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Présidentielle. - Ce que veut la CFDT pour l’école (communiqué). - Les priorités du Sgen-Cfdt (dossier)

12 avril 2017

[Adresse] “Ce que veut la CFDT pour l’Ecole”

La CFDT et ses fédérations de l’Education, SGEN et FEP, interpellent les candidats à l’élection présidentielle sur leur programme pour l’Ecole.

Pour répondre aux défis de la transition écologique, de la transition numérique, de la crise démocratique, la France a besoin de construire une école républicaine du XXIe siècle, cela demande un réel investissement.

Pour être à la hauteur des enjeux de son temps, une politique éducative ne peut évidemment ni être pilotée par la logique de réduction budgétaire, ni par la nostalgie d’un âge d’or aussi élitiste que mythique.

La CFDT et ses fédérations éducation (SGEN et FEP) saisissent l’occasion de la campagne présidentielle pour redire leur conception de ce que doit être une politique éducative ambitieuse.

Il est d’abord impératif de réussir à mobiliser par un dialogue territorial constructif tous les acteurs potentiels : l’État, les collectivités territoriales, les personnels, les parents, les associations. L’élaboration de partenariats et d’alliances éducatives est nécessaire pour répondre aux enjeux des projets éducatifs territoriaux, pour faciliter l’ouverture culturelle et sociale que permet la semaine de quatre jours et demi. Ce type de partenariats est indispensable pour permettre la réussite du plan numérique.

Une réelle ambition éducative implique ensuite de se donner les moyens de faire réussir tous les élèves et de réduire les inégalités qui minent le système éducatif. Ne nous y trompons pas, les écarts de réussite nuisent à tous les élèves, et pas seulement à ceux qui échouent. L’école doit prendre à bras le corps la question de la réduction des inégalités sociales et celle du décrochage. La loi de refondation avait fixé cet objectif : le socle commun de compétences, de connaissances et de culture, les cycles, le dispositif « plus de maîtres que de classes » et la relance de l’éducation prioritaire sont allés dans ce sens. L’ensemble doit être pérennisé et surtout poursuivi.
Ainsi, la notion de socle commun a été consolidée mais l’évaluation par compétences est encore trop timide, la réforme des rythmes scolaires est restée au milieu du gué, le lycée ne peut rester le même alors que le collège comme le supérieur évoluent… La refondation n’aura de sens que si elle est menée jusqu’au bout, sans renoncement et encore moins de retours en arrière.

La lutte contre les inégalités scolaires passe aussi par moins de ségrégation et plus de mixité sociale. C’est une condition de réussite scolaire et de consolidation du lien social. Cependant l’école ne peut à elle seule faire de la mixité là où la politique de la ville n’y parvient pas. La CFDT et ses fédérations sont favorables à toute démarche qui permet de faire progresser la mixité sociale et l’hétérogénéité des publics scolaires dans les établissements scolaires, en cohérence avec ses propositions sur le logement, l’urbanisme, les parcours de formation et les parcours professionnels.

Le temps d’une politique éducative n’est pas celui d’une mandature présidentielle : elle doit en effet s’inscrire dans le temps long pour aboutir. Il faut du temps pour s’approprier les nouveaux programmes et la nouvelle organisation du collège. Il faudra du temps pour faire du lycée la première partie d’un continuum bac -3 bac+3 qui permette, après le temps de la scolarité commune, la différenciation des parcours des élèves jusqu’à l’insertion professionnelle et/ou la poursuite d’études supérieures. Il faudra du temps enfin pour atteindre l’objectif d’une école inclusive et bienveillante pour tous les élèves, quelles que soient les particularités de leurs besoins éducatifs et pour permettre à tous et à chacun de progresser et de réussir sans viser un seul modèle de réussite scolaire et sociale. Il y a pour cela besoin d’accompagnement professionnel (pour faire évoluer les pratiques pédagogiques et les gestes professionnels), de personnels accompagnants le handicap formés et reconnus, d’équipes pluriprofessionnelles complètes, de partenariat plus approfondi avec les structures médico-sociales et médico-éducatives.

Il est également indispensable d’inscrire l’école dans un processus de formation tout au long de la vie. C’est une condition du nouveau modèle de développement que nous voulons, qui soit inclusif et qui permettent une montée générale des compétences. Pour cela, la réussite de la transition entre l’école et la vie professionnelle doit être un objectif appuyé de la politique d’investissements publics. L’orientation et l’accompagnement dans le parcours scolaire et vers l’emploi constituent un ensemble clé pour favoriser une insertion professionnelle réussie. Il convient dans ce sens de développer et promouvoir l’alternance, la valoriser dans tous les secteurs, et garantir aux apprentis un environnement favorable : logement, santé, protection so­ciale, aide financière, statut... Mieux articuler formations initiale et continue constitue un facteur favorable à la fois à une économie de haut niveau et à la réduction des inégalités.

