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Mixité sociale et sectorisation multicollèges à Paris. Les points de vue du Sgen et du Snes

17 janvier 2017

Mixité sociale et secteurs scolaires à Paris

Le Sgen-CFDT est favorable à toute démarche qui permet de faire progresser la mixité sociale et l’hétérogénéité des publics scolaires dans les collèges. Celle-ci est une condition de réussite scolaire et de consolidation du lien social.

La mixité et le pacte républicain
mixité sociale en classe

Le Sgen-CFDT a accueilli favorablement les annonces ministérielles faites en novembre 2015 et il soutient les expérimentations prévues à la rentrée scolaire 2017, notamment celles qui concernent des collèges parisiens. Nous ne pouvons accepter que de véritables ghettos se soient installés dans certains quartiers de la capitale.

Le pacte républicain repose sur les valeurs de liberté, d’égalité, et de fraternité, qui constituent la devise de la République. Il se fonde sur la volonté de faire vivre ensemble tous les citoyens en luttant contre toutes les discriminations, les inégalités et les ghettos.

La mixité sociale est une exigence au sein de l’école car elle ne peut pas transmettre une appartenance commune à la République sur des processus d’exclusion et de ségrégation.

Il ne s’agit pas d’un débat droite-gauche mais d’un enjeu majeur pour l’avenir de notre société si on ne veut plus entretenir une bombe à retardement exploitée par des partis extrémistes.

Les effets de la mixité sont primordiaux en termes de cohésion sociale parce qu’une nation ne se construit pas en isolant les élèves dans des ghettos en fonction de leurs revenus et de leur origine.

La mixité pour construire la réussite de tous les élèves
La mixité sociale est une condition incontournable pour améliorer le niveau des élèves les plus fragiles, sans pour autant tirer les autres vers le bas.

La mixité au sein des établissements scolaires est un objectif nécessaire mais pas suffisant.

mixité sociale au collège

Il faut également veiller à la constitution des classes pour ne pas créer de ségrégation à l’intérieur des établissements.
Il est indispensable de faire évoluer les pratiques pédagogiques : former à enseigner en classe hétérogène, développer une pédagogie différenciée et mettre en œuvre des stratégies collaboratives entre les élèves sont indispensables, sinon le bon usage de la mixité ne sera pas effectif et risque même d’être contreproductif.

Le rôle des parents

On ne peut pas avoir une politique de mixité sociale efficace et qui s’inscrit dans la durée sans l’adhésion et le soutien des parents.

Les parents issus des couches sociales les plus favorisées doivent être conscients de l’intérêt qu’ils ont à scolariser leur enfant dans des écoles à population mixte. Pour cela il faut que l’offre scolaire soit identique dans tous les établissements. C’est à ce titre que l’institution et les collectivités ont un rôle majeur à jouer.

De même, il est nécessaire d’associer et non d’opposer l’enseignement public et privé à cette volonté de mixité et de d’ambition nationale fondée sur le pacte républicain.

Le Sgen-CFDT s’engage à la fois dans le discours et dans les actes pour les expérimentations parisiennes de mixité sociale.

Même si elles sont limitées, même si elles ne sont pas à l’échelle du tout Paris, il est important de soutenir les initiatives et de démontrer qu’elles peuvent apporter des réponses efficaces aux discriminations d’une part et à la réussite de tous les élèves d’autre part.

Une délégation du Sgen-CFDT Paris, composée d’enseignants et de personnels de direction, a été reçue par le Recteur de la région académique Île de France, Gilles Pécout, le 19 décembre 2016.

Le Sgen-CFDT a affirmé son soutien au processus d’expérimentation dans les secteurs proposés par le Rectorat, tout en demandant d’accompagner les expérimentations en termes de moyens et d’accompagnement pédagogique. De même, le Sgen-CFDT a demandé que la collectivité s’engage très concrètement pour la réussite de ces expérimentations.

Le Sgen-CFDT a exprimé sa volonté d’étendre ces expérimentations à d’autres secteurs de la capitale.

 

Dernière minute

Suite à cette rencontre, des avancées importantes ont été faites concernant l’expérimentation dans le 18ème arrondissement.

Du côté du Rectorat :
Création d’un poste de CPE supplémentaire ;
Alignement des moyens sur les collèges concernés pour des effectifs de classe ne dépassant pas les 25 élèves ;
Alignement de l’offre de formation des collèges concernés (langues et dispositifs) ;
Constitution d’un groupe de suivi de l’expérimentation ;
Formation des équipes pour la prise en compte de la différenciation pédagogique.

Du côté de la Mairie :
Alignement de l’enveloppe budgétaire de financement des projets éducatifs des collèges concernés (triplement du financement pour le collège le plus favorisé) ;
Mise en œuvre de la rénovation du bâti pour les 2 collèges.

