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"Les indicateurs de résultats des lycées (IVAL) sont des outils pour aider et inciter à la réflexion" (Fabienne Rosenwald, directrice de la DEPP). Echos de réactions de lycées populaires à Aubervilliers, Gennevilliers, Clichy-sous-Bois,) et dans les académies

1er avril 2016

"On a apporté plusieurs modifications méthodologiques pour enrichir l’édition 2015", a souligné Fabienne Rosenwald, la nouvelle directrice de la DEPP (le service d’évaluation et de statistiques de l’Education nationale), en présentant, le 22 mars, les indicateurs de résultats des lycées (IVAL) 2015. "Nous avons constaté qu’en lycée professionnel, la réussite variait beaucoup selon la filière, donc le taux de réussite est désormais calculé par domaine de spécialité. On a aussi tenu compte des séries offertes dans le taux d’accès de la 2e à la 1ere en lycée général et technologique. Et, en ce qui concerne l’origine sociale, on prend maintenant en compte la PCS (profession et catégorie sociale) des deux parents".

Fabienne Rosenwald a rappelé les objectifs d’IVAL : "Il s’agit de rendre compte des résultats du système éducatif, c’est une photographie et un diagnostic des actions des lycées, IVAL donne des outils de pilotage aux recteurs et aux chefs d’établissement, des éléments de réflexion aux enseignants et aux équipes de direction et des éléments d’appréciation aux parents d’élèves." Pour la directrice de la DEPP, "la problématique fondamentale est d’augmenter la proportion de jeunes titulaires d’un baccalauréat, de réduire les sorties sans diplôme et de répondre à l’ambition de l’élève entré dans un lycée".

Comparer ce qui est comparable
Revenant sur le faisceau d’indicateurs qui permettent de cerner l’action d’un établissement, Fabienne Rosenwald a insisté sur le calcul du taux de réussite attendu d’un établissement : "Pour juger de l’action d’un lycée, il faut comparer la réussite de chacun de ses élèves à celle d’élèves comparables scolarisés dans des lycées comparables, en termes d’âge, d’origine sociale, de sexe et de niveau scolaire à l’entrée du lycée. Le taux attendu étant le taux moyen qu’aurait obtenu un établissement ‘moyen’ avec les mêmes élèves et la valeur ajoutée, la différence entre le taux constaté et le taux attendu." Même s’il est difficile de faire des comparaisons à long terme puisque les critères d’IVAL évoluent régulièrement, on constate néanmoins que certains lycées sont "réguliers dans la performance", puisqu’ils montrent de fortes valeurs ajoutées sur plusieurs années.

La directrice de la DEPP souligne "l’intérêt et la richesse d’IVAL". Elle cite un rapport conjoint de l’IGEN et l’IGAENR de juillet 2015 qui a mis en évidence la pertinence d’IVAL parmi les facteurs d’évaluation d’un établissement : "Des équipes sont allées voir comment les lycées arrivaient à ces résultats, elles ont expertisé si on pouvait identifier les facteurs les plus déterminants pour l’obtention d’une valeur ajoutée positive. Et, manifestement, il existe une forte cohérence entre ce que disent les IVAL et ce qu’on observe dans les établissements". Fabienne Rosenwald en conclut que "les IVAL sont des outils pour aider et inciter à la réflexion, une occasion d’analyse plus approfondie mais ils ne fournissent pas un verdict ni ne figent les résultats".

Les résultats sont consultables sur le site du ministère ici.

Extrait de touteduc.fr du 30.03.16 : "Les indicateurs de résultats des lycées (IVAL) sont des outils pour aider et inciter à la réflexion" (Fabienne Rosenwald, directrice de la DEPP)

 

Voir aussi

La revue de presse des Cahiers édagogiques

Echos de lycées populaires

Un lycée se détache du palmarès 2016 : le lycée H Wallon d’Aubervilliers. Second lycée pour la série S, troisième pour la série L, 13ème pour la série STMG, son nom revient plusieurs fois en haut de l’affiche, ce qui confirme que le hasard n’y est pour rien. Philippe Le Naour, proviseur adjoint, nous confie les clés du succès.

Pas facile de connaitre la recette du lycée Henri Wallon. Ce 29 mars, l’équipe de direction, le proviseur Nicolas Fix et son adjoint Philippe Le Naour, doivent régler en urgence un incident. La réussite, à Aubervilliers, ça se gagne au jour le jour.

De 3 reçus sur 5, passer à 4 sur 5
Mais les résultats sont là. Le lycée H Wallon est un établissement populaire d’environ 900 élèves situé dans une commune peu favorisée de Seine Saint Denis. Le taux de réussite au bac S est de 80% ce qui est 20% de plus que le taux attendu compte tenu de la composition sociale des élèves de l’établissement. On a là une valeur ajoutée de l’établissement impressionnante. En série L, la valeur ajoutée est de 14 points avec 97% de reçus au bac alors qu’il ne devrait y en avoir que 83%. En série Stmg l’écart reste fort : 82% de reçus contre 72% attendus.

