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L’origine ethnique plus problématique que l’origine sociale (INSEE)

13 mai 2006

Extrait du site de « L’Express », le 13.05.06 : L’origine ethnique joue sur l’emploi

L’origine sociale, à diplôme équivalent, a peu d’effet sur l’emploi des jeunes. L’origine ethnique, en revanche, accroît les risques de chômage, selon l’étude annuelle de l’Insee publiée jeudi

En France, les origines ethniques seraient à l’origine d’un clivage important entre les jeunes dans le monde du travail, selon l’édition 2006 des "Données sociales" de l’Insee, publiée jeudi. Ceux issus de l’immigration extra-européenne, notamment maghrébine, "apparaissent doublement désavantagés" et ont "un risque bien plus élevé de rester à l’écart de l’emploi" que les jeunes d’origine européenne, y compris ceux des pays d’Europe du Sud tels que l’Espagne, Le Portugal et l’Italie.

5,8% des jeunes adultes dont le père est né en France connaissent une insertion "faible ou inexistante", contre 12,1% de ceux issus de l’immigration maghrébine. Le risque de chômage prolongé de ces derniers est, en outre, deux fois plus élevé que la moyenne.

Des événements "précarisants"

Les "difficultés d’accès à l’emploi" seraient également "très fortement renforcées par l’absence de diplôme ou un faible diplôme et par certains événements précarisants", résume l’un des auteurs de l’étude, Alberto Lopez, du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq). Le passé familial, les difficultés financières, les problèmes de santé et le chômage de longue durée des parents ont ainsi une influence importante sur l’insertion.

L’origine sociale importe peu

L’origine sociale a en revanche peu d’effet sur l’insertion professionnelle, la formation et le diplôme jouant un rôle protecteur majeur pour corriger les inégalités. Les enfants d’ouvriers issus de l’enseignement supérieur, même s’ils accèdent à des salaires plus faibles en moyenne car ils ont des exigences salariales moindres, ne sont pas plus confrontés au chômage que les enfants de cadres. Néanmoins, "les enfants d’ouvriers risquent deux fois plus souvent que les enfants de cadres d’avoir des trajectoires de non-emploi prolongé", selon Alberto Lopez.
Globalement, deux tiers des jeunes (65%) interrogés en 2003, cinq ans après leur sortie du système éducatif, avaient un emploi stable et 20% un statut précaire, enchaînant contrats à durée déterminée ou missions d’intérim. 9% avaient travaillé au total plus de 11 mois au cours de ces cinq années et 6% avaient une "participation à l’emploi faible ou inexistante".

Sahra Saoudi, avec Reuters

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