Extrait de sgen-cfdt.fr du 09.01.17 : Mixité sociale et secteurs scolaires à Paris

 

Sectorisation multicollèges. Au-delà de l’affichage, favoriser la mixité sociale
L’université syndicaliste, n° 767, 14 janvier 2017, page 4

Un secteur scolaire pour plusieurs collèges : c’est une expérimentation tentée dans quarante-six départements qui vise à favoriser la mixité sociale

La ministre de l’Éducation nationale a présenté, le 13 décembre 2016, un retour d’expérience et les nouveaux projets de secteurs multicollèges pour la rentrée 2017. Les chiffres fournis montrent des évolutions très faibles de la mixité sociale voire contradictoires avec l’objectif d’équilibre des origines sociales entre les collèges, comme à chacun pourra s’en faire une idée en examinant le dossier.
Voir le dossier

Les quatre-vingt-deux nouveaux projets pour 2017 sont multiples et si la mixité sociale reste l’objectif principal, les modalités sont assez différentes. Plusieurs projets contraignent l’affectation des élèves dans un collège au fait que leur école ait participé au dispositif « continuité des parcours du cycle 3"
et au conseil école-collège.

D’autres reviennent à des méthodes classiques comme la création d’une LV2 rare (chinois à Brest par exemple). Certains veulent impliquer dans l’expérimentation les collèges privés sous contrat mais, comme à Redon en 2016, il n’est pas précisé comment ceux-ci participent au rééquilibrage et à la mixité sociale scolaire. Enfin les objectifs sont nuancés, il s’agit le plus souvent de déségréguer un collège recevant une majorité d’élèves de milieux défavorisés, mais aussi de déségréguer des collèges recevant des élèves de milieux très favorisés en refusant les dérogations à la carte scolaire.
À ces expérimentations reconnues par le ministère, on doit ajouter les expériences locales comme certaines de l’académie de Paris. Les parents et les équipes des collèges concernés vont être informés en ce début d’année.

Le SNES-FSU appelle les collègues à s’exprimer sur les dispositifs envisagés et à informer les sections départementales lorsqu’ils se mobilisent contre ceux qu’ils jugent négatifs.

PLUS DE MIXITÉ ?
Contraindre les collèges privés à plus de mixité en les faisant entrer dans une procédure commune d’affectation des élèves au collège est un moyen envisagé par des économistes (notamment T. Piketty dans une étude sur la situation à Paris). Ces établissements qui bénéficient de financements publics doivent être soumis aux mêmes obligations de mixité que les établissements publics. Cela ne doit pas conduire à de nouveaux privilèges pour l’enseignement privé mais suppose au contraire que l’État et les départements se donnent les moyens de pénaliser financièrement les établissements qui n’accueilleraient pas un public mixte socialement.
Par ailleurs, sans lutte conjointe pour plus de mixité urbaine, tout travail sur la carte scolaire aura une portée limitée voire inexistante dans certains secteurs.
Daniel Le Cam

 

À PARIS : ÇA COINCE
L’expérimentation se fait sur quatre secteurs choisis uniquement dans les trois arrondissements les plus populaires de la capitale. En faisant ce choix, cédant ainsi aux maires des arrondissements les plus bourgeois qui n’en voulaient pas, le rectorat de Paris prend le risque de conforter le sentiment que la mixité sociale est une charge supplémentaire infligée aux classes moyennes pendant que d’autres, dans les beaux quartiers, protégés par leur patrimoine, pourront continuer l’entre-soi des plus favorisés. L’opposition des parents de l’un des collèges concernés est immédiatement interprétée par d’autres comme un refus de la mixité.
Le rectorat a fait le choix d’informer les parents d’élèves, très tardivement, et d’écarter totalement les enseignants de cette concertation. Les parents dans certains quartiers sont maintenant très divisés.
Nos collègues sont surtout attentifs aux modalités concrètes de mise en œuvre et aux moyens accordés.
Dans le 18e arrondissement, là où l’expérimentation soulève le plus de réticences, leurs protestations ont porté leurs fruits : la DHG de l’un des deux collèges est alignée sur l’autre qui, classé REP, bénéficiait de moyens spécifiques, le nombre d’élèves par classe sera limité à 25, ouverture de deux classes bilangues, création d’une LV1 allemand et d’une LV2 italien...
Mais les réticences demeurent : quand un collégien sur trois est scolarisé dans le privé à Paris, tout dispositif qui exclurait l’enseignement privé fait prendre le risque majeur d’encourager le contournement de la carte scolaire.
Thierry Ananou

Extrait de snes.edu d4 14.01.17 : Sectorisation multicollèges.

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