Enfin, une politique éducative ambitieuse doit tenir compte des personnels qui la mettent en œuvre. Le rétablissement d’une véritable formation initiale dans le cadre des ESPE (Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation) et des Instituts de formation du privé, composantes des universités, a été une étape importante, parce qu’enseigner est un métier qui s’apprend. Mais il est nécessaire aussi, dans ce cadre, d’investir dans une formation continue en lien avec la recherche. Enseigner est en effet un métier qui se perfectionne tout au long de la vie professionnelle : c’est bien en diversifiant et en facilitant la mutualisation des pratiques pédagogiques qu’on permet la réussite de tous les élèves. L’expertise des équipes et leur autonomie doivent être reconnues en renforçant un dialogue social de qualité à tous les niveaux de l’institution. Enfin l’investissement des agents doit être reconnu financièrement : le protocole PPCR (Parcours professionnels, carrières et rémunérations) est à ce titre un cadre de revalorisation qui doit être pérennisé.

Laurent BERGER, secrétaire général de la CFDT
Catherine NAVE-BEKHTI, secrétaire générale du SGEN-CFDT
Bruno LAMOUR, secrétaire général de la FEP-CFDT

Extrait de cfdt.fr du 10.04.17 : Ce que veut la Cfdt pour l’école

 

Ce dossier a été remis aux candidats à l’élection présidentielle (à l’exception de la candidate du Front National) et transmis aux journalistes du champ de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Dossier Présidentielles 2017« Les systèmes éducatifs et universitaires français sont régulièrement au cœur du débat public : leurs objectifs, leur efficacité sont questionnés. Nos services publics d’éducation, d’enseignement supérieur, de recherche, de jeunesse et des sports, et d’enseignement agricole public se sont transformés, continuent de le faire.

En tant que syndicat qui rassemble tous les personnels, quels que soient leur métier et leur statut au sein de ces services publics, la fédération des Sgen-CFDT défend les intérêts de tous les personnels. Nous portons aussi une vision des services publics d’éducation compris au sens large et des transformations à mener pour améliorer aussi bien la qualité du service public que les conditions de travail des personnels.

Le dossier que nous vous adressons rassemble nos analyses et propositions sur des thématiques qui nous semblent devoir être au cœur de l’élaboration des politiques publiques dans les 5 années à venir. Il ne s’agit donc pas pour nous de présenter de manière exhaustive les revendications que nous portons. »

TABLE DES MATIERES
Introduction 3
Vœu commun (présenté au CSE de janvier 2017 par le Sgen-CFDT, la Fep-CFDT, l’Unsa-Éducation et ses syndicats, la FCPE, la JPA, la Ligue de l’enseignement, l’Unef, la Fage, le SNPTES, le SGL4)
L’autonomie selon le Sgen-CFDT  : collégialité, démocratie et pouvoir d’agir aux personnels 7
Formation initiale 12
Un contexte d’intensification du travail 14
Égalité entre les femmes et les hommes 18
Ambition inclusion 21
Un lycée polyvalent et modulaire pour un cursus bac–3/bac+3 25
Nos revendications pour l’enseignement supérieur et la recherche 28
Crous : fonctionnarisation 46
L’enseignement agricole 48

 

EXTRAIT

Nos organisations saisissent l’occasion de cette première réunion d’une année
électorale essentielle pour réaffirmer leur conception de ce que doit être une poli-
tique éducative ambitieuse :
 Une politique éducative ambitieuse ne peut évidemment être pilotée ni par
des logiques de réduction budgétaire et de gestion au jour le jour, ni par la
nostalgie d’un âge d’or aussi élitiste que mythique, mais par une vision prospective ancrée dans les réalités sociales et les enjeux du siècle. Pour répondre
aux défis de la révolution numérique, à celui de la transition écologique, à des
enjeux économiques et sociaux mondialisés sources de tensions et de replis,
et à un questionnement légitime du fonctionnement de la démocratie et des
démocraties, la France a besoin, en réaffirmant les valeurs républicaines qui la
fondent, de consolider son École, l’École du XXIe siècle.
Cela demande de la créativité, de l’ambition et de multiples investissements.

