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Neurosciences : « On oublie que les professeurs ont un cerveau ! »
Grande figure de la discipline, le chercheur Olivier Houdé s’élève contre l’instrumentalisation des sciences du cerveau par Jean-Michel Blanquer et son conseiller Stanislas Dehaene.
Olivier Houdé, professeur de psychologie du développement à l’université Paris-Descartes, est l’une des grandes figures des neurosciences en France. Contrairement à son collègue Stanislas Dehaene, qui préside le Conseil scientifique de l’Education nationale (CSEN), il s’est tenu à l’écart des projets de « gouvernement piloté par la science » portés par le ministre Jean-Michel Blanquer. Il s’en explique en exclusivité à « l’Obs », dénonçant une instrumentalisation dangereuse de sa discipline. Et s’en prenant de facto aux fondements théoriques de la politique gouvernementale.
Jean-Michel Blanquer souhaite transformer les pratiques enseignantes, à commencer par l’apprentissage de la lecture, en s’appuyant sur la science et tout particulièrement les neurosciences. Pourquoi avez-vous refusé de rejoindre le CSEN mis en place il y a un an pour aiguiller la politique du ministère ?
Car c’est un simulacre. Je suis en bons termes avec le ministre. Il m’a d’ailleurs décoré il y a peu, ici même en Sorbonne, du grade d’officier des palmes académiques. Son discours soulignait parfaitement ce que les neurosciences peuvent apporter à l’éducation. Il m’a dit : « A l’école, on s’évertue à renforcer les automatismes. Vous, vous nous expliquez qu’il faut également apprendre à faire l’inverse, c’est-à-dire à les inhiber. » On ne saurait être plus clair. Face à une situation nouvelle, l’individu doit faire preuve […]
Extrait de nouvelobs.com du 30.01.19 : Neurosciences : « On oublie que les professeurs ont un cerveau ! »