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"Il faut généraliser le soutien scolaire avec les associations", prône le président de l’association Zup de Co qui intervient dans 50 collèges en éducation prioritaire (Nouvel Observateur)

24 mai 2017

Echec scolaire : "Il faut généraliser le soutien avec les associations"

François-Afif Benthanane, qui agit depuis dix ans à la tête de son association Zup de Co, estime "que la réussite scolaire se joue autant pendant les cours qu’après les cours". Comme le nouveau président. Et ça n’est pas anodin.

Ce soutien scolaire pour tous, vous l’imaginez pris en charge par des associations, et non par le personnel de l’Education nationale. Emmanuel Macron est sur la même ligne que vous. Cela lui vaut toutefois des critiques très vives du monde enseignant. Sur France Inter, la chroniqueuse Nicole Ferroni, ancienne prof en ZEP, lui a reproché de vouloir régler les problèmes de la France par le bénévolat…

Je ne me positionne pas dans le débat politique, mais je ne comprends pas cette opposition de principe. Prendre la question de l’échec scolaire sous le seul angle des effectifs enseignants me paraît contre-productif. On sait très bien que les comptes sont dans le rouge ; qu’il y a d’autres sujets brûlants à traiter – le chômage, la sécurité, la pauvreté ; qu’il y a déjà eu beaucoup d’embauches de profs ces cinq dernières années ; et que toute nouvelle création de postes sera absorbée par des chantiers jugés plus prioritaires : réduire les effectifs dans les classes les plus surchargées, assurer le remplacements des enseignants absents… Dans l’esprit d’un chef d’établissement, le développement du soutien scolaire sera toujours la dernière roue du carrosse.

[...] Zup de Co a mis en place une méthode et une organisation, dont nous pouvons démontrer l’impact positif sur la réussite des élèves. Concrètement, selon l’audit réalisé par le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse, qui nous soutient et nous évalue, 83% des enfants en difficulté que nous accompagnons passent leur brevet avec succès, contre 61% sans accompagnement pour ce type de public. Partant de là, pourquoi ne pas nous faire confiance ? Nous sommes directement opérationnels. Ce que nous avons envie de dire aux politiques, c’est "laissez-nous faire pendant deux-trois ans, et ensuite vous déciderez".

Il y a aussi une équation économique à prendre en compte. Pour couvrir l’ensemble des 1.089 collèges REP de France, nous avons seulement besoin de 500 postes de coordinateurs et de 5.000 services civiques, pour assurer la logistique de l’opération. Le volet pédagogique de notre action étant pris en charge par des étudiants bénévoles. De l’autre côté, si ce soutien scolaire pour tous était géré par l’Education nationale, ce sont des milliers de postes d’enseignants, qu’il faudrait créer.

[...] Ceci étant posé, le soutien scolaire que nous proposons ne se conçoit pas hors de l’école, mais bien dans l’école. Nos services civiques sont positionnés directement au sein des collèges, et nos coordinateurs ont une connaissance fine du terrain.

Extrait de nouvelobs.com du 08.05.17 : Echec scolaire : il faut généraliser le soutien scolaire avec les associations

 

Voir aussi :

Que font les candidats contre le décrochage scolaire ?
François-Afif Benthanane 27/04/2017
Fondateur de l’association ZUPdeCo

L’émergence du « décrochage scolaire » comme problème social majeur reconnu comme tel date des années 1990. Une reconnaissance tardive car, dès 1981, avec la création des zones d’éducation prioritaire (ZEP), les inégalités scolaires sont reconnues ainsi que leur concentration dans les quartiers populaires.

Les acteurs de terrain : invisibles
Des solutions efficaces existent, portées par la société civile à travers l’engagement d’une nouvelle génération d’acteurs de terrain guidés par la culture du résultat. Pourtant, quand on se penche sur les volets « éducation » des programmes des candidats, les associations, des milliers de collaborateurs et bénévoles n’existent pas, les résultats obtenus sont ignorés. Pourquoi ?

[...] Ces candidats oublient ce qui a été fait durant les dix dernières années par un tissu associatif mobilisé et en synergie avec les professionnels de l’Education nationale.

Eradiquer le décrochage scolaire en dix ans
[...] En déployant à grande échelle les solutions de terrain qui marchent, nous pourrions en quelques années seulement réduire drastiquement le décrochage scolaire. Nous avons la chance d’avoir une ressource humaine naturelle : 2,5 millions d’étudiants et une multitude d’associations qui peuvent les encadrer. La seule mobilisation de 3 % des étudiants, 40 heures par an en tutorat individuel ou en groupe pour les devoirs du soir, suffirait pour accompagner 80 000 jeunes.
François-Afif Benthanane est fondateur de l’association ZUPdeCO

Extrait de alternatives-economiques.fr du 27.04.17 : Que font les candidats contre le décrochage scolaire ?

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