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Relance des ZEP à l’Ile Maurice

23 décembre 2005

Extrait de « L’Express.mu » du 22.12.05 : Le projet ZEP remis à neuf pour une efficacité accrue

Un enseignement plus centré sur l’enfant, ses performances, son développement... Ces mesures, applicables dès janvier, devraient augmenter ses chances de réussite.
Le projet des Zones d’Education Prioritaires (ZEP), touchant une quarantaine d’écoles primaires, devrait connaître une nouvelle impulsion l’année prochaine. S’il reste, dans sa vision et sa mise en œuvre, globalement le même, plusieurs retouches seront cependant faites pour obtenir un résultat plus probant.

C’est ce dont il a été question mardi lors de la rencontre entre les maîtres d’école travaillant dans les ZEP et le ministre de l’Education, Dharam Gokhool, à la salle des conférences de l’IVTB House. “Il est vrai que l’initiative de départ était de combattre la pauvreté à travers l’éducation, mais cette mission à été diluée en cours de route. Il est maintenant temps de remettre le projet sur les rails avec l’objectif d’avoir l’engagement, la cohérence, l’équité et l’efficacité”, indique le ministre.

“Interaction entre l’école et les parents”

Dès la rentrée 2006, le ministère s’assurera qu’il y aura une transition plus souple entre le pré-primaire et le primaire. Une Pupil’s Progress Card sera introduite. “Nous pourrons ainsi mieux mesurer les performances et aurons de meilleures indications sur le développement global de l’enfant. Ce sera également un outil d’interaction très utile entre l’école et les parents”, explique Rajesh Parmessa, cluster coordinator pour le projet ZEP.

Le personnel enseignant pourra également compter sur un support plus grand du ministère en ce qui concerne les outils pédagogiques et sera davantage épaulé dans son travail. Les notions de pédagogie inclusive pour asdresser les besoins, préférences et attentes des écoliers seront aussi développées. En d’autres mots, l’enseignement dans les ZEP devrait être plus centré sur l’enfant et moins sur le système. “Je veux que chaque enfant aie la chance de réussir”, insiste Dharam Gokhool.

Les critères sur lesquels le ministère se basait pour faire d’un établissement primaire une école ZEP sont, en outre, appelés à changer. Alors que jusqu’ici, le ministère tranchait selon la moyenne des notes obtenues aux examens du CPE (pas plus de 40%), Dharam Gokhool annonce que ce critère ne sera plus le seul à être pris en compte.

Dès janvier, huit nouvelles écoles rejoigndront les 30 établissements déjà concernés par le projet ZEP, probablement selon les critères actuellement en vigueur. “Nous allons nous baser sur plusieurs paramètres incluant non seulement la performance académique des élèves, mais également les indicateurs socio-économiques du catchment area des écoles”, indique le ministre.

“Un projet à vocation nationale”

Le ministère propose l’utilisation d’un indexe de parité sociale qui serait plus juste pour les écoliers. “Cela nous permettrait d’orienter le projet comme étant à vocation nationale.” De nouvelles stratégies de savoir lire, écrire et compter seront aussi appliquées en janvier.

Par ailleurs, les responsables du projet s’attendent, pour 2006, que les enseignants aient l’attitude requise. “Il faut un changement au niveau de l’attitude de l’enseignant”, plaide Rajesh Parmessa. Parmi les retouches, l’on trouvera également le programme de santé qui était présent lors de la conception du projet, il y a trois ans, mais qui n’a jamais été proprement appliqué. Un atelier de travail a lieu ce matin pour discuter de la mise en application de ce carnet de santé touchant chaque élève des écoles ZEP.
Rémunération

L’allocation des enseignants des ZEP double

Après quelques tergiversations, le gouvernement a tranché. Les enseignants, assistants maîtres d’école et maîtres d’école des écoles ZEP voient leur allocation spéciale prendre l’ascenseur. Elle passe de Rs 1 000 à Rs 2 000 par mois pour les enseignants, de Rs 1 200 à 2 300 pour les assistants maîtres d’école et de Rs 1 500 à Rs 2 500 pour les maîtres d’école. Cette allocation serait à effet rétroactif à partir du 1er juillet 2005. La Government Teachers’ Union (GTU) en a été informé il y a quelques jours lors d’une réunion officielle avec des hauts cadres du ministère des Finances. L’approbation du ministère de la Fonction publique a également été donnée. “Cette somme avait été votée à la suite du budget de l’ancien vice-Premier ministre et ministre des Finances Pravind Jugnauth en mars dernier. A cause du changement de gouvernement, nous étions dans l’incertitude. Nous avions soulevé le problème à plusieurs reprises”, déclare Vinod Seegum, président de la GTU.

“Six mois ont passé et nous n’entendions rien de la part du ministre de l’Education. Nous lui avons posé la question mardi et il ne nous a pas répondu en termes clairs”, explique, pour sa part, Swaley Rojee, président de la Deputy Head Teachers’ Union (DHTU).

Patrick Hilbert

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