un lien avec le système scolaire. Il s’agit surtout de permettre un retour sur les bancs de l’école sans lacune.
DISSCO Dispositif de scolarisation
Le DISSCO est un dispositif unique dans l’académie de Nancy-Metz depuis 2008 et une véritable passerelle entre le milieu médical et le milieu scolaire. Ce dispositif accueille une vingtaine d’adolescents venant de toute l’académie, de la 4ème à la Terminale. Ces élèves en rupture scolaire présentent des troubles psychologiques particuliers (anxiété, anorexie …) et sont suivis par la clinique psychiatrique Mathilde Salomon située à proximité de la cité scolaire.
La priorité du DISSCO est d’adapter au mieux les apprentissages pour chacun de ces élèves tout en tenant compte de leur situation personnelle. L’enseignement dispensé en cours individuels et/ou en petits groupes (principalement en histoire-géographie, EMC, Lettres et Sciences) permet de renforcer les savoirs fondamentaux, de donner du sens aux apprentissages et de susciter à nouveau le plaisir d’apprendre.
Le partenariat étroit entre la clinique et le DISSCO offre à ces élèves fragiles une possibilité de retour en classe complète tout en ayant une prise en charge médicale et thérapeutique régulière et conséquente. L’élève et le patient sont au cœur des préoccupations de ce dispositif.
4.2.3 Des acteurs et des dispositifs extérieurs
Mission Locale[4] : (Ministère du travail) Les missions locales ont été créées pour favoriser l’insertion professionnelle et sociale des jeunes âgés de 16 à 25 ans. Leurs domaines d’intervention sont variés : emploi, formation, logement, santé, mobilité, et loisirs entre autres. Les missions locales sont appuyées par les Permanences d’Accueil, d’Information et d’Orientation (PAIO).
EPIDE[5] : (Ministère du travail, Ministère de la cohésion des territoires) L’Établissement pour l’insertion dans l’emploi (EPIDE) aide les jeunes de 18 à 25 ans qui ont le plus de difficultés à trouver un travail ou une formation.
SMV[6] (Service Militaire Volontaire) : (Ministère des Armées) Le SMV est une contribution du ministère des Armées dans le domaine de l’insertion citoyenne et professionnelle de jeunes Français de métropole et de l’étranger âgés de 18 à 25 ans exclus du marché de l’emploi.
École de la Deuxième Chance (E2C)[7] : (Ministère du Travail) Les Écoles de la 2ème Chance (E2C) sont nées pour offrir une solution aux 100 000 jeunes qui sortent du système scolaire chaque année sans diplôme ni qualification et se retrouvent confrontés à la difficulté de rentrer dans le monde du travail. L’École de la 2e Chance est une formation rémunérée de 7 mois en alternance pour les jeunes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire, sans diplôme ni qualification.
4.2.4 D’autres exemples de dispositifs innovants
Certaines académies ou certains lycées font preuve de créativité dans la lutte contre le décrochage scolaire, et prennent en compte des particularités locales. Il est difficile de faire une liste exhaustive de ces dispositifs innovants, mais des exemples précis peuvent donner un éclairage certain sur ces expériences de terrain. Il est important de souligner que ces innovations qui prennent la forme de structures (SRE : Structure de Retour à l’Ecole[8]) sont encouragées par le ministère à se développer massivement :
le CLEPT : Établissement public ouvert en 2000 et rattaché administrativement au Lycée Emmanuel MOUNIER à Grenoble, le CLÉPT (Collège Lycée Elitaire Pour Tous[9]) s’adresse aux « décrochés / décrocheurs » de collèges (y compris SEGPA, sections d’enseignement général et professionnel adapté) ou de tous types de lycées (professionnels, techniques ou généraux) âgés de 15 à 23 ans, souhaitant reprendre une scolarité.
PIL : le Pôle Innovant Lycéen[10] accueille depuis 2000 des décrocheurs franciliens âgés de 16 ans minimum et volontaires pour revenir dans l’école. Accompagnés individuellement en tutorat par l’équipe éducative tout au long de l’année, les élèves du PIL travaillent autour de la construction de leur projet personnel.
SAPPEJ[11] : Service D’Activités Psycho-Pédagogiques et Éducatives de Jour. Le SAPPEJ reçoit des parisiens, garçons et filles âgés de 11 à 16 ans. L’objectif est de permettre à ces jeunes de réamorcer les apprentissages et de leur redonner l’envie d’apprendre, ce qui suppose un apaisement des relations avec les adultes et l’institution scolaire et aussi une reprise de confiance en soi et en ses capacités.
Les ESPI : Établissements Scolaires Publics Innovants[12], réunis au sein d’une fédération (la FESPI). Les ESPI sont des écoles, collèges et lycées expérimentaux publics avec deux missions principales : proposer une offre alternative à tous les élèves, accueillir un public spécifique de décrocheurs.
Relevant du ministère des Outre-mer, le service militaire adapté (SMA[13]) est un dispositif militaire d’insertion socioprofessionnelle des jeunes ultramarins, de 18 à 25 ans, éloignés du marché de l’emploi. En 2015, 5 764 jeunes ultramarins en difficulté en ont bénéficié. Le dispositif affiche un taux de sorties dynamiques de 76,3%
À souligner : le 5 août 2020 a été adopté un décret rendant obligatoire la formation professionnelle jusque l’âge de 18 ans. Cette mesure met donc des établissements comme les CFA (Centre de Formation des Apprentis) sous le feu des projecteurs, et appelle donc à une redéfinition de ses missions.
[1] https://www.education.gouv.fr/bo/13/Hebdo14/MENE1306159C.htm
[2] http://www.ac-nancy-metz.fr/dispositif-d-aide-a-l-insertion-professionnelle-daip-36274.kjsp?RH=PLANSITEWWW&RF=RDECROCHDAIP
[3] http://observatoire-reussite-educative.fr/dispositifs/dossier-PSAD
[4] https://travail-emploi.gouv.fr/ministere/service-public-de-l-emploi/article/missions-locales
[5] https://www.epide.fr
[6] https://www.defense.gouv.fr/smv
[7] https://reseau-e2c.fr/
[8] https://eduscol.education.fr/1613/prise-en-charge-des-jeunes-en-situation-de-decrochage-scolaire
[9] http://leclept.org
[10] https://pilparis.org
[11] https://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_693004/fiche-sappej?details=true
[12] https://www.fespi.fr
[13] https://www.le-sma.com