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Pas de fatalité de l’échec scolaire pour l’OCDE

29 mars 2006

Extrait du « Café pédagogique » du 28.03.06 : Pour l’OCDE l’échec scolaire des familles pauvres n’est pas une fatalité

Pour l’OCDE l’échec scolaire des familles pauvres n’est pas une fatalité

"Si la formation peut servir d’ascenseur social — en offrant de meilleures perspectives d’emploi aux jeunes les plus menacés de dénuement et en réduisant la prévalence de la pauvreté économique à l’âge adulte — l’échec scolaire peut en revanche renforcer le désavantage social : dans plusieurs pays de l’OCDE, une minorité importante d’élèves n’arrive même pas au terme de l’enseignement obligatoire ; dans le premier cycle du secondaire, les résultats des élèves aux tests dépendent beaucoup des caractéristiques de la famille ; et le développement des études universitaires a le plus souvent profité aux ménages dont les parents étaient relativement mieux instruits.

Loin d’ « égaliser » les chances, l’éducation peut être un puissant moteur de sélection sociale". Dans une étude publiée par l’OCDE sur le désavantage social et les parcours scolaires, Stephen Machin montre que l’Ecole peut augmenter les écarts sociaux. Pour lui, "cette dynamique
pourrait conduire à une persistance de la pauvreté de génération en génération plus accentuée ainsi qu’une diminution de l’égalité des chances".

Pour autant ce n’est pas une fatalité et certains dispositifs peuvent lutter contre l’échec scolaire des enfants défavorisés. Sur le plan scolaire, "les mesures destinées à renforcer les compétences à la fois cognitives et non cognitives des élèves issus des milieux défavorisés peuvent jouer un rôle important en limitant l’exclusion sociale". Le rapport cite en exemple les pays qui sélectionnent tardivement les élèves.

Les politiques sociales ont aussi un rôle à jouer. "Sont en l’occurrence privilégiés : les politiques qui prévoient l’octroi de ressources financières aux familles à la condition que ces dernières envoient leurs enfants à l’école ; les programmes de formation ciblés sur les jeunes sortis prématurément du circuit scolaire ordinaire ; la formation pour adultes ciblée sur les individus ayant un faible niveau d’instruction ; les politiques de validation des acquis professionnels ; ainsi que les programmes dont l’objet est de modifier l’attitude des parents à l’égard des études ou qui proposent des activités extra-scolaires, pouvant exercer une influence sur des groupes d’enfants du même âge".

Car la variable âge semble déterminante. "Un aspect essentiel des programmes axés sur les parcours d’apprentissage est le stade de la vie auquel ils sont mis en oeuvre. Au fil des ans, on a accumulé une masse considérable de données qui témoignent de l’importance de cibler les programmes sur les enfants issus des milieux défavorisés dès la préscolarisation. Il y a moins d’accord pour ce qui est des effets des programmes ciblés sur des personnes défavorisées à un stade ultérieur de leur vie".

Ces recommandations se différencient nettement des décisions prises en France où on s’oriente vers la sélection précoce et où la politique des ZEP reste centrée sur le collège.

Le document en anglais puis en français

François Jarraud

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