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Présidentielle 2007. Stéphane Pocrain veut réduire les effectifs en ZEP

27 mai 2006

Extrait du site « Grioo.com », le 27.05.06 : Stéphane Pocrain annonce sa candidature aux présidentielles !

L’ex-porte parole des "Verts" s’est déclaré sur le Bondy Blog.

L’ex-porte parole des "Verts" français, Stéphane Pocrain vient d’annoncer sa candidature aux élections présidentielles françaises de 2007. Tout un symbole probablement, il n’a pas choisi un grand média national pour faire cette annonce... mais le "Bondy Blog", un blog ouvert par des journalistes suisses après les événements ayant secoué les banlieues françaises à l’automne 2005.

Pocrain, qui n’a pas annoncé son programme de façon précise, devrait faire campagne sur le thème de l’"égalité" au sens large, thème qu’il défend depuis quelques temps déjà. Egalité hommes/femmes, égalité enfants de banlieues / enfants des quartiers riches, etc... En effet, celui qui avoue "soutenir le CRAN sans en faire partie" afin de conserver son autonomie de parole a réussi, au contraire d’autres politiques afro-caribéens, à éviter d’être catalogué dans le registre "communautaire" qui fait si peur en France.

Parmi les mesures phares annoncées, Pocrain préconise la réduction des effectifs dans les ZEP (Zones d’Education Prioritaires) afin de donner les mêmes chances à leurs élèves (souvent issus de l’immigration) les mêmes chances que les autres, et la création d’une Caisse Nationale pour l’Autonomie de la Jeunesse, qui gérerait notamment la Sécurité Sociale, l’UNEDIC des jeunes parce que "on ne peut pas mener des bonnes études quand on est obligé d’aller bosser chez Mc DO, de faire la double journée".

Revenant, en parlant des discriminations, sur la nomination à TF1 de Harry Roselmack qu’il considère comme "l’un des meilleurs journalistes de sa génération", il estime que le problème est plus global et qu’il ne suffit pas d’un zest de "discrimination positive" en ne changeant rien dans les autres domaines pour que les choses avancent.

Dans quel cadre Pocrain se présentera-il puisque les "verts" ont courageusement refusé de le réadmettre ? Que pense-t-il de l’éventualité (que d’aucuns annoncent "probable") d’une candidature de Christiane Taubira qui est sur le même registre que lui pour une partie de son électorat ? Nous tenterons de joindre le candidat déclaré pour lui poser nos questions.

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Stéphane Pocrain : « Réduire les effectifs en ZEP »

Extrait de « Libération », du 27.05.06 : L’ex-Vert Pocrain annonce la couleur pour l’Elysée

Après Dieudonné, il pourrait être le deuxième candidat noir en 2007.

(...)

Pocrain a un credo. « Déplacer le centre de gravité sur l’égalité et la justice sociale dans les quartiers. » Son programme ? Instaurer un statut d’autonomie pour la jeunesse (par le biais d’une allocation pour les jeunes de 18-25 ans en formation), lutter contre la grande pauvreté, créer un service public pour les personnes âgées, mais aussi réduire les effectifs dans les ZEP (zones d’éducation prioritaires). Sa démarche n’est pas qu’un « coup politique ». Pocrain compte bien créer un mouvement « alter-républicain » pour « changer la donne de la République », dans laquelle il y aurait un rapport différent aux identités : femmes, homosexuels, Noirs. Son objectif est ambitieux. Il s’agit rien moins que de lancer un parti politique et présenter des candidats aux élections législatives et municipales.

(...)

Didier Arnaud

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Extrait du site « Betclic », le 29.05.06 : Je suis candidat à l’élection présidentielle

Stéphane Pocrain (voir sa biographie) a choisi le Bondy Blog pour se lancer dans la course. Il veut enrichir le paysage à gauche, amener aux urnes ceux qui ne votent jamais et a choisi l’égalité comme grand thème de sa campagne. S’il est élu, sa première mesure sera de créer une « caisse nationale pour l’autonomie de la jeunesse ». Quant aux fonds nécessaires à sa campagne, c’est sur Internet qu’il pense les trouver.

(Mohamed Hamidi) Bonjour et bienvenue à Bondy, nous sommes ici dans une ville du 93 vous êtes originaire du 91. Aujourd’hui, vous habitez sur Paris, quel rapport entretenez vous avec la banlieue ?

