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Lutte anticléricale, oui ; lutte antireligieuse jamais, jamais. Et l’Islam ? (Claude Lelièvre sur son blog Médiapart)

2 octobre 2020

Lutte anticléricale, oui ; lutte antireligieuse jamais, jamais. Et l’Islam ?
C’est la position classique des grands fondateurs en matière de laïcité. Et au moment où le Chef de l’Etat va sans doute clarifier sa position, il n’est pas inutile de réviser les gammes de la laïcité via Ferry, Jaurès et même Combes si l’on veut éviter de confondre la laïcité avec toute espèce de profession de foi, même d’athéisme.

[...] Et cela se traduit entre autres par sa formule bien connue présente dans sa célèbre « Lettre aux instituteurs » du 13 novembre 1883 : « Parlez donc à chaque enfant comme vous voudriez que l’on parlât au vôtre : avec force et autorité, toutes les fois qu’il s’agit d’une vérité incontestée, d’un précepte de la morale commune ; avec la plus grande réserve, dès que vous risquez d’effleurer un sentiment religieux dont vous n’êtes pas juge »

« Le catholicisme religieux […] a droit à notre protection ». Et l’Islam ?

Dans la séance du Sénat du 26 février 1891, Jules Ferry critique le manque d’une réelle « politique musulmane » et invite le Sénat à constituer une "grande commission" à la manière des commissions d’enquête anglaises ( JO du Sénat, débats parlementaires, séance du 26 février 1891, p. 117)

[...] « La plus perfide manœuvre des ennemis de l’école laïque c’est de la rappeler à ce qu’ils appellent la ’’neutralité’’, et de la condamner par là à n’avoir ni doctrine, ni pensée, ni efficacité intellectuelle et morale. En fait, il n’y a que le néant qui soit neutre […].

Mais Jean Jaurès est bien conscient des risques et des dérives possibles : « Le difficile, pour le maître, c’est de sortir de cette neutralité inerte sans manquer à la justice. Le difficile – par exemple – c’est de glorifier la tolérance sans être injuste avec les hommes qui longtemps ont considéré la persécution comme un devoir dans l’intérêt même des âmes à sauver […]. Qu’est-ce à dire ? C’est que la conscience humaine ne s’élève que lentement, douloureusement, à certains sommets. Il convient à l’historien, à l’éducateur, d’être indulgent à ceux qui s’attardèrent dans des préjugés funestes, et de glorifier d’autant plus ceux qui eurent la force de gravir des sommets ».

Extrait de mediapart.fr/claude-lelievre du 01.10.20

 

Voir :
la sous-rubrique Racisme, Ethnicité, Immigration (Rapports officiels)
le mot-clé Racisme, Ethnicité à l’école, Immigration (gr 5)/

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