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B* Réaliser une bande-son pour progresser dans la compréhension d’une intrigue- au collège REP+ Diderot de Besançon

7 septembre 2016

Réaliser une bande-son pour progresser dans la compréhension d’une intrigue

Enseignant
Juliette Sorlin,
Professeur de Lettres Modernes
Collège [REP+] Denis Diderot, Besançon (25).

Contexte et classe
Une classe de sixième, dans le cadre du dispositif « Collège au Cinéma »,20 élèves.- Collège Connecté qui dispose d’un équipement en tablettes numériques de type Ipad.

Objectifs
• Améliorer la compréhension fine d’une intrigue
• Prendre conscience de l’importance des pensées des personnages, souvent implicites, mais qui font avancer l’intrigue
• Permettre à tous les élèves d’entrer dans l’activité avec le recours à l’image et à l’oral.

Conditions matérielles
• Au moins une tablette numérique pour deux élèves
• Application de montage vidéo, type Imovie.
D’autres configurations matérielles sont tout à fait envisageables, comme par exemple une salle informatique avec des postes équipés de micro.

Mise en œuvre
Dans le cadre du dispositif Collège au Cinéma, les élèves ont vu le film de David Lean, Oliver Twist (1948).Le professeur a choisi de travailler sur ce film pour développer les compétences de compréhension fine d’une intrigue. La séquence s’est déroulée sur plusieurs séances.

Séance 1
Images a consisté à remettre dans l’ordre des images de l’histoire d’Oliver Twist illustrée par George Cruikshank (1839) – Séance 1 Images. Par groupe de trois élèves, les élèves partagent leurs souvenirs de l’histoire et décrire les images pour retrouver l’ordre chronologique des éléments de l’histoire.

Une fois ce travail accompli à l’aide d’un jeu de cartes plastifiées, les élèves créent, à l’aide de l’application de présentation Keynote, un montage des images dans l’ordre en ajoutant une légende et des dialogues. Il s’agissait de retravailler la distinction entre dialogue et narration. Chaque travail de groupe a été visionné en classe entière pour avoir un retour sur le travail des élèves, avec l’élaboration collective d’un rappel sur le dialogue et la narration.

La suite du travail a été nourrie de la lecture de l’ouvrage de Sylvie Cèbe, Lector Lectrix, qui explique que pour développer les compétences de lecture des élèves, il s’agit de les conduire à s’interroger sur les pensées des personnages. La version de David Lean se prête particulièrement bien à ce travail, puisque de très nombreuses séquences sont sans paroles et demandent donc aux élèves de s’interroger sur les pensées des personnages.

La deuxième séance a ainsi été consacrée à la réalisation d’une bande-son. C’est le moment où Oliver Twist quitte la maison de M. Sowerberry pour partir à Londres. Grâce à l’application Imovie sur laquelle avait été placé auparavant l’extrait de David Lean de deux minutes, les élèves, par groupe, réfléchissent aux motivations d’Oliver et à ses sentiments puis enregistrent à l’oral les pensées du personnage.
Le passage par l’oral permet à tous les élèves de s’engager dans l’activité de réflexion des pensées du personnage, sans être bloqués par le passage à l’écrit. De plus, le travail de groupe permet aux élèves d’échanger de manière active, de confronter leurs idées et d’avancer ainsi dans la compréhension.

La troisième séance a eu le même objectif à partir d’un autre extrait du film, le passage où Oliver Twist est à l’orphelinat et où, après avoir tiré à la courte paille, il demande davantage de gruau. Recommencer l’exercice a permis de prendre le temps d’installer l’idée que pour comprendre une histoire, il faut s’interroger sur les pensées des personnages. Les élèves sont entrés plus rapidement dans l’activité. Alors qu’ils ont eu tendance à proposer des descriptions d’actions lors de la première séance de travail (je pars à Londres, je vois beaucoup de monde …), ils ont pu s’interroger sur les motivations et les sentiments du personnage principal.

Bilans
Travailler la compréhension d’une intrigue à partir d’un film et en privilégiant l’analyse orale a permis à tous les élèves d’entrer dans l’activité et de prendre conscience de l’importance de l’attention portée aux pensées des personnages.Si le travail sera poursuivi à l’écrit et à partir de textes littéraires, il n’en demeure pas moins que ce temps de travail par l’image et à l’oral a fait émerger la conscience d’une méthode nécessaire. Pour comprendre une intrigue, des mécanismes intellectuels sont en place, et en montrer les rouages aux élèves a permis d’affirmer chez eux l’idée que comprendre n’est pas un phénomène magique mais subordonné, pour une part, à des techniques.

Extrait du site de l’académie de Besançon duè 22.02.16 : Réaliser une bande-son pour progresser dans la compréhension d’une intrigue

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