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L’ouverture sociale et les lycées professionnels à la radio et à la télévison : 1 fiction, 1 documentaire et 1 reportage cette semaine

10 janvier 2006

Mercredi 11 janvier à 20 h 55 sur France 2

Extrait du site de « France 2 » du 09.01.06 : « Par la grande porte » Film - chronique

Pour diversifier le vivier de ses futures élites et donner leur chance à des candidats de milieux défavorisés, une grande école d’administration parisienne ouvre ses portes à des étudiants de banlieue. C’est la chance que saisissent Tahira et Yacine, deux brillants représentants de l’immigration en France. Yacine, extraverti et volubile, est d’origine maghrébine. Il ment avec aisance sur la profession de son père et son mode de vie, cherchant l’intégration à tout prix. Bien différente est la jeune Tahira, née en France de parents pakistanais et dont l’oncle tient un restaurant à Paris où il emploie toute sa famille.

Une fiction intéressante qui parle de façon réaliste de certains milieux étudiants. La réalisation et l’interprétation font mouche.

Origine : Fra. (2005) Stéréo.

Scénario : Laurent Jaoui et Alexandra Deman.

Musique : François Staal.

Réalisation : Laurent Jaoui.

Distribution : Maria Kiran (Tahira), Driss Ramdi (Yacine), Florian Cadiou (Stanislas), Célyne Tolosa (Marie-Laure).

Date : 11/01/2006

Horaire : 20H55 - 22H40

Durée : 105 mn

Extrait du site de « 20 minutes » du 09.01.06 : Sciences-Po, le sujet bien réel d’une fiction

Tahira est une brillante élève de terminale, issue d’une modeste famille pakistanaise de Seine-Saint-Denis. Dans « Par la grande porte », téléfilm diffusé demain sur France 2, elle accède après le bac au prestigieux « Institut des hautes études politiques ». Et inaugure ainsi une voie d’entrée parallèle réservée aux jeunes des milieux défavorisés. L’allusion à Sciences-Po et à ses « Conventions d’éducation prioritaire », créées en 2001 pour les bacheliers de ZEP, est transparente. « Les dispositifs visant à démocratiser l’accès à notre école concernent 189 étudiants, confirme Cyril Delhay, responsable de ces conventions. Mais le téléfilm de France 2 reste une fiction, nous ne nous y associons en aucun cas ! »

Et pour cause. Par la grande porte souligne les cahots de la première « promo ZEP » : mépris teinté de racisme de certains profs et élèves d’un côté, incompréhension des proches de Tahira de l’autre... « Nous voulions tourner dans les locaux de Sciences-Po, explique Laurent Jaoui, le réalisateur. Nous avons donc envoyé le scénario à la direction. Très soucieuse de son image, elle nous a interdit d’utiliser le nom de l’école. Finalement, ça nous a donné une plus grande liberté de narration. » Le scénario, basé sur « six mois de recherche et d’entretiens avec six jeunes en cours de cursus », insiste sur les embûches. Parti pris créatif. « Pour des raisons de fluidité, nous avons rassemblé sur une étudiante imaginaire les anecdotes rapportées par plusieurs personnes, reconnaît Laurent Jaoui. Mais aucun de nos interlocuteurs étudiants ne nous a accusés de caricature. » Confirmation d’un étudiant concerné : « Le débat n’est plus aussi violent qu’en 2001-2002, mais notre légitimité est encore discutée. »

Lancé il y a deux ans, le téléfilm a été rattrapé par l’actualité. Dans la foulée des émeutes en banlieue, le Premier ministre a décrété 2006 « année de l’égalité des chances ». « Cela prouve notre ancrage dans le monde d’aujourd’hui, jubile Perrine Fontaine, directrice de la fiction de France 2. Du coup, nous avons avancé la diffusion de quelques mois. » Histoire de ne pas rater le train du réel.

Dan Israel

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Jeudi 12 janvier à 22 h 20 sur Arte

Extrait de « L’Humanité » du 07.01.06 : Des jeunes lycéens déjà ouvriers...

Un documentaire dévoile le quotidien d’un établissement professionnel (en ZEP) du Val-d’Oise.

