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Selon une enquête du SNUipp, les enseignants stagiaires ne sont pas satisfaits de leur formation en ESPE

13 octobre 2017

Snuipp : Des professeurs stagiaires inquiets sur leur formation

Que pensent les nouveaux enseignants de leur formation ? Quatre ans après la mise en place des Espe, les doutes et les inquiétudes des néotitulaires sont toujours là affirme une enquête du Snuipp Fsu, premier syndicat du primaire. Selon elle, neuf nouveaux enseignants sur dix ne se sentent pas prêts à prendre une classe, un taux qui rappelle les IUFM. Plus grave : la moitié d’entre eux n’ont pas suivi le master d’enseignement ce qui ne les a pas empêché d’être reçus au concours....

Trois stagiaires sur quatre jugent leur formation insuffisante
L’enquête menée par le Snuipp a touché 1766 professeurs des écoles stagiaires, un nombre représentatif. Selon elle, 70% des stagiaires se sentent débordés, un taux comparable à celui des années antérieures. 87% ont le sentiment de ne pas être assez préparé pour avoir la responsabilité d’une classe, un taux en légère hausse par rapport à 2016 (85%) ou 2015 (82%).

Les stagiaires se sentent le plus en difficulté dans la gestion de l’hétérogénéité (68%), de la difficulté scolaire (55%) et des groupes (41%). Exactement comme si l’enseignement reçu se conformait à des modèles de classe qui n’existent plus que rarement.

Leur jugement sur l’enseignement reçu en Espe est sévère. 74% le jugent insuffisant en ce qui concerne la connaissance de l’élève, 70% pour la gestion de la classe et même 60% sur la connaissance des disciplines à enseigner.

L’enquête pointe également des dysfonctionnements matériels des ESPE. Ainsi deux stagiaires sur trois ont eu moins de 4 visites par le tuteur de terrain, 80% un ou deux visites par le tuteur espe.

Des concours pas assez professionnalisants
Quatre ans après la mise en place du nouveau système 43% des stagiaires n’ont pas suivi le master MEEF avant d’avoir le concours. Ils n’auront eu finalement qu’une année de stage , où ils se retrouvent directement poussés en responsabilité de classe, avant de devenir titulaires. 27% des stagiaires n’ont fait aucun stage en classe, même pas d’observation, avant d’être reçus et responsables d’une classe... Tout cela interroge sur le caractère des épreuves du concours qui ne semble pas accordé beaucoup de place aux gestes professionnels..

Des particularités déjà remarquées par Talis
En 2014, l’enquête Talis de l’OCDE montrait déjà la crise particulière des enseignants français. Selon elle, le professeur français est celui qui s’estime le moins bien formé sur le plan pédagogique. Seulement 6 enseignants sur 10 se jugent suffisamment préparés sur ce terrain-là, alors qu’ils sont 9 sur 10 dans les autres pays. Il a de fortes attentes de formation particulièrement sur l’utilisation des TIC en classe, les conseils et l’orientation des élèves, les pédagogies personnalisées. Sur ces points les demandes françaises sont deux fois plus importantes que la moyenne Ocde. Et restent lettre morte : les enseignants français participent moins à des formations que leurs collègues et jugent leurs formations peu utiles. Talis souligne aussi l’isolement des enseignants français.

Depuis la formation a été totalement revue avec la mise en place des Espe en 2013. Mais l’enquete Snuipp montre que les mêmes failles existent toujours dans la formation.

Pour le Snuipp revoir la formation
"Après quatre années de fonctionnement des ESPE, la situation ne s’est toujours pas améliorée, malgré la multiplication des alertes", estime le Snuipp. "Les professeurs stagiaires payent le prix fort d’une formation rétablie sans moyens suffisants et avec des choix (architecture de la formation, contenus et volumes de formation, poids du mi-temps en responsabilité...) qui ne permettent pas de se consacrer pleinement à l’apprentissage du métier d’enseignant. Au regard des résultats, les professeurs des écoles stagiaires continuent de vivre une entrée dans le métier très difficile, stressante, fatigante, une surcharge de travail conséquente empêchant de vivre sereinement son nouveau métier."

Le syndicat demande le déplacement du concours en L3 pour permettre deux années pleines de formation avec un temps de stage en classe ne dépassant pas le tiers temps. Le Snuipp demande aussi plus de cadrage et de moyens pour les Espe.
François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net]du 12.10.17 : http://www.cafepedagogique.net/lexp...

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