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Le compte rendu par ToutEduc de la rencontre OZP sur le Manifeste pour l’éducation prioritaire

12 janvier 2017

Le label éducation prioritaire "fait tache" pour certains qui demandent sa disparition. D’autres disent que l’éducation prioritaire ne doit plus donner lieu à un saupoudrage de moyens mais à leur concentration, les mêmes soutenant toute demande d’extension de sa géographie ! Clarifier ce qu’est l’éducation prioritaire, c’est donc l’objet d’un "Nouveau Manifeste pour l’éducation prioritaire", le précédent manifeste remontant à 2006. C’est en substance le propos de Marc Douaire, président de l’OZP, lors de la présentation de ce texte hier 11 janvier.
Le dialogue avec des enseignants venant de lycées mobilisés pour leur maintien en éducation prioritaire a d’ailleurs permis à l’association de réaffirmer ses positions et, en premier lieu, que l’éducation prioritaire n’est ni une machine à mettre en place des indemnités ou des primes, ni une machine à distribuer des postes supplémentaires. Pour elle, il ne faut pas confondre toute présence de moyens supplémentaires liée à des situations qui le nécessitent, en particulier dans un certain nombre de lycées, avec ce qu’est l’éducation prioritaire.

Pour l’OZP, en effet, le cœur de l’éducation prioritaire, c’est une politique territoriale inter-degrés et partenariale qui va de la maternelle au collège et qui réunit enseignants, parents, associations, collectivités locales. L’Observatoire rappelle que cette politique a été conçue comme dérogatoire au droit commun et s’applique dans les territoires où le fonctionnement ordinaire du service public ne peut plus être assuré. Ce qui signifie un nombre limité de zones, l’attribution de moyens et de postes supplémentaires s’y effectuant dans le cadre de projets locaux. L’éducation prioritaire ne peut en aucun cas être envisagée comme un dispositif destiné aux couches populaires pour permettre à l’ensemble du système scolaire de perdurer en l’état, au seul bénéfice des milieux sociaux favorisés. Elle n’a de sens que s’il y a en même temps transformation du système éducatif. C’est pourquoi l’éducation prioritaire s’inscrit pleinement dans la logique de la mise en œuvre de la refondation de l’Ecole.

Le Manifeste appelle l’ensemble des forces politiques, syndicales et sociales à « sanctuariser » cette politique au travers de priorités, notamment :

- y conserver les "ressources" que sont les personnels sur fonctions spécifiques, l’aménagement du temps de service des enseignants, les formateurs REP (réseaux d’éducation prioritaire) dont il convient, pour ces derniers, d’augmenter la capacité

– y "entrer par la pédagogie", en choisissant de ne pas consacrer tous les moyens à la diminution du nombre d’élèves par classe mais d’en affecter une part importante au travail collectif et à l’évolution des pratiques professionnelles des adultes

- y encourager les démarches coopératives pour les élèves

– y consolider les réseaux école-collège en faisant du nouveau cycle III (CM1, CM2, 6ème) un maillon fort de ces réseaux et un instrument de rapprochement des cultures professionnelles

– y accentuer la priorité à l’enseignement primaire, notamment avec l’accueil des enfants de moins de trois ans en maternelle et le développement du "plus de maîtres que de classes" au cycle II (CP, CE1, CE2)

– y instaurer un pilotage favorisant la création de collectifs professionnels et s’appuyant sur eux

– y gérer les ressources humaines au service des projets de réseaux, en veillant à ce que les personnels qui s’investissent se voient reconnus, valorisés, dans le cadre d’un référentiel de compétences

– y organiser la convergence de l’ensemble des forces éducatives des territoires prioritaires, leur alliance, autour d’un projet éducatif, culturel et social

– parvenir à ce que l’éducation prioritaire soit réellement une priorité à tous les niveaux de décision de l’institution scolaire.

L’OZP demandera aux candidats à l’élection présidentielle issus des partis républicains de prendre position sur le Manifeste pour l’éducation prioritaire, celle-ci ayant à être distinguée d’une simple politique d’allocation différentielle de moyens que l’association juge par ailleurs nécessaire, pour éviter "le tout ou rien" et pour que soient prises en compte les difficultés d’établissements et d’écoles éprouvant des difficultés mais non inscrits dans la carte des REP et REP+.

Pour l’association, il s’agit bel et bien d’aboutir à ce que l’éducation prioritaire soit "le levier de la refondation de la scolarité obligatoire et de la réussite des élèves de tous les territoires". Pour elle, la "refondation de l’éducation prioritaire est bien engagée", mais elle a besoin de temps. Et le temps de l’éducation, de la réalisation des projets pédagogiques, de la transformation des pratiques professionnelles, est un temps long, de l’ordre de la dizaine d’années, différent du temps de la délibération et de la décision politiques. Or, depuis qu’elle a été mise en place en 1982, cette politique a subi une suite d’abandons et de relances, les cinq dernières années se traduisant, a contrario, par une continuité positive entre l’actuelle ministre et ses deux prédécesseurs. Sur cela également, il serait intéressant d’entendre les réactions des candidats...
Arnold Bac

Le Manifeste ici

Extrait de touteduc.fr du
12.01.17 : L’OZP va demander aux candidats à la présidentielle de prendre position sur son manifeste

 

Voir aussi

Le Café pédagogique rend compte de la Rencontre OZP sur le Nouveau Manifeste pour l’éducation prioritaire

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