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Le bilan de la rencontre du 8 mars autour de la FSU sur les ZEP

18 mars 2006

Extrait du site du SNUipp, le 17.03.06 : Zep : et mon école ?

jeudi 9 mars 2006

Sans ambition et sans réels moyens supplémentaires, le plan de relance des ZEP fait également l’impasse sur l’école primaire. Et pourtant, de nombreuses propositions sont portées par la profession. La FSU a organisé le 8 mars des assises pour une relance des ZEP

« Nous parlerons désormais de réseaux ambition réussite et non plus de collèges pour insister sur le lien avec les écoles primaires » a déclaré le ministre Gilles De Robien le 8 février dernier pour présenter la « première étape » de son plan de relance de l’éducation prioritaire. À l’évidence, le ministre tente par cette simple formulation de donner du crédit « à la concertation menée avec les syndicats ».

En janvier, le SNUipp-FSU était de ceux qui avaient dénoncé lors de son entrevue ministérielle le manque d’ambition et de moyens de son plan avec l’absence entre autre de mesures pour l’école. Aujourd’hui, le changement de nom ne masque pas l’essentiel de la réforme des ZEP du ministre qui, elle, ne change pas sur le fond et dans l’esprit.

Ainsi, 249 collèges et les 1600 écoles de leur secteur formeront dès la rentrée 2006, les fameux « réseaux ambition réussite » avec des moyens concentrés venant des autres établissements. Une logique de redéploiement qui déshabille Pierre pour tenter d’habiller Paul. Sous trois ans, des établissements EP3 devront sortir du dispositif ZEP au regard de critères sociaux et scolaires. Aucun chiffrage n’est à ce jour connu. Pourtant, ce choix oublie la réalité. Certaines écoles n’ont réussi aujourd’hui que par une mise en oeuvre efficiente d’actions pédagogiques grâce aux moyens supplémentaires liés au classement ZEP. Sur ce point, les conditions de succès de l’éducation prioritaire ont pourtant été observées et semblent échapper au ministre tant il fait l’impasse sur nombre de propositions portées par les enseignants des écoles en faveur de la réussite des élèves. Comment imaginer une relance des ZEP sans mesure pour la maternelle et le développement de la scolarisation des enfants de moins de trois ans ?
Le ministre ne se montre pas plus ambitieux quand il oublie d’abaisser de manière significative les effectifs de classe, de favoriser le travail en équipe en dégageant du temps de concertation et en affectant plus de maîtres que de classes. Les 1000 enseignants supplémentaires (postes du second degré au statut dérogatoire pouvant être pourvus par des enseignants du premier degré) risquent d’intervenir dans leur quasi-totalité dans les collèges. Le SNUipp continue d’agir pour que les écoles bénéficient réellement d’enseignants supplémentaires.

Quant au soi-disant service partagé, sa répartition et ses missions restent encore à définir. Ces postes répondront-ils alors aux besoins des écoles ? La déception risque d’être renforcée par l’obstination du ministre à ignorer l’importance de la formation continue et de l’accompagnement des équipes. Les conditions d’exercice du métier sont donc un des enjeux : elles doivent permettre l’innovation et la réflexion pédagogiques, au service d’un projet de réussite et avec un vrai pilotage.

Pour le SNUipp, « ce dispositif ne permettra pas aux enseignants des écoles d’assurer la nécessaire relance des ZEP et la réussite de tous les élèves ». Le rendez-vous apparaît doublement manqué car sous couvert d’une individualisation des parcours sans ambition pour les élèves de ZEP si ce n’est pour les « meilleurs » à pouvoir déroger à la carte scolaire, le plan ignore aussi le rapport au territoire comme lieu de vie de l’élève à améliorer à mettre en dynamique et en lien avec l’école notamment. De fait, le ministre ne rompt pas avec le processus de ghettoïsation de certains quartiers. C’est d’ailleurs autour de ces questions et propositions que la FSU a organisé le 8 mars les assises pour une relance ambitieuse des ZEP.

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