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Trajectoires et origines. Enquête sur la diversité des populations en France, sous la direction de Cris Beauchemin, Christelle Hamel et Patrick Simon, Ined, janvier 2016

11 janvier 2016

Trajectoires et origines
Enquête sur la diversité des populations en France

sous la direction de Cris Beauchemin, Christelle Hamel et Patrick Simon
Collection : Grandes Enquêtes
2016, 624 pages
n° ISBN 978-2-7332-8004-1

Résumé

Pays d’immigration depuis plus d’un siècle, la France est une société multiculturelle où la diversité des origines atteint un niveau sans précédent. Mais la situation des populations liées à l’immigration, objets d’idées reçues et de représentations stéréotypées, reste mal connue.
Souhaitant répondre à ce besoin de connaissances statistiques, l’Ined et l’Insee se sont associés pour réaliser une enquête d’envergure sur la diversité des populations en France et l’étude des discriminations. Réalisée auprès de 22 000 personnes, l’enquête Trajectoires et Origines (TeO) marque une nouvelle étape dans les recherches quantitatives sur les personnes immigrées et leurs descendants. L’origine est-elle en soi un facteur d’inégalités ou simplement de différenciation dans l’accès aux différentes ressources de la vie sociale ? TeO offre des pistes de réflexion en accordant une grande place à la reconstitution des trajectoires solaires, professionnelles, matrimoniales ou en explorant l’accès au logement et à la santé.

L’un des apports majeurs de cet ouvrage, aboutissement de l’enquête TeO, est de combiner une approche à la fois objective et subjective de la discrimination en étudiant, pour la première fois l’expérience du racisme subi, et en ouvrant des perspectives méthodologiques sur l’étude de préjudices vécus du fait de l’origine, la religion ou la couleur de peau.

Introduction (30 pages)

Sommaire

Préface, François Héran
Introduction, Patrick Simon, Cris Beauchemin et Christelle Hamel

Partie I. Diversité des origines et des trajectoires

• Chapitre 1. Histoires migratoires et profils socioéconomiques
Cris Beauchemin, Bertrand Lhommeau et Patrick Simon

• Chapitre 2. Hommes et femmes en migration : vers un rapprochement des profils et des trajectoires
Cris Beauchemin, Catherine Borrel et Corinne Régnard

• Chapitre 3. Liens transnationaux et intégration : entre ici et là-bas
Cris Beauchemin, Hugues Lagrange et Mirna Safi

• Chapitre 4. Les pratiques linguistiques : langues apportées et langues transmises
Stéphanie Condon et Corinne Régnard

Partie II. L’accès aux ressources scolaires, sociales et professionnelles

• Chapitre 5. Les ressources scolaires des immigrés à la croisée des histoires migratoires et familiales
Laure Moguérou, Yaël Brinbaum et Jean-Luc Primon

• Chapitre 6. Les trajectoires du primaire au supérieur des descendants d’immigrés et de natifs d’un DOM
Yaël Brinbaum, Laure Moguérou et Jean-Luc Primon

• Chapitre 7. Situation sur le marché du travail : statuts d’activité, accès à l’emploi et discrimination
Yaël Brinbaum, Dominique Meurs et Jean-Luc Primon

• Chapitre 8. Emplois, salaires et mobilité intergénérationnelle
Dominique Meurs, Bertrand Lhommeau et Mahrez Okba

• Chapitre 9. Migration et conditions de vie : leur impact sur la santé
Christelle Hamel et Muriel Moisy

Partie III. Les dynamiques familiales

• Chapitre 10. Former un couple en contexte multiculturel
Christelle Hamel, Bertrand Lhommeau, Ariane Pailhé et Emmanuelle Santelli

• Chapitre 11. Avoir des enfants en contexte migratoire
Ariane Pailhé et Christelle Hamel

• Chapitre 12. Proximités résidentielles entre parents et enfants entrant dans l’âge adulte
Hugues Lagrange

Partie IV. Discrimination et racisme : la prise en compte des perceptions

• Chapitre 13. La mesure des discriminations dans l’enquête TeO
Maud Lesné et Patrick Simon

• Chapitre 14. Les discriminations en France : entre perception et expérience
Yaël Brinbaum, Mirna Safi et Patrick Simon

• Chapitre 15. La place du racisme dans l’étude des discriminations
Christelle Hamel, Maud Lesné et Jean-Luc Primon

• Chapitre 16. L’habitat des immigrés et des descendants : ségrégation et discriminations perçues
Jean-Louis Pan Ké Shon et Claire Scodellaro

Partie V. Questions d’identités

• Chapitre 17. La fabrique du citoyen : origines et rapport au politique en France
Vincent Tiberj et Patrick Simon

