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De l’argent pour les ERE mais moins de villes seront concernées

10 mars 2006

Extrait du « Figaro » du 09.03.06 : L’Etat verse un pactole aux banlieues

VILLE Après les émeutes de novembre, près de 1,2 milliard d’euros sont débloqués en 2006. Avec un objectif : éviter les saupoudrages

Jamais l’État n’aura mobilisé autant d’argent pour la politique de la ville. Près de 1,2 milliard d’euros sont affectés aux quartiers en difficultés en 2006. En réponse à la crise des banlieues, le Conseil interministériel à la ville va lister ce matin les mesures prévues par le gouvernement : accélération du plan de rénovation urbaine, création de quinze nouvelles zones franches, moyens gigantesques dégagés pour les équipes de réussite éducative...

La plupart de ces dispositifs étaient lancés bien avant les émeutes de novembre. Mais depuis, le gouvernement a décidé de mobiliser des hommes pour mettre en oeuvre ces politiques. Car débloquer les fonds ne suffit pas. Clichy-sous-Bois et Montfermeil ont signé un plan de rénovation urbaine très important en décembre 2004... Mais rien n’a bougé depuis. « Au-delà des résistances politiques, ces opérations sont tellement complexes que les mairies manquent parfois du personnel qualifié pour les gérer », explique un conseiller du ministre.

Six préfets travaillent désormais spécialement sur le dossier de l’égalité des chances dans les départements les plus sinistrés. Enfin, une agence devra, dès septembre, gérer tout le volet social des quartiers. Au départ, elle devait fusionner les différentes structures en charge de la politique de la ville ou de l’intégration. Face aux résistances internes, c’est finalement un établissement public autrefois dédié à l’intégration, le FASILD, qui, renommé et désormais dirigé par l’ancien préfet Dominique Dubois, deviendra l’interlocuteur unique des maires et associations.

Le gouvernement veut également réduire le nombre de villes concernées, pour mieux cibler et agir simultanément sur tous les fronts : urbanisme, emploi, politique sociale. « Dans les villes où la rénovation urbaine est bien entamée, il n’y a pas eu d’émeutes », commente le ministre, en citant Corbeil-Essonnes, Le Val-Fourré, La Duchère (Lyon), Chanteloup-les-Vignes...

Critères d’évaluation

La fin annoncée du saupoudrage reste cependant soumise aux aléas politiques. Jean-Louis Borloo avait réduit le fonds de soutien aux associations lorsqu’il était ministre de la Ville, préférant augmenter, via la dotation de solidarité urbaine (DSU), le budget des villes pauvres, pour qu’elles gèrent seules leurs besoins Avec cette nouvelle péréquation, Clichy-sous-Bois a ainsi touché 1,9 million d’euros en 2004, puis 5,9 en 2005, et recevra presque 10 millions en 2009. L’ensemble des villes pauvres ont vu leur DSU fortement augmentée. Mais beaucoup ont financé leur fonctionnement plutôt que des associations... Et Dominique de Villepin a finalement annoncé, en plein embrasement des banlieues, le rétablissement d’une subvention supplémentaire de 100 000 euros à nouveau gérée par l’État !

Mais cette fois le gouvernement veut fixer les critères d’évaluation des associations pour éviter la gabegie et la dilution des moyens. Il envisage de confier les audits à des sociétés privées. Une petite révolution. Reste à savoir si ces moyens inédits suffiront pour remédier aux problèmes désormais structurels du chômage de masse et de la paupérisation d’une partie de la population.

Cécilia Gabizon

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