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Le projet de décret sur le collège et la lutte contre les inégalités sociales : les réactions syndicales et associatives

2 juin 2017

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[...] L’avis du SE-Unsa
Ces assouplissements vont à l’encontre à la fois de l’équité et de l’efficacité en rendant possible une quasi-restauration du collège d’avant 2016. Pourtant celui-ci avait fait la preuve de son incapacité à répondre au défi d’assurer à tous les élèves la maîtrise des compétences nécessaires à la poursuite de leur formation vers la qualification et l’insertion sociale et professionnelle.

Les deux grands principes de la réforme du collège - la réorientation d’une partie des moyens en faveur des plus fragiles et la garantie de l’accès de tous les élèves à des dispositifs pédagogiques variés, culturellement riches et stimulants, les conduisant à l’autonomie intellectuelle - pourront être remis en cause localement sans qu’aucune évaluation n’ait été mise en œuvre.
De plus, les possibilités multipliées de différenciation par les enseignements facultatifs et par l’absence d’un cadre commun pour les enseignements complémentaires peuvent conduire à la mise en place de quasi-filières au sein des collèges.

Extrait de ecoleetsociete.se.org] du 31.05.17 : Collège. Le projet de décret Blanquer autorise le déctricotage de la réforme

 

[...] Alors que la réforme du collège visait à redistribuer des heures d’enseignement à l’ensemble des élèves, à changer les pratiques pédagogiques, à renforcer le travail en équipe, les propositions de Jean-Michel Blanquer vont dans le sens strictement inverse et ouvrent la porte au rétablissement du statu quo ante. Le retour d’options facultatives renoue avec une vision élitiste du collège où seuls les meilleurs élèves pourront cumuler les heures de classe pour apprendre les langues anciennes ou approfondir une langue vivante étrangère.

Enfin, ce choix idéologique est en contradiction avec les conclusions de la conférence du CNESCO sur la différenciation pédagogique. Celle-ci pointe que « les différentes formes de différenciation structurelle (redoublement, classes ségrégatives…) ne sont pas efficaces, au regard des résultats de la recherche », que le ministre est pourtant prompt à citer pour justifier ses choix. Autant de raisons de mener un dialogue social réel et à ne pas céder à la précipitation.

Extrait de sgen-cfdt.fr du 01.06.17 : Communiqué du 01.06.17

 

Snes
Le SNES-FSU demandait depuis des mois l’ouverture de discussions conduisant à l’abrogation de la réforme de 2016 au profit d’une autre réforme du collège. Un projet d’arrêté a été envoyé aux organisations siégeant au Conseil supérieur de l’Education (CSE) en prévision de la séance du 8 juin. Il répond en partie seulement aux attentes du SNES-FSU. En voici une première analyse.

[...] Le renvoi au local des arbitrages entre AP et EPI risque de renforcer les inégalités territoriales : 4h d’AP pour les uns, 4h d’interdisciplinarité pour les autres ?
L’ouverture décidée localement des enseignements facultatifs et leur financement sur la marge horaire de 3h va renforcer ces inégalités et engendrer des débats cornéliens : bilangue allemand ou petits groupes en maths en accompagnement personnalisé, par exemple ?
Le SNES-FSU demande une carte des enseignements facultatifs, qui donne pour les élèves de la cohérence à l’offre de formation sur les territoires et évite pour les personnels la mise en concurrence des disciplines et des collèges. Ces enseignements doivent être financés au-delà de la marge horaire des trois heures.

L’étau est donc desserré, mais cela ne doit pas faire illusion sur le fond : ce qui nous est proposé n’est rien d’autre qu’un pas supplémentaire vers davantage d’autonomie des établissements. Le SNES-FSU tiendra informé l’ensemble des personnels de son action en CSE.

Extrait de snes.edu : Collège- : Assoupliissement, oui mais

 

Philippe Watrelot
Philippe Watrelot, ancien président du Cniré (et du CRAP-Cahiers pédagogiques), met en regard le rapport et les projets du nouveau ministre de l’Éducation nationale.

S’il n’y avait qu’une seule de vos propositions (du Cniré) à défendre, laquelle retiendriez-vous ?

Nous avons choisi de ne formuler que dix propositions dans un souci de communication. Il m’est difficile d’en choisir une. De plus, elles se veulent systémiques et se complètent les unes et les autres.

[...] Mais comme le rapport insiste sur la justice sociale, je voudrais mettre l’accent sur la proposition 9 : «  Lutter contre les inégalités par la mixité professionnelle ». Le constat que l’on peut faire c’est que, malgré l’éducation prioritaire, si on prend en compte la masse indiciaire (c’est-à-dire les rémunérations des enseignants), il y a toujours de profondes inégalités entre les établissements. Ce sont ceux de centre-ville qui rassemblent les enseignants les mieux payés et les plus âgés.
Nous proposons donc qu’on revoie le système de mutation « pour favoriser les professeurs expérimentés qui décident d’enseigner en éducation prioritaire afin de stabiliser les équipes enseignantes » et la mixité générationnelle des enseignants. L’enjeu est de parvenir à ce que le coût de la scolarité soit vraiment égalitaire. Bien sûr, c’est une préconisation un peu technique mais elle se situe dans le prolongement de ce qu’on trouvait déjà dans le rapport de Jean-Paul Delahaye sur l’école et la grande pauvreté.

Extrait de cahiers-pedagogiques.com du 01.06.17 : On laisse croire aux plus investis que leurs efforts sont vains

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