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Gilles de Robien : trop peu de moyens pour trop de ZEP

11 mars 2006

Extrait du « Monde » du 11.03.06 : Refondons l’école sur l’essentiel, par Gilles de Robien

L’école est une promesse faite à l’avenir. La promesse d’un monde où le mérite remplace la naissance comme principe d’organisation sociale. Le jour où ma famille politique, l’UDF, débat des questions d’éducation, nous devons avoir conscience de ce qui reste à faire si nous voulons rapprocher le réel de l’idéal. Depuis quarante ans, notre école a relevé avec succès le défi de la démocratisation. Il lui faut à présent progresser encore en qualité. Ce défi ne peut se relever qu’avec les professeurs, et ils ont pour cela toute notre confiance. Mais la société a tendance à donner toujours plus de missions aux professeurs : il faudrait qu’ils soient assistante sociale, psychologue, surveillant, moniteur d’auto-école... - et à demander toujours plus de moyens pour l’éducation nationale. Je ne crois pas que cette voie soit la bonne. Les moyens augmentent continûment, alors que le nombre d’élèves diminue. Le budget de l’enseignement scolaire est, à lui seul, plus important que le produit de l’impôt sur le revenu. Malgré ces moyens considérables (7 % du PIB, ce qui nous place dans les tout premiers rangs mondiaux), nous faisons face à de vraies difficultés. Les solutions sont ailleurs.

(...)

Après la lecture, le deuxième chantier est celui de la relance de l’éducation prioritaire. Sur ce sujet, comme sur les autres, je veux apporter du bon sens. Oui, il était urgent de changer les zones d’éducation prioritaires (ZEP). L’idée de départ des ZEP était juste : donner plus à ceux qui ont moins. Mais, au fil du temps, le saupoudrage, les pressions locales, l’absence de critères fixes ont abouti à une extension indéfinie. On donnait finalement beaucoup trop peu à beaucoup trop de monde. C’est cela que j’ai décidé de changer.

Désormais, nous allons donner vraiment plus à ceux qui en ont vraiment besoin. Le but, c’est d’aider concrètement les élèves en difficulté, et non de délimiter de vastes zones sur de simples critères sociaux. Nous allons donner, dès la rentrée prochaine, des moyens supplémentaires conséquents (1 000 enseignants chevronnés, 3 000 assistants pédagogiques pour organiser des études accompagnées) à 249 collèges et réseaux d’écoles, nommés "collèges ambition réussite". J’ai fait cette sélection sur des critères nationaux, fondés sur le nombre d’élèves en très grande difficulté sociale et scolaire.

(...)

Gilles de Robien, UDF, est ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche

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