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A Rennes, le thème de "l’éducation partagée" a fait consensus lors des "rencontres de l’éducation" (Ligue de l’enseignement). Nombreuses interventions

1er avril 2016

"Il faut sortir de l’autoflagellation" a affirmé Florence Robine, la directrice générale de l’enseignement scolaire (DGESCO), qui clôturait les "10èmes Rencontres nationales de l’éducation" organisées à Rennes par la ville et par la Ligue de l’enseignement les 23 et 24 mars et dont le titre était "L’éducation partagée, une nouvelle ambition pour tous les territoires".
Et cette affirmation reflétait bien la tonalité de ces deux journées où les participants, venus pourtant d’horizons divers, ont tous cherché à avancer ensemble sur leurs préoccupations communes. Tonalité confirmée, à sa manière, par une participante qui disait, à l’issue de cette manifestation, que, "à la différence de précédentes éditions (ces rencontres existent depuis 1998, ndlr), ça avance car personne n’a cherché à tirer la couverture à soi pour son institution et que tout le monde était là pour le même but". Voici des échos de ces journées.

Pour Edgar Morin, l’Ecole doit enseigner à affronter les incertitudes. Le philosophe de la complexité, qui s’exprimait via une vidéo, et pour qui, aujourd’hui, "’élève va chercher le savoir, le professeur va juger cette recherche", invitait de plus les participants à la "polydisciplinarité".
Denis Paget, membre du CSP (le Conseil supérieur des programmes) insiste sur le mot "culture" qui a été ajouté à la définition du "socle commun de connaissances et de compétences" car il désigne l’ouverture à l’autre.
Françoise Pétreault, (sous-directrice de l’enseignement scolaire) et Jean-Luc Cazaillon (directeur général des CEMEA), considèrent que "le socle fédère et structure aujourd’hui" l’action des éducateurs, qu’il constitue une référence commune aux enseignants et aux animateurs qui interviennent dans le cadre des PEDT.

La laïcité a également été l’un des thèmes débattus, et Jean-Paul Delahaye (IGEN, ancien DGESCO) la décrit comme "toujours en mouvement", mais nécessitant, comme cela a toujours été le cas, "fermeté sur les principes et pragmatisme dans la mise en oeuvre".
Pour Marc Sawicki (adjoint à l’éducation, Brest), elle est "unique, mais chaque territoire a son interprétation, ce qui est à la fois une richesse et un problème". Les lois laïques ont "séparé pour mieux rassembler" a rappelé Jean-Paul Delahaye. Eric Favey (vice-président de la Ligue de l’enseignement, membre du CSP et IGEN), à l’inverse, se demande si nous n’assistons pas au mouvement contraire, "des citoyens qui se rassemblent pour mieux se séparer" ! Pour lui, avec les projets éducatifs locaux, la laïcité est "à l’ordre du jour éducatif local" et "’indivisibilité de la république n’impose pas l’invisibilité".
Le sociologue Choukri Ben Ayed regrette que la question de l’appartenance républicaine ne soit posée que pour les habitants des quartiers populaires. Il est attaché à la nécessité de former les enseignants à la diversité culturelle mais "sans trop en faire".

Marie-Agnès Chopin (directrice de l’éducation, Saint-Herblain) insiste : c’est en s’appuyant sur les agents qu’on peut innover. Elle dit quel rôle ils ont joué dans la construction d’un "stage de remise à niveau délocalisé au bord de la mer" de 12 enfants avant leur entrée en 6ème. Il n’a pas été difficile de trouver deux enseignants volontaires fin août, rémunérés par l’Education nationale, des animateurs, financés par la CAF... La Ville n’a payé que le salaire de la directrice. Cette année, 24 élèves partiront, et ils feront cet automne un séjour vacances d’automne en anglais. Pour sa part, la Ville de Brest a pu monter un projet en profitant d’un financement européen, dans un contexte de diminution dramatique des départs en vacances.

Nathalie Mons (CNESCO) souligne que nous sommes, "sur le papier", parmi les meilleurs en termes d’éducation civique, mais la vision des institutions est très idéalisée, "hors sol", bon nombre des heures consacrées à cette discipline servent en réalité de "variable d’ajustement" aux professeurs d’histoire-géographie, la participation des élèves aux élections de leurs délégués dans les lycées est faible, tandis que les "projets citoyens" sont encore rares.

Pourtant, souligne Jean-Paul Delahaye, les jeunes s’engagent, "mais pas à l’école". De plus, comme le souligne "à juste titre" Valérie Corre dans son rapport parlementaire, certaines familles sont éloignées de l’école par l’école elle-même, alors que certains établissements ont trouvé "les voies et les moyens" pour qu’elles apportent leur contribution.

Extrait de touteduc.fr du26.03.16 : A Rennes, le thème de "l’éducation partagée" a fait consensus lors des "rencontres de l’éducation" (Ligue de l’enseignement)

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