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Les « défavorisés » sont-ils 10 ou 80 % de la population ? Débat politique à gauche

6 juin 2006

Extrait du « Monde », du 05.06.06 : Une "reprise en main lourde" de l’économie

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Il reste un an pour discuter de cette stratégie. Mais deux remarques à ce stade. La première est sociale. L’idée qu’"une nation avance d’autant plus vivement qu’elle avance tout entière" et qu’il ne faut laisser personne de côté est bien sûr légitime.

Mais est-on certain que les souffrances viennent d’un manque de moyens de l’Etat-providence et non pas de ses méthodes, qui ne correspondent plus aux inégalités d’aujourd’hui ?

Question de surface des filets de soutien ou de la taille des mailles ?

Hier, à l’école, expliquait l’économiste Thomas Piketty récemment lors d’un colloque à Grenoble, les classes populaires n’avaient pas les moyens, les enfants travaillaient à 14 ans. Aujourd’hui, chacun croit pouvoir accéder aux études, mais les difficultés sont insidieuses (bon quartier = bon lycée) : "Les frustrations sont d’autant plus terribles." Dès lors, la vraie politique de gauche ne porte plus sur le nombre de profs mais sur la territorialisation.

Ce débat essentiel a été écarté par le PS parce qu’il le divise en deux radicalement. La divergence d’analyse est totale entre ceux qui pensent que la classe souffrante représente 80 % de la population et ceux qui disent que les vraies souffrances échappent aux radars de l’Etat.

Les premiers proposent de "donner plus à ceux qui ont moins", et les seconds de "redéfinir des mécanismes plus pertinents", résument Pierre Rosanvallon et Thierry Pech (La Nouvelle Critique sociale, Seuil/Le Monde).

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Éric Le Boucher

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