• Chapitre 18. Les registres de l’identité. Les immigrés et leurs descendants face à l’identité nationale
Patrick Simon et Vincent Tiberj

• Chapitre 19. Sécularisation ou regain religieux : la religiosité des immigrés et de leurs descendants
Patrick Simon et Vincent Tiberj

Chapitre méthodologique. Échantillonnage, collecte et pondérations de l’enquête Trajectoires et origines
Élisabeth Algava et Bertrand Lhommeau

Conclusion. Diversité des origines et émergence des minorités

Extrait de ined.fr du 08.01.15 : Enquête sur la diversité des populations en France

 

Articles critiques

* [...] Ecole : les filles réussissent bien voire mieux, les garçons moins bien
Si l’on considère la deuxième génération, les 18-35 ans qui ont suivi toute leur scolarité en France, on constate que les filles sont tout autant bachelières que les jeunes femmes de la population générale, et parfois même plus nombreuses selon leur pays d’origine. « Alors que 65 % des filles de la population majoritaire obtiennent un bac, près de 80 % des filles de Chinois, 70 % des jeunes filles ayant des parents cambodgiens, laotiens ou du vietnamiens décrochent un bac ; comme 69 % des filles de parents originaires de Guinée », se réjouit M. Beauchemin. Toutefois, la part des bachelières est bien plus faible parmi celles dont les parents sont venus de Turquie (38 %) ou d’Algérie (51 %).

De manière générale, les résultats sont nettement moins bons pour les garçons. Si 59 % des garçons de la population majoritaire sont bacheliers, seuls 48 % des enfants d’immigrés réussissent ce diplôme – 26 % seulement pour les parents originaires de Turquie, 40 % pour l’Afrique sahélienne ou 41 % pour l’Algérie. [...]

Extrait de lemonde.fr du 08.01.15 : Emploi, école : les réussites et les blocages de l’intégration en France

 

* « Le rôle pivot de l’école »
Le phénomène touche surtout les garçons : « plusieurs indicateurs montrent que les fils de migrants occupent des situations inférieures à celles des migrants eux-mêmes », alors que pour les filles c’est l’inverse, note l’étude, qui pointe le rôle pivot de l’école. Dans les « minorités visibles », un tiers des garçons sortent sans diplôme du secondaire. Ils se retrouvent alors « en situation très désavantagée sur le marché du travail », souligne Cris Beauchemin.

Sans avancer d’explication, les chercheurs s’interrogent sur un « fonctionnement discriminatoire de l’institution scolaire à l’encontre des garçons sur le fondement de leur origine ». Même si dans la vie active les conclusions sont plus nuancées, l’impact se fait aussi sentir, avec une décote salariale plus prononcée pour les hommes que pour les femmes. Les déclarations de discriminations et de racisme sont également « plus fréquentes chez les hommes que chez les femmes », relève l’étude, qui souligne malgré tout leur récurrence dans presque tous les domaines de la vie des immigrés.

Extrait de liberation.fr du 08.01.16 : L’intégration à sens unique des immigrés en France

 

* Les chercheurs se montrent en revanche très prudents sur le controversé "racisme anti-Blancs", phénomène "minoritaire", et surtout d’une autre nature car il reste sans conséquence sur la carrière ou les résultats à l’école.

Cette étude, menée en 2008 et 2009, ne portait pas sur la troisième génération, très difficile à appréhender. C’est pourtant "un enjeu" pour une éventuelle prochaine enquête, insiste M. Beauchemin, car il est crucial "de mesurer l’évolution des inégalités selon l’origine". Un défi dans un pays qui répugne à l’idée de statistiques ethniques.
Sur le web : Les discriminations sont-elles plus fortes pour les descendants d’immigrés de deuxième génération ?

Extrait de tempsreel.nouvelobs.com du 08.01.16 : Immigrés : intégration "à sens unique" et discriminations multiples

 

* Les dispositifs scolaires prévus pour les élèves primo-arrivants sont-ils efficaces ? Non, répond clairement l’étude Trajectoires et origines (TeO), menée en 2008-2009 par l’Ined et l’Insee sur les immigrés et leurs descendants.

Cette vaste enquête a choisi de faire un focus sur les immigrés arrivés en France lorsqu’ils étaient enfants, « la part la plus méconnue de la population d’origine étrangère », précise-t-elle. Un sujet qui a refait surface récemment avec l’arrivée en France de réfugiés syriens et irakiens.

Extrait de lefigaro.fr du 08/01/2016 : Immigration : les failles du système scolaire face aux primo-arrivants

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