Evidemment le lycée H Wallon n’atteint pas 100% de reçus au bac. Mais y être scolarisé augmente très fortement vos chances de réussite. Ce résultats est obtenu avec un très bon taux d’accès de la première en terminale : le lycée est généreux dans els passages en classe supérieur. IL sait faire réussir ses élèves faibles plutôt que les éliminer comme le font nombre d’établissements.

Comment fait-il ? Philippe Le Naour met tout de suite en avant la qualité des enseignants et de l’équipe pédagogique "très mobilisés". Certes le lycée compte un nombre important de stagiaires. Mais il repose sur une ossature solide d’enseignants stables et très engagés. Autour d’eux , les CPE, les COP, l’infirmière, l’assistante sociale, les personnel de direction sont très présents sur le terrain.

Individualisation
Mais ces efforts ne portent leurs fruits que parce que le lycée a décidé de s’investir dans trois points : l’individualisation, l’orientation et des projets pédagogiques.

"On assure un suivi individuel de chaque élève", nous dit, fièrement, Philippe Le Naour. Le lycée se sert d’une arme massive d’inclusion scolaire : ses secondes. Au lycée H Wallon, chaque seconde ne dépasse pas 18 élèves. "La seconde c’est les bases", explique P Le Naour. Pour lui, "la mesure est plus éducative que pédagogique".

A partir de collégiens qui ont vécu des parcours différents, le lycée fabrique des lycéens. Cela passe par un encadrement important où tous les adultes s’impliquent. Avec deux objectifs principaux : travailler l’orientation, on va y revenir, et construire la tranquillité sans laquelle aucun enseignement ne peut se construire.

Alors les enseignants de seconde s’investissent, à commencer par les professeurs principaux. Chaque nouveau lycéen est reçu régulièrement chaque trimestre e tête à tête par un adulte qui le suit. "C’est agréable de parler avec un élève de ses projets", nous dit P Le Naour, lui aussi mis à contribution. Ainsi se tisse le lien avec l’établissement et se construit la maturité de l’élève nécessaire à sa progression. Les adultes font eux aussi des points réguliers avec l’infirmière, le COP, l’assistante sociale, les enseignants, sur chaque jeune.

Orientation
La seconde arme du lycée c’est l’orientation. Evidemment elle est le sujet des entretiens régulier que l’on vient d’évoquer. Mais le lycée fait plus. Il joue d’une carte que les Indicateurs des lycées 2016 a mise en avant : l’impact positif d’avoir une offre pédagogique variée... et de s’en servir. Nationalement le taux de réussite n’est pas le même selon l’offre de séries. Aini u lycée qui n’a que les trois séries générales a en moyenne 71% de reçus au bac. Un lycée comme H Wallon qui dispose des trois séries générales et de deux filières technologiques (STMG et STL à H Wallon) voit ses chances monter à 76%. Cet atout, Henri Wallon en joue en maitre.

Alors il s’en sert. Le lycée autorise les changements de filière en cours d’année. On peut passer de ES en STMG mais aussi aller de STMG vers ES. "Les passerelles ne servent pas qu’à se défausser vers la STMG", insiste P Le Naour. C’est probablement ce qui évite de trier les élèves en première pour ne présenter que les meilleurs. Au terme du dialogue avec les élèves, le lycée arrive à définir avec eux et leurs familles des objectifs réalistes et s’arrange pour ouvrir les portes quand le jeune vient y cogner. C’est ce travail d’orientation qui booste les chances de succès au bac bien au dessus de ce qui est attendu.

Culture
La troisième arme c’est l’investissement culturel. Chaque classe de seconde a son projet pédagogique développé avec un partenaire extérieur. Par exemple, le Paris Mozart Orchestra vient jouer au lycée et ce n’est pas pour rien dans le succès de la filière L qui offre l’option musique au bac.

Des soucis pour l’avenir
"On a des soucis pour l’avenir", nous confie P Le Naour. Le lycée voit son enveloppe horaire, celle de la DHG et les heures spéciales qui s’y ajoutent, augmenter à la rentrée 2016. Mais la croissance démographique très forte dans le 93 menace les secondes à 18 élèves. Derrière c’est tout le travail de personnalisation, d’orientation et au final de promotion sociale du lycée qui sont en jeu. Marianne c’est le moment de reconnaitre tes défenseurs..
François Jarraud

Café pédagogique : Qu’est ce qui fait la réussite du lycée Henri Wallon d’Aubervilliers ?

 

Reportage sur le lycée Galilée de Gennevilliers
Ex-Site d’excellence

Voir

 

Reportage sur lycée Alfred Nobel de Clichy-sous-bois
Ex-ZEP

Classement des lycées : Alfred-Nobel parvient à faire mentir les déterminismes sociaux

 

Réactions dans les académies :

[France bleu : Ouais, mais nous on est en ZEP

Est républicain : Lycées en Franche-Comté : le classement qui ne classe pas

La Voix du Nord : classement des lycées

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