 Une politique éducative ambitieuse est possible à condition de mobiliser par
un dialogue national et territorial tous les acteurs concernés : l’État – dans
l’exercice de l’ensemble de ses missions éducatives coordonnées au sein d’un
pôle interministériel éducatif, les collectivités territoriales, le monde associatif,
l’ensemble de la communauté éducative... La participation des parents est
indispensable et passe par leur implication dans tous les espaces de discussion
et de décision. La parole des élèves doit aussi être entendue car ils ont leur
mot à dire sur les questions éducatives qui les concernent en premier lieu.
L’élaboration de projets partagés s’appuyant sur des partenariats, et le principe
de coéducation est nécessaire pour répondre aux enjeux des politiques
éducatives territoriales incluant les projets éducatifs territoriaux (PEDT), de
l’ouverture culturelle et sociale que procurent les nouveaux temps organisés dans la logique de la réforme des temps scolaires ou de la transformation numérique.

 Une politique éducative ambitieuse doit se donner les moyens de faire réussir
tous les élèves, tous les enfants, tous les jeunes et de réduire les inégalités qui
minent notre système éducatif.
Ne nous y trompons pas, les écarts de réussite nuisent à tous les élèves, et pas seulement à ceux qui échouent. La Refondation avait fixé cet objectif. Le socle commun de compétences, de connaissances et de culture, les nouveaux cycles, la priorité au primaire, le dispositif « Plus de maîtres que de classes », la refondation de l’éducation prioritaire et la réforme du collège sont allés dans ce sens. Mais l’ensemble reste à inscrire dans la durée pour le consolider et d’autres réformes sont encore nécessaires. L’échéance n’est donc pas la seule rentrée scolaire 2017. Il faudra aussi faire du lycée la première partie d’un continuum bac –3#/#bac+3 qui, après le temps de la scolarité commune, enrichisse le parcours des élèves en s’appuyant sur les projets de chacun, une pédagogie différenciée qui doit ambitionner l’accès aux études supérieures au plus grand nombre jusqu’à l’insertion sociale, professionnelle.

 Une politique éducative ambitieuse doit en effet s’inscrire dans le temps long
pour aboutir. Le temps du développement d’une politique éducative n’est pas
celui d’une mandature présidentielle. S’approprier la logique et le contenu
des nouveaux programmes, la nouvelle organisation notamment du collège
qui en découle nécessite du temps. Faire accepter les différences et leur richesse, dans une école inclusive et bienveillante pour tous les élèves, quelles
que soient les particularités de leurs besoins éducatifs (moyens en personnels
sociaux et de santé, besoin d’accompagnants, de partenariats), doit être un
combat de tous les jours porté par l’ensemble de l’institution et la communauté éducative.
La construction de dynamiques rassemblant l’ensemble des acteurs éducatifs
dans des politiques publiques émancipatrices et innovantes au plus près des réalités singulières des territoires doit s’inscrire dans la durée.

 Enfin, une politique éducative ambitieuse doit prendre en compte et valoriser
tous les personnels, enseignants et non-enseignants, qui la mettent en œuvre dans l’ensemble du système éducatif, scolaire et hors scolaire.
Le rétablissement d’une véritable formation initiale des enseignant(e)s dans
le cadre des Éspé, composantes des universités, a été une étape importante.
Enseigner est en effet un métier, quelle que soit la voie de formation, qui doit
s’enrichir, se dépasser, se projeter, se perfectionner tout au long d’une vie d’enseignement. C’est bien en diversifiant et en enrichissant ses pratiques pédagogiques que l’on contribue à la réussite de tous les élèves. La question de la
relation aux parents doit être intégrée à la formation des enseignants, pour
rendre effective la coéducation.
Il est également indispensable d’investir dans une formation continuée et
continue en lien avec la recherche pour tous les professionnels de l’Éducation.
La reconnaissance, la valorisation et la pérennisation du rôle et des missions
de tous les personnels éducatifs sont une exigence afin de garantir une politique publique d’Éducation ambitieuse et de qualité.
Elle doit être réalisée au sein de chacun des départements ministériels contribuant à la mission éducatrice de l’État.
L’expertise des équipes et leur autonomie doivent être reconnue à travers
des modalités d’évaluation renouvelées et en renforçant un dialogue social de
qualité à tous les échelons de l’institution.
L’investissement de tous les agents publics doit également être reconnu financièrement : le protocole Parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR) est à ce titre un cadre de revalorisation qui doit être pérennisé.

&nbsp,

EXTRAIT
L’autonomie selon le Sgen-CFDT : collégialité, démocratie et pouvoir d’agir aux personnels 7

Pour notre syndicat, l’autonomie des établissements, de la maternelle à l’université, doit reconnaître la légitimité et la capacité des acteurs locaux à mettre en
œuvre les grandes orientations ministérielles en matière d’éducation et de formation, en tenant compte des spécificités de leur établissement, de leur environnement et des publics accueillis.
L’autonomie développée au niveau de l’établissement doit donc être un levier
pour permettre un fonctionnement plus démocratique et collégial.
Elle a pour objectif de dynamiser la démocratie locale et d’inciter les membres de l’établissement à devenir des concepteurs responsables.