La Vie par les bords, Arte, 22 h 20 jeudi 12 janvier
« Mécanique pour les garçons, cuisine, sanitaire et social pour les filles. » La première phrase du documentaire réalisé par Fabrice Cazeneuve donne le ton. C’est en compagnie de l’écrivain François Bon qu’ils ont décidé de filmer le quotidien des élèves du lycée professionnel Fernand-Léger à Argenteuil, dans la banlieue nord-ouest de Paris. François Bon y anime depuis quelques années des ateliers d’écriture. Le but : coucher sur le papier leur quotidien pendant les stages. Le documentaire prolonge ce travail d’écriture par le biais de l’image.
À la manière d’un journal intime filmé, ils décrivent leurs émotions, leurs rencontres et aussi leurs déceptions. Beaucoup expriment un malaise. Celui de n’avoir rien choisi. Celui d’avoir été réorientés d’office vers une filière technique. Beaucoup s’imaginent mal passer leur vie dans la même usine. C’est ce passage du monde de l’école aux réalités du monde du travail que le réalisateur a voulu filmer. Même si le projet initial a quelque peu évolué : « Au départ, il était question de s’intéresser à quelques jeunes, de les suivre jusque dans la sphère privée et d’en faire des portraits. Mais, très vite, nous avons été confrontés pour certains à la méfiance et à la timidité, pour d’autres au refus de se livrer et de dévoiler leur intimité », explique Fabrice Cazeneuve.

Le documentaire est donc une sorte de mosaïque, où s’entremêlent les discussions des élèves avec leurs professeurs, des entretiens individuels pendant les stages et des réactions des élèves, attrapées au vol dans la cour du lycée. Il y a également le travail d’écriture commencé avec François Bon. Fabrice Cazeneuve filme les jeunes en train de lire leurs propres textes. Timides et introvertis, les garçons se dévoilent plus facilement à travers l’écriture. Pour autant, c’est le journal d’une élève en sanitaire et social qui fut un des déclencheurs du documentaire. « Les élèves sont à un moment crucial de leur vie. C’est là que se dessinent des vocations, des échecs, c’est là que se formulent des choix de vie. Le journal d’Ester, une des élèves, a été un élément déclencheur du film car elle raconte son premier stage en tant qu’aide-soignante dans une maison de retraite. Elle est confrontée à la maladie et à la mort. Et comprend la difficulté du métier auquel elle se destine : passer sa vie au service des autres. »

Pour beaucoup de jeunes, atterrir dans un lycée professionnel constitue un échec. Les filières générales ne veulent plus d’élèves en difficulté et les réorientent vers ces lycées techniques. Mal considérés, ces élèves sont pour la plupart d’entre eux issus de familles immigrées. Leurs parents sont ouvriers, agents d’entretien ou au chômage. « Ils ont peu de perspectives de vie et ce, malgré le travail d’enseignants mobilisés pour eux. Leur situation est fragile. Ils sont perdus entre deux cultures. Nostalgiques de leur pays d’origine qu’ils ne connaissent pas toujours, ils vivent en France dans un univers hostile qui ne leur donne pas accès à l’égalité des chances », analyse le documentariste.

Les jeunes sont conscients des limites de ces formations techniques. Ils sont conscients des obstacles pour évoluer dans le monde du travail. « On peut appeler ça comme on veut, agent d’entretien ou d’hygiène, moi je dis qu’on est des femmes de ménage, ni plus ni moins », assène une élève. Le constat de la reproduction sociale est flagrant. « L’école ne joue pas son rôle d’intégration. On est recalé par la société », martèle une autre. Et une troisième de lâcher : « Le racisme est un obstacle aussi. »
Le réalisateur espère que « ce documentaire témoigne avec sensibilité d’une réalité complexe que l’on connaît peu. Cette réalité fragile et douloureuse est celle de nombreux jeunes ».

Ixchel Delaporte

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Dimanche 15 janvier à 9 h sur France-Inter

Extrait de « L’Expresso » du 09.01.06 : Pédagogie : La discrimination positive interrogée par France Inter

Il y a cinq ans, dix-sept jeunes filles et garçons issus des lycées en zone d’éducation prioritaire de la région parisienne et de Lorraine faisaient leur entrée à Sciences Pô après avoir été admis sur dossier et non par le biais du concours traditionnel. Richard Descoing, le directeur de l’IEP de Paris voulait ainsi montrer que les Grandes Ecoles ne pouvaient continuer d’ignorer indéfiniment les compétences, le travail et la volonté de milliers de jeunes appartenant à de modestes familles. En juin 2006, quinze de ces dix-sept étudiants achèveront leurs études.

Marie-Christine Le Du mène l’enquête sur France Inter dans "Interception", dimanche 15 janvier de 9 à 10 heures.

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