> VI- PÉDAGOGIE (Généralités, Disciplines, Actions locales) > ACTIONS PEDAGOGIQUES LOCALES (par niveau et discipline) > Actions locales à la MATERNELLE > Maternelle (Langue écrite, orale) > B* Regrouper les enfants des 3 classes d’âge en un cycle maternelle en (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

B* Regrouper les enfants des 3 classes d’âge en un cycle maternelle en pédagogie Montessori à l’école REP+ Bouvet de Saint-Denis à La Réunion

30 novembre 2014

Ecole mat Bouvet : Pour devenir élève, j’aime et je comprends mon école ; je suis aimé et compris par elle

QUOI ?

Mettre en place :
• une classe de cycle réunissant les 3 classes d’âge,
• une possibilité de se déplacer dans la classe et de choisir son atelier librement,
• un matériel permettant la concentration,
• une pédagogie de l’autonomie permettant les parcours différenciés,
• une pédagogie bienveillante et positive source de plaisir d’être à l’école,
• une entrée progressive dans les apprentissages scolaires,
• un accompagnement du développement de l’enfant, attentif et respectueux,
• des moments de langage s’appuyant sur les différentes langues maternelles.

QUI ?

0 membre(s) dans l’équipe
Mairie de Saint-Denis. CARDIE.

OÙ ?

BOUVET, La Réunion (028) [REP+]

• 1 académie(s)
• 1 établissement(s)
• 0 classe(s)

POURQUOI ?

- Problème identifié

Pour la classe de Petite Section, je constate deux situations (sur lesquelles, nous, enseignants, pouvons travailler) dont les effets conjugués placent les enfants concernés d’emblée en échec.
Tout d’abord, à cet âge, la différence entre être né en début ou en fin d’année, est énorme et demanderait une prise en charge différenciée et des attentes adaptées. Quand ça n’est pas le cas, l’enfant né en décembre, ou celui qui n’est pas encore prêt pour les apprentissages, est rapidement confronté à des exigences auxquelles il ne peut pas répondre.
Deuxièmement, à peu près un tiers de nos élèves entre à l’école en ne maîtrisant pas la langue française. A cet âge, leur langue maternelle est encore en cours de construction et cette immersion dans un univers où tout passe par le langage les pousse au silence. Régulièrement, nous avons des élèves qui n’ouvrent pas la bouche de toute leur Petite Section, voire même au-delà. Dans notre enseignement traditionnel, un enfant qui conjugue ces 2 situations peut développer dès le début de sa scolarité un véritable sentiment d’inaptitude, d’échec et dans une moindre mesure, d’ennui.
• Il arrive donc en Moyenne Section avec déjà une accumulation de difficultés et l’écart continue à se creuser.
• Pour la classe de Grande Section, nous constatons que chaque année arrivent en classe des enfants :
◦ qui ne comprennent pas ce qu’ils font là,
◦ qui ne savent pas rester concentrés,
◦ qui ne sont pas autonomes,
◦ qui n’arrivent pas à mémoriser,
◦ qui ont de grandes difficultés de compréhension et d’expression en français,
◦ qui sont parfois déjà en peur et en rejet de l’école,
◦ d’autres encore, bien adaptés au système scolaire traditionnel, demandent à avancer plus vite mais ne sont pas encore autonomes et n’ont pas les supports matériels adaptés pour le devenir.
• En fin de Grande Section passent au CP des enfants qui n’ont pas les pré-requis nécessaires.

