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Des députés En marche proposent la gratuité de la cantine. Insuffisant pour Véronique Decker, directrice d’école en REP+ à Bobigny, qui demande un seuil d’encadrement

22 février 2018

Des députés En marche proposent la gratuité de la cantine
Elle avait été annoncée en Commission de l’éducation de l’Assemblée. Une proposition de loi déposée par Gaël Le Bohec, auquel se sont associés le rapporteur de la commission des finances, Joël Giraud, le président de la commission de l’éducation, Bruno Studer et celui de la délégation aux collectivités territoriales, Jean-René Cazeneuve, propose de légiférer sur les tarifs des cantines des écoles, collèges et lycée. Elle établit la gratuité pour les foyers en dessous du seuil de pauvreté grâce à un financement d’Etat.

Le texte établi que les tarifs des cantines restent fixés par la collectivité territoriale. "Ces tarifs peuvent être fixés selon un barème progressif comprenant au moins cinq tranches, dans les conditions suivantes : la limite supérieure de la tranche la plus basse inclut les foyers fiscaux dont les revenus, tels que définis à l’alinéa précédent, sont inférieurs ou égaux à 7 800 € ; cette limite est, chaque année, indexée comme la limite supérieure de la première tranche du barème de l’impôt sur le revenu ; le tarif de la première tranche est fixé à zéro".

Il est clair qu’avec de tels parrains, tous En marche, ce texte devrait passer à l’Assemblée. Il a été salué par la Fcpe qui "appelle les députés à s’en saisir pour rendre enfin l’école gratuite pour les plus démunis.

Les auteurs du projet y voient un outil pour "mettre fin de façon pragmatique à une situation particulièrement choquante. Concrètement, 1 élève défavorisé sur 3 ne déjeune jamais à la cantine quand il fréquente un collège public hors REP, plus d’1 sur 2 en zone REP et 3 sur 4 en REP+." Pour eux, ce texte " constitue en outre une avancée concrète en faveur du pouvoir d’achat, en particulier pour les familles les plus modestes... Il représente par ailleurs un progrès en matière de santé publique en luttant contre les problèmes de malnutrition ou de dénutrition puisque, de fait, les enfants les plus démunis pourront bénéficier d’au moins d’un repas complet et équilibré par jour."

Présentée en commission de l’éducation lors de la journée Ecole et pauvreté , le 7 février, cette proposition de loi avait été fraichement accueillie par Véronique Decker, directrice d’une école Rep+ à Bobigny. Elle avait souligné que la gratuité était déjà établie à Bobigny mais que cela n’avait fait qu’aggraver les problèmes. "Le jours où la cantine est en grève les enfants travaillent mieux l’après midi", expliquait V Decker. Pour elle il ne suffit pas de rendre la cantine gratuite il faut aussi fixer des seuils d’encadrement pour la cantine. Faute de cela la cantine devient un moment de souffrance et d’énervement pourles enfants qui ont encore plus de mal à entrer dans les apprentissages. Or la proposition de loi ne fixe aucun seuil d’encadrement.

Par ailleurs la proposition de loi n’impose pas non plus l’équipement en cantine pour chaque collectivité. Si le droit à l’inscription est bien un droit absolu depuis la nouvelle rédaction datant de janvier 2017 de l’article L 131-13 du Code de l’Education, il reste que les collectivités territoriales n’ont aps forcément eu les moyens de rendre ce droit effectif.

La proposition de loi est donc un progrès notable. Mais elle ne règle pas tous les problèmes liés à un moment qui doit aussi être un temps éducatif.
F Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 20.02.18 : Des députés en marche proposent la gratuité de la cantine

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