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PISA : les élèves français mal classés pour leur capacité à travailler ensemble en collaboration

22 novembre 2017

Première évaluation internationale des compétences collaboratives des élèves

C’est un puissant appui à l’enseignement des compétences sociales à l’école que l’OCDE apporte avec ce nouveau volume de Pisa 215. Cette nouvelle évaluation incluse dans Pisa 2015 montre la capacité des élèves à travailler ensemble en collaboration. Une compétence qui semble à l’OCDE nécessaire pour s’insérer dans une économie moderne. Parmi les enseignements de cette étude, on notera le fort écart entre filles, aux compétences sociales plus développées, et garçons et aussi un lien établi entre EPS et compétences sociales. L’OCDE invite les états membres à intégrer ces compétences dans les curriculum. Une recommandation particulièrement valable pour la France dont les élèves se situent en dessous de la moyenne.

[...] Et la France ? "Avec un score national moyen de 494 points, la France se situe entre le 19e et le 23e rang dans le classement des 32 pays de l’OCDE qui ont participé à l’évaluation de la résolution collaborative de problèmes, et entre le 24e et le 28e rang dans le classement des 52 systèmes d’éducation participants", déclare l’Ocde. Les élèves français obtiennent des niveaux de performance similaires à ceux des élèves vivant dans l’entité Pékin-Shanghai-Jiangsu-Guangdong (Chine), en Espagne, en Islande, au Luxembourg, au Portugal et en République tchèque. La France se situe de façon claire en dessous de la moyenne de l’OCDE.

Les élèves français sont moins performants en résolution collaborative de problèmes que ne le laisseraient penser leurs performances en sciences, en compréhension de l’écrit et en mathématiques. En France, environ un élève sur 15 (6.6 %) parvient à se hisser au niveau 4, soit le plus haut niveau de l’échelle de résolution collaborative de problèmes. Ces élèves sont capables de mener à bien des tâches compliquées de résolution de problèmes dont la composante collaborative est très complexe, à rester conscients des dynamiques de groupe, et à prendre l’initiative d’entreprendre des actions ou de formuler des requêtes afin de surmonter les obstacles et de résoudre les désaccords. Mais, en moyenne, dans les pays de l’OCDE, c’est 7.9 % des élèves qui parviennent à se hisser à ce niveau de compétence.

L’écart entre garçons et filles en France est identique à celui de la moyenne Ocde. Par contre l’étude montre un net écart entre les zones rurales et les grandes villes. Les compétences collaboratives sont nettement moins développées dans les grandes villes (plus de 100 000 habitants). C’est en France que l’écart est le plus élevé de toute l’OCDE.

 

Quel impact sur l’Ecole ?
Quelles conséquences cette étude peut avoir sur le pilotage des systèmes éducatifs ? D’abord les systèmes éducatifs peuvent aider au développement des compétences collaboratives. On peut développer des pratiques pédagogiques qui développent les compétences sociales en général. C’est facile à faire en EPS où la notion d’équipe est fondamentale. Mais cela peut aussi etre fait dans d’autres disciplines.

L’étude montre aussi l’importance du lien entre école et parents. Les élèves qui ont de bons résultats en collaboration sont ceux qui pensent que leurs parents suivent leurs efforts scolaires, ceux dont les parents connaissent plusieurs camarades de classe ou ceux qui aiment parler avec les enseignants. La qualité de la relation entre élèves est donc nettement associée à celle de la relation entre professeur et élèves ou entre professeur et parents.

Les systèmes éducatifs peuvent aussi être plus actifs dans le développement de relations positives avec les élèves. Il y a un lien entre le climat scolaire de l’établissement et les compétences collaboratives. Ainsi "les élèves français qui ont déclaré qu’il ne leur arrivait jamais ou presque jamais que leurs professeurs les punissent plus durement que les autres élèves, ou que leurs enseignants ne devaient jamais ou presque jamais attendre un long moment avant que les élèves ne se calment, obtiennent de meilleurs résultats sur les aspects purement collaboratifs de l’évaluation, après contrôle de la performance en science, en compréhension de l’écrit et en mathématiques, du sexe, ainsi que du statut socio-économiques des établissements et des élèves", note l’OCDE. Exposer les élèves à une plus grande diversité participe aussi à cela selon l’OCDE , ce qui plaide en faveur de la mixité sociale.

Mais l’étude montre aussi que le développement de ces compétences est lié à ce qui se passe avant et après l’école. Ainsi les élèves qui passent beaucoup de temps sur les jeux vidéo ont un niveau plus faible que les autres. Mais ceux qui utilisent beaucoup les réseaux sociaux sur Internet obtiennent de meilleurs scores. Il y a u lien aussi entre le développement des compétences sociales et ce qui se passe dans les familles comme les responsabilités familiales.

Pour la France , qui a un faible niveau en compétences collaboratives, le rapport Pisa ouvre un nouveau défi. Lors du colloque Antibi, en novembre, JM Blanquer a longuement disserté sur l’écart entre les élèves français , incapables de s’exprimer et d’émettre des opinions personnelles, et les élèves américains. Ces résultats ne surprendront pas le ministre. Face aux tenants de la transmission à l’ancienne, à lui d’encourager la collaboration entre enseignants et entre élèves.
François Jarraud

Site Pisa / Ocde

Extrait de cafepedagogique.net du 21.11.17 : Première évaluation internationale des compétences collaboratives des élèves

 

[...] Résultat… Pas tip top. Les Français se situent « entre le 19e et le 23e rang » sur les 52 pays ayant participé. « Les élèves français sont moins performants en résolution collaborative de problèmes que ne le laisseraient penser leur performance en sciences, en compréhension de l’écrit et en mathématiques », commentent les experts de l’OCDE. Dans notre peloton, à compétences équivalentes donc, on trouve les Chinois, Espagnols, Islandais, Luxembourgeois et Portugais.

Si les résultats ne sont pas triomphants, les élèves français affichent néanmoins « des attitudes positives à l’égard de la collaboration ». Ainsi plus de 85 % des élèves ont déclaré « avoir une bonne capacité d’écoute, être heureux de la réussite de leurs camarades, aimer envisager différentes perspectives et coopérer avec leurs pairs ».

Extrait de liberation.fr du 21.11.17 : Les élèves français pas super forts dans le travail de groupe

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