2) Les difficultés identifiées :
• les méthodes d’apprentissage : tout passe par l’enseignant : les apports, les contrôles, les remédiations et les évaluations, l’organisation des groupes, les moments de parole et de mouvement.
• les ateliers dits autonomes ont vite atteint leurs limites en particulier en Petite Section. Les ¾ d’heure de la fin de matinée où l’enseignant se retrouve seul avec toute sa classe est un moment extrêmement difficile pour tous et peut rarement être qualifié de moment d’apprentissage, en tous cas pas pour tous les élèves.
• le matériel mis à disposition n’est pas toujours porteur d’apprentissage et quand il l’est, il demande la validation de l’enseignant.
• les échanges entre enfants qui ne maîtrisent pas la langue sont pauvres.
• des enfants ne comprennent pas ce qu’ils font à l’école
• des enfants ne parlent pas à l’école pendant toute l’année de PS
• la langue française est non ou mal maîtrisée, la langue maternelle est en cours de construction (créole et shimaoré) donc les enfants se retrouvent prisonniers entre 2, voire 3 langues
• des parents qui n’entrent pas facilement en contact avec l’école : les déposent, les reprennent, ne viennent pas aux réunions, ne regardent pas les productions des enfants.

- Indicateur(s) qualitatif(s)

• Les points à améliorer :
◦ Les méthodes d’apprentissage : elles doivent être adaptées pour gérer de manière plus efficace l’hétérogénéité des élèves : en langage d’une part et dans les autres domaines d’autre part. Elles doivent prendre en compte les besoins d’enfants jeunes. ◦ L’organisation de la classe : elle doit permettre un accueil de qualité pour tous les enfants mais en particulier pour les PS, elle doit faciliter les interactions langagières et permettre les apprentissages quand bien même le langage n’est pas encore suffisamment construit.
◦ Le développement de l’autonomie et de la confiance en soi.
◦ La qualité relationnelle : elle doit permettre l’épanouissement personnel de l’enfant à l’école et l’aider à donner du sens à ce qu’il fait.
◦ La prise en compte du contexte culturel et langagier des enfants.

*Objectifs :
1/ objectifs généraux :
• Que les enfants aient du plaisir à venir en classe car ce qu’ils y font les intéresse, parce qu’ils comprennent ce qu’ils font, parce qu’ils y sont accueillis avec bienveillance, parce qu’ils ne s’y ennuient pas, parce que l’on tient compte de ce qu’ils sont dans leur globalité : âge, capacités, langue d’origine, tempérament, forces et faiblesses.
• Qu’ils apprennent l’autonomie et à la capacité à se concentrer.
• Qu’ils entrent volontairement dans les apprentissages parce qu’ils sont prêts
• Qu’ils maîtrisent davantage la langue française

2/ objectifs opérationnels :
• les élèves sont heureux de venir en classe
• ils donnent du sens à leurs apprentissages
• ils sont autonomes dans la classe
• ils savent rester concentrés
• ils développent leur mémoire - les échanges langagiers sont riches
• le respect des règles de vie dans la classe sont volontairement intégrés
• chacun peut évoluer en fonction de ses compétences (parcours d’excellence)
• l’enseignant peut faire avancer les enfants en difficulté sans pénaliser les autres
• la maîtrise de la langue française se construit en s’appuyant sur la langue maternelle

QUAND ?

Du 20/08/2014 Au 20/08/2017

COMMENT

- Modalités de mise en œuvre

1) Pour résoudre les problèmes constatés :
Nous pourrions mettre en place :
une classe de cycle réunissant les 3 classes d’âge
• une possibilité de se déplacer dans la classe et de choisir son atelier librement
• un matériel permettant la concentration
• une pédagogie de l’autonomie permettant les parcours différenciés
• une pédagogie bienveillante et positive source de plaisir d’être à l’école
• une entrée progressive dans les apprentissages scolaires
• un accompagnement du développement de l’enfant, attentif et respectueux
• des moments de langage s’appuyant sur les langues maternelles

