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Extrait du « Parisien » du 11.09.04 : « pas en ZEP, mais... »
Troisième journée d’occupation hier pour les parents d’élèves de l’école élémentaire de l’avenue de Saint-Ouen (XVIIème arrondissement). Chaque demi-journée, quatre pères et mères (surtout des mères) s’installent dans le bureau du directeur. Aude et Maria y sont sagement assises, tandis que deux autres mamans s’appliquent à faire le décompte des effectifs : « C’est une occupation active mais nous ne voulons pas perturber le fonctionnement de l’école. Nous laissons le directeur travailler et aller à ses rendez-vous, mais nous l’accompagnons partout », souligne la maman d’une fillette de CM 1, dont le benjamin est scolarisé dans l’école maternelle mitoyenne (rue Dautancourt). Nous en profitons pour visiter l’école - dont certains murs s’effritent - et assister au repas du midi - la cantine est très mal insonorisée. »
Les parents demandent toujours une ouverture de classe et ont refusé la proposition de l’inspection académique de radier 17 enfants qui ne se sont toujours pas présentés à l’école. « Sur les 17 absents, 13 sont excusés, donc vont revenir », rappelle une maman. « Certes il n’y a que 9 enfants dans la Clin (ndlr : classe d’intégration pour les élèves non francophones) mais d’autres enfants y arriveront en cours d’année scolaire. L’an dernier, ils étaient en moyenne 15 élèves dans la Clin, et ils étaient 16 dès la mi-septembre. »
Les parents tiennent à donner le maximum de moyens à cette école qui n’est pas classée en ZEP (zone d’éducation prioritaire) mais qui accueille des enfants de trente nationalités différentes. « Cette diversité est une richesse. Et nous avons aussi la chance d’avoir une équipe pédagogique stable, explique une maman. Du coup, depuis quelques années, on assiste dans le quartier à un phénomène intéressant de revalorisation de l’école publique : les parents les maintiennent dans l’école publique en élémentaire plutôt que de les inscrire dans le privé », explique une mère de l’élémentaire. « Finalement, notre mouvement est aussi une façon de défendre l’école publique », poursuit-elle, en ouvrant la porte d’une salle qui pourrait accueillir une classe supplémentaire. Et garantir aux enfants de bonnes conditions de travail.
FH.