Je n’ai pas de rapport particulier avec la banlieue. Pour moi, il ne devrait pas y avoir de séparation entre Paris, où j’habite, et la banlieue. J’habite le 20e arrondissement de Paris, c’est un quartier populaire. Mon fils est scolarisé à Belleville. La banlieue pour moi c’est l’endroit d’abord où j’ai grandi, où mes parents habitent. C’est l’endroit où j’ai mes origines, ma source, un certain nombre de copains. C’est surtout, d’un point de vue plus politique, l’endroit où se joue l’avenir de ce pays. D’abord pour des raisons démographiques. On voit bien qu’il y a du brassage, du multiculturalisme et aussi parce que je considère que dans ce pays la belle devise « liberté égalité fraternité », elle ne fonctionne pas pour un certain nombre de quartiers, et notamment des quartiers qu’on appelle pudiquement des « quartiers périphériques », ou des « quartiers sensibles ». Alors si on veut dire qu’il y a plus de sensibilité et d’amour dans ces quartiers populaires, je peux en témoigner. Mais si c’est une manière de dire qu’on ne s’est pas assez occupé de ces quartiers pendant des années : il est temps de faire quelque chose. Et je crois notamment, et là on va rentrer un peu dans le vif du sujet, que ce qu’on a appelé les émeutes, ce qui s’est passé en banlieue, c’était une révolte. Cette question là, elle ne doit pas sortir du débat politique. On est déjà en train de passer à autre chose. Il faut que cette question là soit posée avec force en 2007.

(Sada Fofana) : Est-ce que ça veut dire que vous êtes vous-même candidat à l’élection présidentielle de 2007 ?

Oui, je suis candidat à l’élection présidentielle.
Cela fait longtemps que je milite. J’ai commencé, j’avais 14 ans. J’en ai bientôt 34. C’était en 1986, pendant des manifestations étudiantes pendant lesquelles un jeune homme est mort. Il s’appelait Malik Oussekine. A l’époque on avait au pouvoir une droite qui se caractérisait par un duo Pasqua-Pandraud. Cette droite-là pensait qu’on pouvait interdire aux jeunes de sortir. C’était les années où Jacques Chirac se prenait pour Ronald Reagan et prônait plus de libéralisme. Cette droite là a été battue, heureusement, par François Mitterrand en 1988. Ce sont des évènements qui m’ont marqué. Mais les enfants de cette droit arrogante Villepin et Sarkozy doivent être battus de la même manière. C’est le sens de ma candidature à l’élection présidentielle. Cette bataille là, chacun doit pouvoir y participer. Il n’y a pas de couleur de peau pour être candidat à la présidence la république. Il n’y a pas d’âge. Il n’y a pas de parcours obligé. On n’est pas obligé d’avoir fait l’ENA ou polytechnique.

(Kamel El Houari) : C’est quoi, votre programme ?

Je ferai connaître mon programme dans les semaines qui viennent. Ce qui est sûr, c’est que la question centrale pour moi c’est la question de l’égalité. Egalité entre les générations, égalité face à l’environnement et l’égalité des droits civiques. On peut raconter tout ce qu’on veut, mais tant que les gens n’auront pas le sentiment d’être traités de la même manière dans ce pays, selon leur revenu ou selon la couleur de leur peau, et bien on n’y arrivera pas. L’égalité premièrement, c’est la question sociale. C’est d’abord dire qu’effectivement, dans une société comme celle-ci, il y a des classes sociales. Il y a des riches et des pauvres et il faut savoir un peu de quel côté on penche et de quel côté les priorités doivent être données pour les politiques publiques. Donc se battre pour l’égalité, c’est d’abord la lutte contre le chômage et la lutte contre la précarité. C’est ce qui était au cœur des manifestations sur le CPE et l’emploi des jeunes. La priorité, c’est la formation. Il y a trop de jeunes qui sortent du système éducatif français sans diplôme. Se battre pour l’égalité, c’est concrètement se battre pour la révolution de l’école. Concrètement, si j’étais élu président, une de mes premières mesures, peut-être ma première mesure, ce serait un plan d’urgence pour la réduction des effectifs dans ce qu’on appelle les zones d’éducation prioritaires (ZEP) pour dire par exemple qu’on ne veut pas plus de 20 élèves par classe. C’est une question de citoyenneté. On ne peut pas être formé à la citoyenneté quand il n’y a pas de moyens pédagogiques nécessaires qui sont donnés.

(...)

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