En s’appuyant sur :
• la pédagogie Montessori qui s’appuie sur des ateliers autonomes en libre-service, des ateliers de vie pratique et de vie sensorielle. Elle donne aux enfants la possibilité de faire tout seul dans une classe où règne une ambiance sereine et épanouissante (voir annexe sur la pédagogie Montessori) ; à la lumière des connaissances en didactique et en pédagogie elle peut se révéler un formidable outil et prendre tout son sens dans une classe de cycle réunissant à part égale des PS, des MS et des GS. • la prise en compte des langues maternelles : s’appuyer sur le shimaoré et le créole pour progresser vers la maîtrise de la langue française et permettre aux enfants entrant en Petite Section de ne pas se sentir totalement déracinés.
• un audit sera effectué auprès des familles afin de connaître la langue maternelle de chacun et dans quelle proportion elle est utilisée à la maison avec les enfants ; cela nous fournira une base de travail pour l’élaboration de nos outils.

A la rentrée 2014, l’équipe enseignante est renouvelée aux 2 tiers mais l’enseignante de TPS/PS fera le stage n°1 de formation à la pédagogie Montessori en janvier et l’enseignante de MS est en demande d’un partage au sujet de cette pédagogie ; nous travaillerons donc ensemble sur la mise en place d’un certain nombre d’ateliers.
Cependant mon projet s’inscrit avant tout sur la prise en compte de l’enfant dans sa globalité et dans la prise en charge des enfants à besoins particuliers. Nous accueillons dans notre école 3 PES cette année et il me semble indispensable de les sensibiliser à cet aspect essentiel du métier. Une enseignante de GS ouvrira à la rentrée une classe bilingue français-créole et nous fera partager son expérience pour que nous intégrions des moments de LCR dans nos classes : sur la langue mais aussi pour une meilleure connaissance de I’ environnement : fruits, fleurs, arbres et animaux de La Réunion, de Mayotte, des Comores et de Madagascar.
Le personnel communal : L’ATSEM qui travaille avec moi est très intéressée par ce projet qui lui donnera aussi l’occasion de mettre ses compétences personnelles à la disposition des enfants ; elle vit cette expérience comme un enrichissement. La prise en compte de la langue créole à l’école est aussi une reconnaissance pour l’ensemble du personnel communal.

QUEL BILAN

- Modalités d’évaluation

Auto-évaluation de l’action par l’équipe pédagogique

Prévision de l’évaluation :
1/ critères pertinents pour évaluer :
• L’enfant réussit à :
◦ venir en classe avec plaisir
◦ choisir seul son activité, la réaliser jusqu’au bout et la ranger à sa place
◦ varier les ateliers choisis pour couvrir tous les domaines d’apprentissage
◦ respecter de lui-même les règles instaurées
◦ participer consciemment à l’ambiance de la classe : calme et sereine.
◦ rester concentré de plus en plus longtemps
◦ ne pas réclamer l’enseignante pour valider systématiquement son activité
◦ oser parler
◦ interagir avec les autres enfants
◦ acquérir un vocabulaire riche et varié
◦ connaître et réciter des comptines, poésies, chansons
◦ entrer dans les apprentissages

Ce projet est en adéquation avec :
• les directives nationales qui visent :
◦ la réussite de tous les élèves
◦ la lutte contre les inégalités
◦ le développement du mieux-être de l’élève à l’école
◦ et considère la maternelle comme un cycle à part entière.
• et le pacte de réussite éducative qui nous dit :
◦ La bienveillance, le bien-être, l’accompagnement individuel et collectif, la valorisation des réussites plutôt que la stigmatisation des échecs et le renforcement de l’estime de soi sont au cœur des actions de réussite éducative.
◦ Les situations sociales et économiques des enfants et des familles étant inégales, les acteurs de la réussite éducative se mobilisent plus particulièrement en faveur de ceux qui ont le plus besoin d’attention et d’accompagnement. GPRS

- Indicateur(s) qualitatif(s)

Socle, référentiel métier, habiletés, relations aux parents...

ET APRÈS

- Développement et suite de l’action

Pas de diffusion

Extrait de Innovathèque du 30.11.14

Répondre à cet article