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L’évolution des quartiers Habitat et Vie Sociale (HVS) de 1977 à nos jours : 5 trajectoires-types dont une liée aux REP+ et aux ZSP (étude du CNV)

24 novembre 2018

Le devenir des quartiers Habitat Vie Sociale (HVS)
Diversité des trajectoires de 1977 à nos jours

Octobre 2018

Que sont devenus les premiers quartiers de la politique de la ville ? C’est ce que le
Conseil national des villes (CNV) a souhaité comprendre en lançant une étude pour
examiner comment la succession des interventions publiques locales et nationales
depuis les années soixante-dix a permis de modifier en profondeur la morphologie de
ces quartiers et la vie quotidienne de leurs habitant(e)s. Ces quartiers ont concentré
au fil du temps les ménages les plus fragiles et précaires. C’est cette fonction qui est
toujours plus fortement réinterrogée par l’enjeu de mixité sociale et par l’ambition
d’une meilleure intégration à leur environnement urbain.

La procédure « Habitat et Vie Sociale » (HVS), considérée comme fondatrice de la politique de la ville, a été conçue au milieu des années 1970 et a été lancée en mars 1977. Elle a concerné une centaine de grands ensembles d’habitat social. 40 ans plus tard, la plupart de ces quartiers sont toujours situés dans le périmètre des quartiers prioritaires, tout en ayant bénéficié, dans l’intervalle, de la plupart des dispositifs de la politique de la ville qui ont succédé à HVS.

Afin de proposer une lecture de l’évolution de ces quartiers et des différents moyens
d’intervention mis en œuvre à travers le temps, le Conseil national des villes (CNV), en collaboration avec le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) et l’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV), a souhaité réaliser une étude sur le « devenir des quartiers HVS ». Menée pendant un an par le cabinet Fors-Recherche sociale, elle s’est déroulée en trois temps et a débouché sur :
 la production d’un panorama synthétique de l’évolution des quartiers ayant bénéficié de la procédure HVS ;
 la réalisation de 6 monographies de sites à profils variés, incluant la relecture de
l’histoire du site par un groupe d’acteurs locaux impliqués dans l’histoire de ces
quartiers (anciens élus et chefs de projets, habitants,…) et dans la mise en œuvre
actuelle de la politique de la ville (élus, services des villes et des EPCI, associations
et habitants) ;
 une analyse de l’évolution et de l’impact des modes d’intervention publique.

[...] Les évolutions des périmètres de l’intervention publique rendent impossible un suivi d’indicateurs sur une longue période à l’échelle des 103 sites. C’est pourquoi l’étude examine les évolutions des sites au regard de leur inscription dans les dispositifs de la politique de la ville qui se sont succédés depuis HVS, puisque la quasi-totalité d’entre eux en a bénéficié, ce qui permet de dégager cinq « trajectoires-types » :

1. Des quartiers qui sont sortis de la politique de la ville (environ 15% des sites).
Certains ont été démolis dès les années 80 ou 90. Les autres causes de sortie, en 2014, se partagent entre la démolition et l’amélioration des indicateurs de revenus.

2. Des sites qui n’ont jamais été au cœur de la politique de la ville (4) (environ 15%
des sites) : il s’agit plutôt de petits quartiers dans des villes moyennes, dont les
indicateurs socio-économiques restent supérieurs à ceux de la moyenne des sites.

3. De grands quartiers d’habitat social inscrits durablement dans la politique de la
ville et qui continuent malgré tout de cumuler les difficultés notamment sociales
(environ 20% des sites) : ils mobilisent aujourd’hui les géographies prioritaires de
l’Education nationale (Réseau d’éducation prioritaire REP+) et du ministère de l’Intérieur (Zones de sécurité prioritaires - ZSP) et sont marqués par un « décrochage » par rapport à leur environnement (5). Il s’agit plutôt de très grands quartiers, situés dans des grandes villes. La concentration de la pauvreté y est plus nette en comparaison avec le reste de l’échantillon : leurs indicateurs sociaux actuels (6) se distinguent clairement sur deux points, un taux de pauvreté nettement supérieur et davantage de familles nombreuses.

4. Des quartiers qui affichent aujourd’hui des signes d’un certain renouveau
d’attractivité (environ 20% des sites), à travers l’attractivité du patrimoine social (pas de vacance, retour d’anciens locataires, arrivée de nouveaux profils...) et la bonne
commercialisation des nouveaux programmes immobiliers.

5. Des quartiers qui restent caractérisés par une précarité sociale et économique
forte, avec une vocation d’accueil des populations les plus modestes et un
« décrochage » par rapport à leur environnement (30% des sites). Ils se distinguent de la troisième trajectoire-type avant tout par le fait de ne pas relever, aujourd’hui, de l’ensemble des géographies prioritaires (QPV, REP+, ZSP), par une taille moyenne plus petite et, le plus souvent, par des projets de rénovation urbaine plus avancés.

Extrait de cget.gouv.fr du 21.11.18 : Le devenir des quartiers Habitat Vie Sociale (HVS). Diversité des trajectoires de 1977 à nos jours

 

Sur le site OZP
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