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Portrait par Le Monde de Najat Vallaud-Belkacem, qui ne veut pas qu’on la réduise à "la ministre des ZEP"

3 septembre 2016

La benjamine du gouvernement fait sa troisième rentrée rue de Grenelle et veut se faire entendre

Le thème de la justice sociale et scolaire émerge comme son fil rouge, même si elle ne veut pas qu’on la réduise à la " ministre des ZEP ".
" Qu’elle ait de l’ambition, certainement. Je connais peu de dirigeants politiques qui n’en ont pas. Est-ce qu’on ne s’en étonne pas davantage quand c’est une femme ?, interroge Michel Lussault, président du Conseil supérieur des programmes. Mais quand on travaille avec elle, on est frappé par ses convictions assez assurées.Elle est convaincue qu’un pays démocratique ne peut avoir une école qui fonctionne comme une centrifugeuse sociale.

"Je me suis battue "
Une sensibilité liée à son parcours. Elle, petite fille marocaine arrivée à 4 ans dans le nord de la France, sans parler un mot de français, pour rejoindre un père ouvrier du bâtiment. " Je me suis accrochée à l’école comme à une bouée ", confie-t-elle.A Amiens, la fillette entre en primaire, puis au collège et au lycée de ZEP. Dans les pas de sa sœur aînée, avec laquelle elle est en" émulation constante ", elle choisit la faculté de droit. Leurs chemins divergent quand elle découvre, sur une brochure, Sciences Po.
" Je ne serais pas attachée à la lutte contre les inégalités si je n’avais pas eu cette expérience. " Dans les faits, les mesures se sont enchaînées ; des mesures discrètes, parce qu’elles concernent ceux qu’on n’entend pas : Najat Vallaud-Belkacem a porté la réforme de l’éducation prioritaire, défendu une nouvelle répartition des postes dans les académies qui tient compte de leur réalité sociale, apporté un coup de pouce à la Seine-Saint-Denis, initié une timide expérimentation sur la mixité au collège… La ministre a harcelé Bercy et Matignon pour obtenir une revalorisation des instituteurs. " Vous croyez que c’est tombé du ciel ? Pour arracher cette prime, je me suis battue comme jamais ! ", défend-elle.

Extrait de lemonde.fr du 02.09.16 : Najat Vallaud-Belkacem, ministre pas si lisse

 

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[...] La ministre de l’éducation est issue des ZEP : voilà une belle histoire sur laquelle, pourtant, vous semblez éviter de vous attarder. Pourquoi ?

Je n’ai pas à me plaindre et je ne tire pas de mon -expérience personnelle une quelconque volonté de revanche. Contrairement à d’autres, j’ai surtout une conscience aiguë que l’école d’aujourd’hui, avec ses défis nombreux et nouveaux, est très différente de celle que j’ai connue il y a trente ans. Puiser dans ses souvenirs n’est pas le plus grand service à lui rendre.

Mon histoire scolaire s’est jouée en ZEP, mais elle n’est pas l’histoire véridique du système scolaire. Je regrette que, ces dernières années, on ait trop personnalisé le jeu politique en faisant tourner les discours, les projets, les réformes autour d’individus plutôt que d’idées. Je refuse de céder à cette tentation facile. Mon parcours fait partie des exceptions : je ne veux pas être l’arbre qui cache la forêt. C’est a posteriori, quand j’ai quitté Amiens et ses quartiers nord pour accéder à une grande école, que j’ai pris conscience du fossé, immense, entre mon devenir et le sort de la majorité de mes camarades d’Amiens-Nord.

Extrait de lemonde.fr du 27.08.16 : Ce que j’ai appris en classe

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