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Le principal de la ZEP la Courtille à Saint-Denis (93) parle des violences scolaires (Le Figaro)

26 octobre 2004

Extrait du « Figaro » du 15.10.04 : dans la ZEP de Saint-Denis (93)

Le principal Müller : « Une brutalité qui se développe »
Jean-Marc Müller est principal du collège [REP+] La Courtille à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), établissement classé en ZEP et zone violence depuis 1999.

Le Figaro : qui sont les auteurs de violences scolaires ?

Jean-Marc Mûller : un lien existe entre le décrochage scolaire et la violence, mais il n’est pas exclusif. La préadolescence et l’adolescence sont les périodes les plus favorables. Ce sont les classes de 5ème et 4ème qui sont les plus violentes. Mais on sent que la violence se rajeunit et se féminise. La brutalité des rapports humains tend à se développer. Les filles adoptent des comportements masculins pour se défendre. C’est une violence ambivalente. L’enfant agresseur est aussi, souvent, un enfant agressé.

Où les agressions se produisent-elles ?

Elles sont commises dans l’établissement et dans ses abords immédiats. Mais la violence est d’abord très largement interne. Elle est surtout présente dans la cour de récréation et dans les cages d’escalier qui génèrent quantité de cavalcades, de blessures et de foulures. Nous avons fait dix-sept fois appel au Samu, l’an dernier. Les professeurs, pour la plupart très jeunes et provinciaux, sont épuisés. Ils se font insulter copieusement, tutoyer, sont victimes de graffitis. Je n’aimerais pas être à leur place aujourd’hui.
Les actes racistes sont recensés pour la première fois...
L’actualité du Moyen-Orient induit des rivalités raciales ou religieuses. Les jeunes utilisent l’actualité comme un instrument. Ils ont besoin de s’identifier à des héros et besoin de les défendre. Tout est prétexte : rivalités amoureuses, sportives... Aujourd’hui, c’est le Moyen-Orient, demain, ce sera autre chose.
Quelle solution vous semble la mieux adaptée ?
Il faut engager un partenariat étroit avec la police et la justice. Le service public de la sécurité est un partenaire privilégié. Par ailleurs, au sein de l’établissement, j’essaie de faire sortir la violence de son contexte émotionnel. On ne réagit pas à chaud. J’ai mis en place une commission vie scolaire réunissant professeurs, infirmière, assistante sociale, conseiller pédagogique. Nous essayons de prendre du recul sur les faits et nous décidons éventuellement un changement de classe, une pédagogie différente, etc.

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