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Violences dans des ZEP de Montpellier (34), Bagnolet et Montreuil (93)

26 janvier 2006

Extrait du site « VousNousIls », le 26.01.06 : Professeur agressé à Montpellier : reprise des cours après 3 jours d’arrêt

Les cours ont repris mercredi au collège Las Cazes de Montpellier après une interruption de trois jours due à l’agression d’un professeur par un élève de 14 ans, le corps enseignant ayant fait valoir son "droit de retrait", a-t-on appris auprès de la direction de l’établissement.
Le 16 janvier, cet élève a donné une gifle et un coup de tête à un professeur de physique de 55 ans, qui lui avait demandé de retirer sa capuche dans la classe, a expliqué Mme Claude Maurer, principale du collège Las Cazes, classé en zone d’éducation prioritaire (ZEP). Les cours n’ont pas eu lieu vendredi, lundi et mardi.

Le professeur, la lèvre tuméfiée, a obtenu un jour d’arrêt de travail et a porté plainte de même que la direction de l’établissement, a précisé Mme Maurer selon laquelle ce collège de 760 élèves touche une population "dont une grande partie connait des difficultés sociales et économiques dans des quartiers difficiles".
Placé en garde à vue, l’élève a été présenté jeudi au parquet des mineurs. Une mesure conservatoire a été prise à son égard (interdiction pour cet élève de venir au collège) avant son passage en conseil de discipline le 31 janvier, a indiqué Mme Maurer.

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Extrait du site du « Nouvel Obs », le 25.01.06 : Un élève de 6ème agresse une prof

Une enseignante, enceinte, s’est interposée dans une bagarre et a réclamé le carnet d’un élève de 6ème qui lui a sauté à la gorge, raconte une collègue.
Un élève de 6ème a tenté mardi d’étrangler une enseignante du collège Lenain de Tilmont, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), entraînant une grève des enseignants jeudi et un possible exercice de leur droit de retrait vendredi, a fait savoir une professeure de cet établissement mercredi 25 janvier.

Mardi matin, une enseignante d’une trentaine d’année, enceinte, s’est interposée dans une bagarre et a réclamé le carnet d’un élève de 6ème. Alors qu’elle insistait, l’élève lui a sauté à la gorge, applaudi par ses quelques camarades présents dans le couloir, a raconté Sandra Briffon, professeure d’anglais et déléguée Snes-FSU dans ce collège très difficile.

La principale de l’établissement a confirmé cet incident en se refusant à d’autres commentaires.
Le collège Lenain de Tilmont, récemment classé "Education prioritaire 1, ambition réussite" par le ministère de l’Education nationale, c’est-à-dire appartenant aux 200 collèges français les plus difficiles, accueille 500 collégiens.

Parents injoignables

L’élève, connu comme très perturbateur et dont les parents étaient "impossibles à contacter", a immédiatement été exclu du collège, selon Sandra Briffon. L’enseignante a vu un médecin et porté plainte, mais elle n’est pas blessée. "Elle a été choquée car l’élève l’a accusée d’avoir essayé de le frapper", a ajouté sa collègue.
Mardi après-midi, les enseignants ont remplacé les cours par des discussions sur la violence avec leurs élèves, selon Sandra Briffon, puis ils se sont réunis en assemblée générale. Ils ont décidé de rejoindre jeudi la journée de grève départementale contre la "politique de renoncement au service public d’éducation" du gouvernement.
A 11 h, jeudi, ils ont prévu d’accueillir les parents d’élèves, qu’ils ont contactés ces deux derniers jours, pour leur expliquer la situation.

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Extrait du «  Monde » du 26.01.06 : Au collège Travail, le ras-le-bol des parents et des enseignants

Depuis le 23 janvier, parents et enseignants occupent, jour et nuit, la loge d’entrée du collège Travail à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). "Stoppez la casse de l’école publique", lit-on sur une banderole. Cette initiative, rare dans un établissement du second degré, intervient à la suite de l’agression par un élève d’une professeure d’anglais, le 17 janvier. Le même jour, l’équipe enseignante avait exercé son droit de retrait, ne reprenant les cours que le 23 janvier. Inscrit dans le code du travail, ce droit individuel permet à un salarié de cesser son activité en cas de "danger grave et imminent".

Postée devant le collège avec un groupe de parents et d’enseignants, mardi 24 janvier, Noëlle Guilbon, professeure de français, explique : "Le manque de moyens pour que les enfants réussissent leur scolarité me révolte. L’agression de la semaine dernière, ça a été la goutte d’eau qui a déclenché la crise." Un conseiller principal d’éducation (CPE), deux surveillants et un agent de service supplémentaires, des travaux de sécurité, des heures de concertation et le classement du collège en ZEP sont les principales revendications.

"L’infirmière scolaire à mi-temps est en formation pour plusieurs mois et n’a toujours pas été remplacée", déplore Patricia Besnardeau, qui a un enfant en sixième. "Les moyens de surveillance manquent cruellement, renchérit Kimi Chikh, mère de deux élèves. Les enfants en profitent, se bagarrent, se bousculent dans les escaliers."
Tous se plaignent du manque de fonctionnalité de l’établissement, réunion de deux anciens collèges. "Les deux bâtiments sont reliés par des passerelles dangereuses. Fin 2004, deux élèves ont balancé un extincteur de l’une d’elles. Nous attendons toujours les travaux de sécurisation", assure Olivier Vinay, délégué du SNES. Attentif à la situation du collège Travail, le rectorat a proposé de remplacer l’infirmière scolaire et d’affecter un CPE à mi-temps. Des heures en plus pour gérer les élèves difficiles sont prévues.

Droit de retrait

Depuis janvier, plusieurs établissements de la Seine-Saint-Denis ont exercé un droit de retrait, à la suite d’agressions ou de menaces. Le rectorat de Créteil fait état de dix signalements pour agressions d’adultes, une situation jugée équivalente à la même période de 2005.
"Nous sommes dans un esprit de dialogue et de réflexion sur les mesures qui peuvent être prises pour mieux assurer la vie scolaire. explique le recteur, Bernard Saint-Girons. En revanche, il n’est pas acceptable que des personnes extérieures à l’établissement, et notamment des parents, se livrent à des occupations qui sont des délits."

Les principaux syndicats d’enseignants du département appellent à la grève, jeudi 26 janvier, pour réclamer des moyens et protester contre la nouvelle politique de zones d’éducation prioritaire prévue pour la rentrée 2006.

Martine Laronche

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