DANS LE PREMIER DEGRÉ
Dans le premier degré, la question de la gouvernance se pose de manière singulière car l’école n’est pas un établissement public.
Elle ne dispose donc d’aucun statut légitimant une prise de décision réellement autonome. Comment piloter une École au plus près de ses besoins quand les lieux où se prennent les décisions pour les personnels et les élèves en sont éloignés ? C’est au niveau départemental ou des inspections de circonscription que le pilotage pédagogique s’effectue, alors que l’organisation matérielle et périscolaire dépend de la municipalité. Ces décisions hors les murs, dans des lieux différents, engendrent inadéquation avec les besoins, lourdeur de fonctionnement et incompréhension des personnels. Les adultes des écoles sont de fait dépossédés d’une grande part de l’organisation qui les concerne et pour laquelle ils devraient pouvoir décider collectivement. Les enseignants y voient un manque de reconnaissance de leur expertise et de leur capacité à concevoir et à agir.

C’est au directeur ou à la directrice que revient, avec l’équipe enseignante, la gestion de cette contradiction, en assumant le plus souvent une gestion de classe au quotidien. Cela n’est plus acceptable. Que l’école soit urbaine ou rurale, les problématiques se rejoignent : importance grandissante des questions de sécurité des personnes et des biens, manque de temps, besoin d’aide administrative pérenne, incapacité à s’organiser en toute autonomie, absence de légitimité face aux acteurs locaux, besoin d’adultes dans l’École pour faire face à tous les aléas du quotidien et manque de reconnaissance de l’institution...

Pour le Sgen-CFDT, le statu quo n’est plus possible. Aujourd’hui, se donner les moyens structurels d’améliorer le fonctionnement des écoles est un impératif.
Notre organisation, dans l’esprit du droit à l’émancipation défendue par la CFDT, demande plus d’autonomie pour les écoles afin que les équipes puissent légitimement faire les choix d’organisation qui les concernent. Pour pouvoir s’exercer, cette autonomie doit s’accompagner de la délégation des moyens nécessaires.
Elle doit également être organisée et structurée par des statuts d’établissement public originaux qui organisent la vie démocratique de l’École. Les modèles existants d’établissements de l’enseignement supérieur ou du second degré doivent être expertisés mais une simple transposition aux écoles serait une erreur. Proche des citoyens par sa mission, par son rattachement aux communes et par son implantation géographique, l’École occupe une place singulière.
Cette particularité doit transparaître dans des statuts ambitieux en matière de
démocratie sociale et de projet éducatif et pédagogique.

DANS LE SECOND DEGRÉ
Pour le Sgen-CFDT, l’établissement du second degré est au cœur d’une contradiction majeure : l’extraordinaire responsabilité qu’on lui attribue dans la réussite des élèves en regard de l’autonomie très faible qui lui est accordée.
Il lui reste pourtant une autonomie pédagogique, qu’il peut saisir en élargissant
les marges de manœuvre des équipes et en redynamisant la démocratie locale,
pour passer d’une liberté individuelle des acteurs à une responsabilité collective
au niveau de l’établissement.
La question du rôle du chef d’établissement doit également être posée. S’il doit rester le représentant de l’État et être le garant des objectifs nationaux, il doit
également être en mesure de placer en synergie les équipes et de permettre au
collectif de construire de vrais projets d’établissement qui s’appuient sur les besoins identifiés localement. Ce statut de représentant est à différencier de celui de
président des instances.
En effet, le chef d’établissement, s’il doit rendre compte de la politique qu’il conduit au nom du projet collectif, ne peut être juge et partie.
Le Sgen-CFDT propose que la présidence des instances ne soit plus cumulable avec le
rôle de représentant de l’État. L’autonomie, telle que revendiquée par le Sgen-CFDT,
n’est donc pas l’autonomie du chef d’établissement mais l’autonomie des équipes. [...]

Extrait de sgen-cfdt.fr du 11.04.17 : Dossier Présidentielles. Priorités du Sgen-Cfdt

 

Voir aussi

Le Sgen-CFDT et la campagne présidentielle – Entretien avec Catherine Nave-Bekhti (secrétaire générale du Sgen-Cfdt)

Extrait de sgen-cfdt.fr du 06.04.17 :Campagne présidentielle

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